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Algérie : que nous réservent les législatives du 10 mai 2012 ?

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Algérie : que nous réservent les législatives du 10 mai 2012 ?

La campagne électorale en vue des élections législatives du 10 mai en Algérie s’est achevée le 06 mai 2012 au bout de trois semaines de course entre les 44 partis politiques, dont 7 islamistes pour élire les 462 députés.

A l’issue de cette dernière ligne droite, les quelques 21 millions d’électeurs semblaient peu enthousiastes face aux 44 partis et listes d’indépendants en présence confirmant que la campagne s’est finalement conclue sans avoir pu mobiliser l’électorat faute d’innovation dans une région balayée par le Printemps arabe.

Cette campagne s’est essentiellement déroulée sur fond de crise interne ayant affecté certaines grandes » formations politiques, dont le Front de libération nationale (FLN), actuel parti majoritaire au parlement.

Parallèlement à la crise qui a secoué le doyen des partis en Algérie, il y a lieu de retenir l’ascension des partis islamistes qui aspirent triompher lors des prochaines élections, à l’image de ceux en Tunisie, au Maroc et en Egypte.

A noter que ce scrutin est organisé dans la lancée des émeutes et les mouvements sociaux qui se sont déroulés l’an dernier lors du Printemps arabe.

Par ailleurs, de nombreux électeurs et partis politiques, ont estimé que ces législatives du 10 mai 2012 en Algérie sont une « insulte » à l’endroit du peuple algérien.

Une position confirmée le 07 mai 2012 par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un parti d’opposition qui a appelé au boycott et qui prédit un taux de participation ne dépassant pas les 17%.

Pour la majorité des algériens, cette élection ne vise rien d’autre que le maintien du statu quo et la remise en selle d’un pouvoir illégitime et ne fera qu’accroître me malheur qui accable le peuple algérien.

D’ailleurs, à ce propos, il est vrai que l’institution législative a toujours spolié les algériens de leurs droits les plus élémentaires et c’est un argument qui les pousse à se désintéresser des échéances électorales.

De plus des rumeurs de plus en plus insistantes font état d’une fraude programmée et ce, bien que les autorités aient démontré leur fausse volonté  d’organiser un scrutin transparent. C’est pourquoi, pour éviter de nouvelles accusations de fraudes électorales, elles ont invité quelque 500 observateurs étrangers, dont près de 150 de l’Union européenne, qui seront déployés sur les 2,3 millions de km2 du territoire.

Toutefois, et à ce sujet, de nombreuses sources diplomatiques européennes ont indiqué, qu’en dépit de demandes répétées, les autorités algériennes n’avaient toujours pas remis le fichier électoral, nécessaire pour observer le scrutin. Ce qui laisse présager une fraude électorale à grande échelle.

Cette affirmation est confirmée par le chef de file du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Bouguerra Soltani qui a annoncé, le 07 mai 2012, la victoire des partis de l’alliance islamiste en Algérie. Ces derniers se sont déclarés certains de remporter les élections législatives, si elles sont honnêtes et non entachées de fraude, et qu’ils préparaient sérieusement la composition du gouvernement.

En cas de fraude, il a même promis un déluge. « Nous sommes certains de notre victoire que ce soit par KO ou par les poings » a-t-il déclaré.

Mais pour assister à un véritable changement dans les mœurs politiques en Algérie, il faudrait que les autorités algériennes saisissent l’opportunité unique offerte par les prochaines élections législatives afin de s’assurer que les nouvelles dispositions règlementant les organisations de la société civile, adoptées fin 2011, répondent adéquatement aux exigences du droit internationale et des droits de l’homme.

Dans la négative on pourrait assister à un remake de janvier 1992 où les militaires algériens avaient alors brutalement interrompu le processus législatif plongeant le pays dans une guerre civile qui a fait 200.000 morts et des centaines de milliers de disparus, de torturés et de séquestrés dans des camps mouroirs du sud algérien.

En conclusion, les premiers indices ne semblent pas indiquer que l’oligarchie politico-militaro-financière, qui a confisqué et l’indépendance et le pouvoir algérien, soit prête à lâcher du lest. Une hypothèse qui laisse présager des jours sombres pour le peuple algérien, notamment les kabyles qui en paieront une nouvelle fois le prix fort.

La réponse finale sera donnée le 10 mai 2012.

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