COMMUNIQUE de la FNMF

Nous avons suivi avec grande attention le déroulement de l’enquête de
police visant à l’arrestation de l’assassin présumé des 3 militaires de
Montauban et des 4 civils (dont des enfants) dans une école
confessionnelle juive de Toulouse, toutes victimes des actes horribles
et totalement irresponsables d’un individu. Nos pensées vont tout
d’abord aux familles des victimes à qui nous présentons nos
condoléances les plus sincères.

Si l’arrestation de l’assassin présumé de ces 7 personnes doit être
effectivement saluée, celle-ci étant intervenue dans des délais brefs,
les premiers éléments qui sont communiqués quant aux « motivations »
(si elles devaient être qualifiées comme telles) de l’assassin présumé,
ne doivent en aucun cas être le prétexte, pour stigmatiser davantage la
communauté musulmane de France, comme nous l’avons déjà constaté, ce
matin, à l’écoute de l’intervention d’une candidate à l’élection
présidentielle. Cette dernière n’a pas hésité à rappeler sa position
selon laquelle « l’antisémitisme était lié au fondamentalisme islamique
». Un tel raccourci, au demeurant parfaitement erroné, n’a d’autre
finalité que d’utiliser ces évènements tragiques à des fins
électorales, surtout lorsque l’on sait les efforts qui ont été déployés
ces derniers mois pour placer tant bien que mal la question du culte
musulman au cœur du débat présidentiel.

Il n’est pas inutile de rappeler à cette candidate, la mesure et le
recul dont elle a su faire preuve, lorsque l’extrême droite, en Europe,
a été pointée du doigt à la suite des assassinats perpétrés en Norvège
par M. Anders Breivik, cette candidate appelant à ne pas effectuer
d’amalgames entre les motivations de M. Anders Breivik d’une part, et
les idées du Front National d’autre part.

Nous en appelons donc à la même attitude pour les assassinats de
Montauban et de Toulouse. Les actes isolés d’un individu, aux «
motivations » totalement contestables et inacceptables, ne doivent pas
être utilisés pour stigmatiser la communauté musulmane en France, dont
il faut rappeler qu’elle est également la victime des agissements
horribles de cet individu.

De manière plus générale, nous appelons les responsables politiques et
les candidats à l’élection présidentielle en particulier, à faire
preuve de responsabilité pour éviter, à l’occasion des débats à venir,
raccourcis et amalgames à l’encontre de la communauté musulmane.

Enfin, ces évènements tragiques la Fédération Nationale des Musulmans
de France ( FNMF) rappelle la nécessité de disposer d’une véritable
institution représentative du culte musulman en France, quasiment
contestée – voir même inexistante à ce jour-, pour assurer l’expression
collective et unifiée de la communauté musulmane. Les mois à venir nous
confirmeront cet impératif de représentation.

Mohammed BECHARI

PRESIDENT de la Fédération Nationale des Musulmans de France ( FNMF)