LE RÔLE DE LA CONNAISSANCE DANS LA CONSTRUCTION DE LA PERSONNALITÉ
La connaissance de soi, la fabrication de soi se font à travers la découverte d’autrui, le dialogue et la communication est une action de construction continuelle. La perfection n’est pas statique et définitive, elle est une évolution avec ses freins et ses pentes.
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Pour ne pas lasser, pour s’instruire, enrichir ses connaissances et élargir ses pensées, développer son intellect et sauvegarder sa mémoire, cette importante partie de sa conscience et de soi-même, il faut s’ouvrir et percer. Ainsi pour être utile et productif, pour éviter l’ennui et le désastreux patinage sur les mêmes idées, les mêmes coursives, l’impasse labyrinthique et les mêmes reflexes de pensée, ennuyeux à devenir stériles et opaques, une seule issue reste pour sauver la cogitation. Celle de sauter le mur de soi, pour dépasser et se délivrer de la paresse tranquille et anesthésiante des certitudes. Celle de ‘’dégonfler’’ l’autosuffisance de soi, de ses opinions antérieures, que d’autres ont dépassées, par l’observation d’autrui. Changer ses optiques, son regard ses angles de vision et de réflexion, par une approche rénovée afin de dépasser les étroites limites où l’on resterait piégé en cultivant, dans l’autosatisfaction, ses seules convictions. Sans renier pourtant ses composantes et dans le but de les enrichir et de les affiner.
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DISPONIBILITÉ
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Se dépasser et s’ouvrir pour donner et recevoir de l’autre. Dans ce qu’il dit d’abord et dans ce qu’il écrit. Il est impossible de ne pas garder alors la soif de découvrir de plus connaitre devant les mers de savoir et de connaissance que cet autre garde jalousement ou vous offre. La production est devenue une progression géométrique. Cette multiplication des idées est phénoménale, elle dépasse l’entendement et les capacités des humains. L’encyclopédique connaissance des humanistes des siècles passés n’est plus qu’un sobre résumé du savoir, un créneau temporaire qui doit être respecté pour son importance passe et son apport à la construction du savoir actuel.
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INTERACTIVITÉ
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Une parenthèse infime de ce qui est produit est outrancièrement étalée en ce moment. Pris de vertige et d’incapacité pour imaginer autant, je peux parler de folie extensive, contagieuse, exorbitante, peu permise à tous, peu démocratique. Une sorte d’émerveillement cosmique qui vous plaque, vous marginalise et vous noie, qui aspire ou vous propulse, vers des dimensions inouïes ! Éminemment stimulant et admirable voire annihilant et complexant ! Allez-vous suivre ou vous laisser distancer ? Pays cosmopolite et ouvert, nous sommes, ici plus qu’ailleurs, devant une gageure. Un défi humanitaire, un projet sociétal universel qui a peu de respect ou d’intérêt sur les handicapés et les oubliés de la révolution cosmique !
Ce gigantisme existe dans toutes les matières. Il touche toutes les spécialités, les sciences, les techniques, les arts et les métiers en général et qui dépasse les individus par les promesses et les défis où il les invite. L’humanisme des grands écrivains du passé et des philosophes classiques n’est plus qu’un îlot, une image stagnante et dérisoire antique. Un rêve qu’on ne fait plus. Une rive balisée d’un interminable océan qui donne autant soif qu’il décourage et qui dérange les nageurs les plus intrépides. Toute spécialisation n’est plus qu’une ébauche du savoir faire où elle se cadre et se case. Les spécialités s’ouvrent et se fractionnent en super spécialités plus pointues encore. Pire que l’éclatement du savoir, son essor est l’objet d’une accélération phénoménale.
Alors que faut-il pratiquer comme tentative, à la mesure de l’homme, de ses limites, de ses moyens, de sa vie, pour accéder à un but, pour emprunter une voie, et laquelle, dans cet univers extensible et infini de la Connaissance ? Comment garder le pas et progresser en harmonie avec son temps ?
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LES CHEMINS
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Par quoi commencer, dans quel sens entamer, cette recherche, qui ressemble plus à une noyade qu’à une plongée. Comment atteindre ces richesses, ces connaissances intellectuelles et cette bibliothèque ludique en apparence, mais prodigieusement intarissable, qui n’a de virtuel que le nom ? On va de moins en moins au théâtre et au cinéma, encore moins aux bibliothèques, la connaissance a éclaté, percé les chaumières, grâce aux émissions télévisuelle satellitaire. La connaissance, pointue, spécifique s’est surmultipliée, à l’infini grâce à l’informatique. Et l’on peut avoir sous la main bien des encyclopédies et sous le doigt, en un clic, des bibliothèques entières ! Là où le défi devient embarrassant est qu’il y a une profusion d’offres et de documents. Et cela déstabilise par l’étendue des choix.
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LE LABYRINTHE
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Il ne suffit pas d’avoir les documents idoines, il faut encore savoir les trier, pour délaisser ce qui est inutile, en espérant économiser assez de temps imparti, le temps qu’il faut réserver au strict nécessaire et utile, sans étouffer sous la profusion des références et des données. Cette immensité déconcertante, cet univers inépuisable, oblige à chercher une voie, à tracer un chemin. Le choix n’est pas aisé et la sélection de la spécialité est une nécessité. L’exclusion des autres données connexes ou complémentaires, n’élude pas la soif de connaissance ni le sentiment d’avoir écourté la quête et négligé quelque part des données et des r-enseignements qui auraient pu être utiles au sujet traité. Évidement la sélection les programmes et l’impact et les directives des professeurs sont les premiers axes et les chemins de choix. Les formations de base, scolaires, celle du collège et de l’université ne sont que les ébauches, les clefs qui demandent à ouvrir et élargir les voix et le chemin choisi. Autant se peut et chacun selon ses gouts, ses besoins, son tempérament, ses moyens et de ceux des siens, famille, institutions et pays. La patience, le temps investis, le courage et la dynamique, les contraintes acceptées sont les paramètres du succès.
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LES FENÊTRES
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Comment procéder alors ? C’est l’école, les copains, les maîtres et les professeurs, concurrents et gourous, qui munis chacun de son programme va vous ouvrir selon les chapitres plusieurs voies. La sélection et les contrôles aidant, l’approfondissement e les certitudes, la vérité et la justesse vont être côtés les meilleurs se développeront. Les autres stagneront dans l’oubli ou dans les marges ou l’exclusion. L’opportunité du travail, le travail devient une récompense.
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LES TRAPPES
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Selon les impératifs de demande et la production on va embaucher certains, aux dépens d’autres. Moins visibles, moins bien préparés, moins percutants. Même si elle est injuste pour les pommés et responsable de fractures sociales, cette tendance est la seule retenue. Pour des raisons d’économie, de production, d’efficacité. Cette méthode discriminatoire et démocratique en apparence, semble nécessaire et utile.
Par delà la recherche propre de chacun dans les secteurs récréatifs, de détente et d’information, non-utile, qui les occuperont, on voit de bons éléments se perdre dans les coursives de la recherches et venir se planter à la lisière et être marginalisés. Par cet aspect ils affirment leur particularités et manifestent leur éloignement du réel, banal et dur, du strictement utile ! Les moins biens concentrés, les plus curieux, attirés par les connaissances parallèles, se perdront dans les écarts et les ravines, les labyrinthes de la connaissance. Pendant que ceux, disons-le, les plus bornés, asservis, normalisés et studieux, mon idéalistes, seront les plus opportuns. Ces derniers gagneront en réussite en embauche et en efficacité ! Ils suivront les secteurs balisés et stratifiés, dont les officiels et les industriels, les employeurs, les dirigeront indirectement ou sur recommandation.
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LES PORTES
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C’est un autre chapitre qui relève de la fracture sociale et des privilèges et autres passe-droits et népotisme, que nous ne soulèverons pas pour le moment, afin de ne pas nous perdre dans la pire des banalités. Celle que les rues en révolte stigmatisent en manifestant contre le pouvoir des mandarins et des caciques sclérosés, contre le système des privilèges qu’ils allouent à leurs zélotes de la nomenklatura et autres affidés embourgeoisés.
La demande en cadres et en cerveaux, toujours selon les besoins et le selon les lois du marché, selon les compétences et les innovations, les améliorations et les changements que leur production dicteront.
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Ainsi vont se développer ceux qui l’étaient les premiers. Ils ont les performances, les recettes et les secrets. Les créateurs, les novateurs et les inventeurs, ceux qui prospectent dans les marchés, les explorations, les conquêtes les colonies, les pionniers vont avoir une avancée et une exclusivité sur les autres. Privilèges qu’ils défendront pour s’y maintenir et garder les méthodes de prospection, les moyens de production, les marchés explorés, les pays clients ou asservis, là où ils ont des clients garantis. Assurément asservis ! La prise de conscience aidant, la compétition, feront que certains secteurs seront fermés, même aux plus proches des amis qui commercialement parlant sont des adversaires, les concurrents des prédateurs, qui ont peur qu’on leur vole leur savoir-faire et qu’on copie leurs brevets ou que l’on dévoie leurs clients.
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SÉIDES ET ASSUJETTIS
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Ainsi les pays qui ont développé les sciences et consolidé les techniques dans leurs industries vont être jaloux de leurs percées et de leur savoir…En dehors du strictement livresque, il y a pourtant d’énormes connaissances sur le Net et le Web. Pas encore les recettes pour les piles atomiques et la chimie des médicaments, peut-être ! Mais c’est l’industrie et le commerce, mondialisé sans frontières apparentes et mis à l’international, qui dictent le développement, des contrées arriérées du tiers-monde ! Ce, au gré des besoins et des délocalisations. Et ce n’est que partiellement encore que la technologie exsude ou suinte hors de ses murs ! Pas de quoi se leurrer quant au partage réel et ouvert des connaissances, entre impérialiste et colons d’hier ou les nantis et leurs clients d’aujourd’hui ! Les besoins sont créés, en fonction des richesses des pays, clients potentiels et des courses à l’industrialisation ou à l’armement, impulsées savamment par les pays fournisseurs.
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LA TECTONIQUE DES STRATES
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Les spécialités et les besoins techniques représentent par les coûts énormes reposent sur les sociétés les plus riches et les multinationales qui sont des réserves de savoir-faire et de financement.
L’informatique et puis l’internet qui ont révolutionné la communication sont venus dénoncer cette optique longtemps vraie efficace et univoque. Les concepteurs du Microsoft, du Net, ont bénéficié de l’universalité de leur ouverture et des progrès, des innovations pour se créer des fortunes colossales, rapides, quasi ‘’ brutales en inventant en innovant.
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CRÉER OU POURRIR
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Est-ce que les jeunes chercheurs peuvent encore innover ? Ce genre de succès et de fortunes colossales, en si peu de temps, ces prouesses, ces opportunités d’affaires, si elles se basent sur l’informatique et l’ouverture des pays, la mondialisation qu’ils permettent en la faisant se mieux faire, nécessitent évidemment des progrès, du travail, un milieu favorable, comme d’une part de hasard ! Sont-ce des affaires et des questions de mutants ? On serait tenté de l’imaginer, tant cette voix n’est pas celle du travail seul, ou de la richesse comme starters ! Communication, information, sont-ce les seules voies de développement, actuellement ? Le seul horizon de progrès possible pour l’homme ? Les technologies se ramassent et s’étendent, la micronisation du matériel, son accès se font dépasser chaque jour par les plus innovants, les plus performants, les moins chers…
Que reste-t-il dans leur pays aux plus brillants des nos jeunes ? Investir dans le « 20 Février » ou suivre les pas de papa, parallèlement à sa famille, dans son ministère ? C’est valable pour une oligo-minorité ! L’ambition de chaque pays après la 2ème guerre mondiale, fut d’acquérir le pouvoir scientifique pour dominer ou se protéger. Bien avant que ne soit répandue cette notion d’armement ou d’armes dissuasive.
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LE STRUGGLE DES BLOCS
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Savoir technique et vol de cerveaux. Ainsi, les scientifiques, les plus grands savants allemands de la 2ème guerre, avaient été vivement recherchés ou pourchassés à cette fin, par les pays vainqueurs, notamment les Américains et les Soviétiques. Lesquels, grâce à ce genre de rapts, ont pu rapidement développer les secteurs des fusées et du nucléaire. Depuis la chasse aux cerveaux, n’a pas cessé ! La fuite des cerveaux continue. Les plus grands ingénieurs, ceux côtés par les plus huppées et les plus onéreuses des écoles, sont des profils recherchés par les pays et les sociétés qui savent leurs valeurs et qui savent les utiliser dans leurs secteurs avancés pour pousser encore plus l’innovation, la création et consolider leur supériorité
En dehors des traditions exotiques, des particularismes dont nous nous leurrons, comme garde-fous et dont nous sommes jaloux, quelle est la place que nous gardons, en ce qui nous concerne ? Qu’est-ce que nous sauvegardons ? Qu’est-ce que nous avons perdu comme cadres qui auront tant couté à l’État ? Évidement ces jeunes cerveaux s’acclimatent, ailleurs, dans les pays de leur formation ou de leur première embauche ! Là où ils sont rapidement insérés dans des départements équipés, bien payés, dorlotés et même mariés, pour être mieux retenus, après leurs études. Peu retournent aux pays émissaires, dont ils ont perdu les repères, malgré leur reste de familles. Des éléments rares apparaissent de temps en temps, à la tête d’une immense boîte occidentale ! Et ça fait quelque part plaisir, quand ils reviennent ici, le tir d’une hirondelle, pour remporter un marché. Ceux-là, ils ont conquis le monde qui les a conquis.
Dr Idrissi My Ahmed, Kénitra, le 16 Juillet 2011
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