Que des mendiants !sébile à la main,manche tendue,vêtus de haillons, squattent les portes des mosquées,des pâtisseries, les souks et les portes des magasins,l’axe du boulevard qui est le centre névralgique de la ville où banques, administrations sont concentrées.

    et même les cimetières font partie de leur territoire. Ils sont partout ; hommes, femmes, enfants de tout âge, portant le masque correspondant, ils envahissent les lieux .
    Tels de bons acteurs, ils récitent leur version qui change de temps en temps,comme des affiches publicitaires dans les tunnels du métro.
    La rentrée scolaire ; Ramadan , ( le moment de l’année où l’activité est maximale pour toutes sortes confondues), malgré la crise, les vacances d’été sont propices pour la mendicité agressive générée par l’odeur de l’Euro . sans relâche,pas de fermeture annuelle.

    Comme une plante bisannuelle ils ne ratent rien, ils vivent tout leur temps, à pleines manches.
    Des portraits vivants, des figurants, de vraies calamités,.
    Il n’y a pas longtemps une scène m’a choqué, bouleversé : deux jeunes filles déguisées en enfants de paradis qui auraient accompli le jeûne :maquillées et lâchées sur les terrasses des cafés noirs de monde ,comme des poupées russes aux tresses dorées,elles tendaient la manche.
    Finies leur dignité, leur honneur , leur scolarité…
    Elles n’arrivèrent pas à glaner un sou, pourtant le café était plein à craquer par des « mouminines » .
    « la proxénète » les attendait juste en face,camouflée derrière une voiture,constatant qu’elles n’avaient rien rapporté ,la méchante sans âme aucune,secoua la première en la malmenant,et d’un coup sec elle frappa la petite fille qui ne dépasse pas les sept ans,sur sa petite tête qui ne se relèvera jamais,tant qu’il y aura deux morales :l’une des forts et riches,l’autre des faibles et démunis.
    Comme des chiens en dressage ,la femme fatale les renvoya sur la même terrasse, s’humilier une énième fois.
    Méditez ;méditez chers croyants et internautes !
    Il y a deux morales dira Nietzche. la morale des forts et celle des faibles .La morale des forts,consiste à vivre sans se plaindre,sans aigreur,sans haine,en disant oui à l’existence.
    La mémoire des faibles ,elle,consiste à vivre en se plaignant tout le temps,dans l’aigreur et dans la haine…Cette morale des faibles n’aspire qu’ à se venger ,régler des comptes.
    Historiquement, cette façon de se comporter a conduit à engendrer des sociétés fermées et bloquées pratiquant la logique du bouc émissaire et haïssant la création et la liberté.
    Ses mendiants et mendiantes à multiples visages défilent devant des âmes égoïstes ,qui n’hésitent pas à donner quelques sous pour se racheter suivant le hadith : « la sadaqa éteint le péché comme l’eau éteint le feu »Nawawi(1233-1277).
    En usant du coefficient 10 , ils auront beaucoup de chance d’aller au paradis ;ces pauvres à ego tuméfié mélangent le spirituel raffiné avec leur calculs de renard et voracité de loup. Ils auront des fruits secs de jujubier(Anbag).Dieu seul sait l’être des poitrines.

    Arrêtons ce massacre des dignités, cette humiliation collective.
    Tant d’images :des jeunes garçons habillés de djellabas blanches à grandes rayures,tenant des planches de bois « luh » de Msid portant quelques versets du saint Coran,on dirait une horde de talebs sortis de cimetière après un enterrement.
    Des borgnes, des infirmes lovant un long sparadrap sur le membre difforme à fin de secouer les consciences ou plutôt les egos.
    Des femmes mal habillées se servent de bébés comme appât ,d’autres teintent le cou d’éosine d’un enfant martyrisé ,avec une ordonnance,un carnet de famille ,elles tentent le coup d’authentifier la scène,en ajoutant des faux sanglots et des gémissements .
    Des « fraîchement sortis de la prison », des « en panne », d’autres simulant le deuil d’une fille de bas âge .
    Des non voyants psalmodiant des versets coraniques …et tant d’autres images que je n’ai pas vues.

    Profitant de l’absence des démons pendant ce mois sacré, ils prennent leur places pas sans brio .
    Ceux qui veulent faire l’aumône comme un geste de grande vertu,qu’ils le fassent sans parades ostentatoires,et sans faire de réserves de voix pour les élections.
    Ce monde d’en bas , de la prostitution morale, quelle absurdité ?

    Coluche aimait bien les démunis, mais pas les mendiants.