Le Maroc des grands chantiers Fête de l’indépendance
Le Maroc célèbre aujourd’hui le 54ème anniversaire de son
indépendance. Dresser un bilan exhaustif et objectif de ces cinquante quatre
années d’indépendance nécessite des études et des analyses approfondies, car
l’accession à l’indépendance signifiait l’engagement d’une bataille rude et sur
tous les plans.
C’est le Grand Jihad. Un combat qui a été souvent couronné de succès, mais a
enregistré aussi des échecs.
En tous cas, le Maroc d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui de 1955. De
l’étape de la libération engagée par feu Mohammed V en parfaite symbiose avec
le peuple, le Maroc a connu celle de l’édification sous le règne de feu S.M.
Hassan II et aujourd’hui c’et un Maroc nouveau qui est en train d’être bâti par
S.M Mohammed VI : le Maroc de la liberté, de la démocratie, des Droits de
l’Homme, de la justice sociale et de la citoyenneté.
Les cinquante-quatre années d’indépendance étaient celles du combat pour
relever les grands défis auxquels le Maroc devait faire face depuis 1955 :
parachever l’intégrité territoriale, établir la démocratie politique,
économique et sociale, assurer le développement et le progrès du pays et
l’émancipation des citoyens.
La commémoration du 54ème anniversaire de l’Indépendance intervient au moment
où notre pays vit une ère nouvelle avec l’accession de S.M. le Roi Mohammed VI
au Trône de Ses Glorieux Ancêtres. Elle intervient aussi au moment où la
question de la réalisation du changement et du redressement constitue l’une des
aspirations fondamentales du peuple qui désire voir le gouvernement apporter
les solutions qui s’imposent aux problèmes dont souffre notre pays.
L’indépendance a été acquise au terme d’une longue et âpre lutte, au cours de
laquelle des martyrs sont tombés sur le champ d’honneur et de lourds sacrifices
ont été consentis par toutes les couches populaires. 54 années après notre
accession à l’indépendance, il est de notre devoir de nous demander si les buts
visés par la lutte pour l’indépendance ont été réalisés.
En effet, l’indépendance en elle-même n’était pas une fin, mais avant tout un
moyen pour assurer le progrès économique et social du pays et pour donner au
peuple l’occasion de s’épanouir et de fixer ses choix politiques, économiques
et sociaux, à travers des institutions représentatives élues de façon
démocratique et jouissant de la crédibilité et de la confiance populaire.
D’ailleurs, la lutte pour l’indépendance, qui était intimement liée à celle
pour la démocratie et l’intégrité territoriale, ne pouvait se concevoir sans
ces deux fondements.
Pour le peuple marocain, la journée du 18 novembre est une occasion de se
remémorer les luttes passées et de planifier l’action à venir, sans toutefois
oublier le présent.
Pour le Maroc, la lutte pour l’indépendance a revêtu un caractère populaire,
enthousiaste et global et a mobilisé l’ensemble des Marocains, riches et
pauvres, jeunes et moins jeunes.
Le combat des Marocains, Roi et Peuple, ne se limitait pas à réclamer
l’abrogation du traité du Protectorat et le départ du colonisateur, mais
visait, outre le recouvrement de l’indépendance politique, l’unification totale
du pays que les puissances coloniales avaient dépecé et divisé en une mosaïque
de zones d’influence, ainsi que l’instauration de la démocratie conformément
aux aspirations de notre peuple, et ce, dans le cadre de la Monarchie
constitutionnelle.
Aussi, le combat ne prit-il pas fin avec le retour triomphal d’exil de feu
Mohammed V et de la
Famille Royale le 16 Novembre 1955 et la proclamation
solennelle de l’indépendance deux jours plus tard, mais il s’est poursuivi – et
il se poursuivra encore – pour la récupération des autres parties du territoire
national encore sous domination étrangère et pour la consolidation des
fondements de la démocratie politique et économique, seule à même de garantir
la liberté, la dignité et le bien-être des Marocains et de maintenir toujours
vivaces cet élan et cet enthousiasme dont le peuple marocain a toujours su faire
montre, que ce soit à Zelaka, à Oued El Makhazine, à Anoual ou lors de la Marche Verte et dont
il détient, seul, le secret.
Cette attitude à rester constamment mobilisé, cet élan et cet enthousiasme pour
défendre farouchement, et quel qu’en soit le prix, ses valeurs, ses
institutions sacrées et sa liberté, cette générosité d’âme et ce courage
légendaire et maintes fois prouvé, cette cohésion et cette faculté à s’unir et
à répondre à l’appel du devoir national chaque fois que les circonstances
l’exigent, ont fait que le Maroc a toujours pu surmonter les plus grandes
difficultés et triompher de ses ennemis les plus farouches, les plus puissants
et les plus obstinés.
Ces mêmes vertus constituent aujourd’hui et constitueront pour toujours les
meilleurs atouts du Maroc dans les étapes futures de son combat pour le
parachèvement de son intégrité territoriale, la préservation de son
indépendance et de sa souveraineté et l’édification d’un avenir prospère.
En accédant à l’indépendance en 1955, le Maroc se trouvait dans une situation
dramatique : son territoire démembré et usurpé, son économie ruinée et
mise presque exclusivement au service des puissances coloniales, sa culture
dénaturée et aliénée. Bref, le Maroc, nouvellement indépendant, devait presque
tout recommencer à zéro et entamer la grande bataille, la plus dure. Et c’est
ainsi que dès l’accession à l’indépendance en 1955 – considérée d’ailleurs
comme imparfaite – le peuple marocain a entrepris un combat acharné pour
récupérer ses provinces spoliées. Ce fut d’abord la zone Nord sous occupation
espagnole, ensuite Tanger qui avait un statut international, puis Tarfaya en
1958 et Sidi Ifni en 1969.
L’Armée de Libération était parvenue à libérer une grande partie du Sahara
marocain, mais l’opération Ecouvillon l’a empêchée d’atteindre son objectif.
Mais le Maroc n’a pas pour autant renoncé à la revendication de ses territoires
occupés.
Lorsque notre pays a récupéré ses provinces sahariennes qui étaient sous
domination espagnole, après la glorieuse Marche Verte et en conformité avec les
règles du droit international, l’Algérie s’est dressée contre les droits du
Maroc, et lui a livré une guerre par mercenaires interposés.
En dépit de cette guerre, le Maroc a remporté une victoire éclatante. En effet,
les FAR ont pu neutraliser les agresseurs et aujourd’hui les populations du
Sahara vivent en paix et participent en toute quiétude à l’œuvre de
développement de ces provinces.
D’ailleurs, pour parvenir à une solution négociée, juste et durable du dossier
du Sahara, le Maroc a proposé un plan d’autonomie interne pour les provinces du
Sud. Il appartient à l’Algérie de saisir cette opportunité pour prouver sa
bonne foi.
Donc, sur le plan du parachèvement de notre intégrité territoriale, le
processus engagé depuis 1956 suit son chemin et atteindra les objectifs
escomptés grâce à la détermination et à l’esprit de sacrifice dont fait preuve
le peuple marocain.
Le combat se poursuivra pour libérer les territoires qui restent encore sous
domination étrangère, notamment ceux occupés au Nord par l’Espagne (Sebta,
Melillia et les Îles Jaâfariyine).
Sur le plan économique, ces années d’indépendance ont été marquées par un
effort non négligeable pour sortir du sous-développement et pour réaliser le
progrès et l’épanouissement des citoyens. Ce combat n’est pas du tout facile,
car le Maroc souffre de problèmes structurels et ceux, hérités, résultant de
l’application de certaines options en matière économique et sociale qui ont
accentué les disparités sociales et régionales et contribué à la prolifération
du chômage, à l’accumulation et l’aggravation de la dette extérieure et à la
détérioration du pouvoir d’achat des couches populaires.
Notre pays éprouve aujourd’hui un besoin pressant d’introduire des réformes
politiques, économiques et sociales dans les domaines de l’enseignement, de la
justice, de l’agriculture, de la santé, de l’habitat, de l’industrie, de la
formation des cadres, des finances, de l’administration, etc. Il doit lutter
contre le chômage, notamment parmi les lauréats des universités, et combattre
les différents fléaux qui rongent la société marocaine.
Le Maroc aurait pu mieux faire. Mais, si on parvient à tirer les leçons du
passé et à éviter les erreurs commises au niveau de la gestion des affaires
publiques, le Maroc pourra brûler les étapes, car il a tous les atouts pour le
faire et dispose de possibilités et de facultés dont sont dépourvus d’autres
peuples.
La richesse principale de notre peuple réside dans ses hommes qui sont capables
de réaliser des miracles et dans l’unanimité du peuple autour de Son Roi qui a
entrepris de grandes réformes et œuvre pour la consolidation de la démocratie
et de l’Etat de droit. L’objectif fondamental demeure la réalisation de
l’indépendance économique et culturelle et la sauvegarde de notre indépendance
politique par la libération des territoires encore spoliés, le renforcement de
la démocratie et l’instauration de la justice sociale. Sans démocratie, on ne
peut progresser. Mais cette démocratie doit être authentique et doit permettre,
par son contenu, son esprit et sa pratique, l’expression réelle de la volonté
et des aspirations du peuple. L’indépendance n’a de sens que si le peuple
contrôle ses gouvernants et choisit en toute liberté ses représentants à tous
les échelons.
En établissant la démocratie véritable, on crée, en réalité, toutes les
conditions nécessaires à la consolidation de l’indépendance.
La démocratie est le rempart naturel devant le déviationnisme et le roc sur
lequel se brisent tous les complots tramés contre le pays. Aussi, en
approfondissant la pratique de la démocratie, on donne à l’indépendance son
sens profond et sa signification réelle.
C’est la meilleure garantie pour construire l’avenir et relever les défis de la
mondialisation et ceux du 21ème siècle.
C’est aussi le cadre dans lequel doit être édifié le Maroc nouveau et moderne,
le Maroc des grands chantiers de développement.
18/11/2009
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