Quel rôle pour les Chambres de Commerce ???
Beaucoup de personnes se demandent à quoi servent les Chambres de Commerce d’Industrie et de Services. Certains disent que ce sont des coquilles vides. D’autres les perçoivent comme un tremplin électoral ou d’intérêt (passage plus facile vers la chambre des conseillers).
Par définition, une CCIS, c’est un établissement public géré par des personnes privées élues de façon démocratique. C’est ensuite une institution qui œuvre pour la promotion des entreprises. Elle a la tâche de défendre des intérêts privés et elle est tenue de le faire dans le cadre de l’intérêt général.
C’est aussi un interlocuteur qui a la double tâche d’identifier et de faire connaître les doléances du secteur privé mais d’être aussi le catalyseur évitant et désamorçant toute radicalisation des positions.
Elles ont une mission consultative et une mission représentative.
Les CCIS sont inconnues, ce n’est pas par hasard mais c’est parce qu’elles n’apportent pas grand chose aux entreprises, aux PME et aux TPE, disent certains.
Cependant, les CCIS peuvent constituer une réelle force de proposition.
Malheureusement, même pour avoir une base de données fiable des entreprises de son territoire, les CCIS ne peuvent pas être à jour pour la simple raison que les nouvelles créations ne passent pas par elles ainsi que les liquidations des sociétés (pas de texte de loi obligeant les entreprises de passer par les CCIS).
Les CCIS se plaignent du manque de ressources financières, est-ce là que réside le vrai problème ? Elles trouvent des difficultés à en créer (question juridique).
On peut également penser que les CCIS ont un rôle à jouer dans le développement d’investissements. Tout d’abord, ce sont les Centres Régionaux d’Investissement (CRI) qui ont cette vocation. En second lieu, pourquoi voulez-vous qu’un membre d’une CCIS, homme d’affaires, apporte des idées de projets pour les autres. Constituer donc une banque de projets viables s’avère irréaliste. Le fonctionnaire, quant à lui, est loin du terrain, par conséquent son apport en termes d’idées des projets qui peuvent réussir est limité.
Par ailleurs, force est de constater que les CCIS ne disposent pas de cadres hautement qualifiés et sont gérés de façon presque archaïque. Comment voulez-vous alors avec une absence de profils pointus représenter les entreprises et le secteur privé dans des forums et lors de grands débats dans le pays ou à l’étranger.
Faire sortir les CCIS de leur crise, est-ce tout simplement une question de textes juridiques, de règlements ou de statuts ou est-ce plus compliqué que cela ?
Les CCIS sont concurrencées par l’OFPPT dans le domaine de la formation professionnelle, par l’OFEC pour les foires et salons, par l’ANPME pour l’appui aux entreprises, par le CMPE pour les entreprises exportatrices, par le CRI pour l’investissement. Heureusement, il leur reste un rôle consultatif (En quoi?), et un rôle représentatif, encore faut-il rappeler que d’autres institutions jouent aussi ce rôle représentatif (Confédérations, Associations, Syndicats, coopératives etc.).
Peut-on dire que le législateur leur a donné un rôle marginal dans l’action à caractère économique ?
Maintenant qu’on vit une compagne électorale dans toutes les CCIS du Maroc, la concurrence entre candidats ne se fait pas sur la base de programmes comme c’est le cas pour les autres élections (municipales, parlement), peut-être est-ce parce que ça ne servirait à rien, à cause du rôle consultatif des CCIS ?
Les CCIS se trouvent entre deux feus : d’une part, on ne peut pas les supprimer car ce sont des établissements constitutionnels, et d’autre part elles n’arrivent pas à se développer. Elles sont là et font partie du paysage économique et politique.
En conclusion, il est important de noter que des stratégies sectorielles pensées par le gouvernement et qui ont nécessité des budgets importants sont accompagnés sur le terrain par les CCIS. La réussite de ces programmes est donc tributaire du degré de maturité et d’expertise de ces institutions. Il ya donc urgence pour mettre à niveau ces CCIS qui peuvent parfaitement jouer le rôle d’interface et surtout de proximité avec les entreprises.
En outre, je citerai, pour réflexion, quelques domaines ou pistes intéressantes où les CCIS peuvent réellement contribuer et qui sont les suivants :
– L’Intelligence économique, et territoriale.
– La promotion de la Recherche & Développement,
– La promotion du territoire en drainant des investisseurs étrangers grâce au réseau des CCIS dans le monde,
– L’implication des Marocains Résidant à l’Etranger entrepreneurs dans le développement de réseaux économiques et qui apportent une valeur ajoutée économique au pays,
– Et enfin, à travers des missions d’affaires, des partenariats et des contacts B to B, l’économique triomphera sur le politique pour ramener et améliorer davantage les relations diplomatiques entre Etats.
Aucun commentaire