C’est pour la première fois qu’un nombre aussi important de membres des forces de sécurités se retrouve impliqué pour trafic de drogue. Sur les 79 personnes mises en examen pour leur implication présumée dans le trafic international de drogue, corruption, complicité de corruption et vol qualifié, 61 relèvent des forces de sécurités. Il s’agit exactement de 29 éléments de la Marine royale, 17 de la Gendarmerie royale et 15 éléments des Forces auxiliaires. Tous ceux qui ont été cités dans le cadre de cette enquête ont été auditionnés et suspendus de leurs fonctions par leurs corps respectifs.
Selon un communiqué du Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca, le juge d’instruction a ordonné «la mise en détention de l’ensemble des suspects, la mise sous scellé et le gel de leurs biens mobiliers et immobiliers, ainsi que de leurs comptes bancaires et ceux de leurs conjoints et de leurs descendants». Les auditions de ces personnes ont démarré mercredi. Elles sont accusées de trafic de drogue à partir de Nador à destination de la Belgique et des Pays-Bas via l’Espagne. Les trafiquants présumés auraient exporté plusieurs tonnes de haschisch vers ces pays. Le réseau aurait été démantelé après l’arrestation, le 11 janvier, d’un important narcotrafiquant qui effectuait des expéditions de chira à partir de la région de Nador à destination des côtes espagnoles. Des sources judiciaires avaient précisé que le narcotrafiquant neutralisé effectuait ces expéditions pour le compte de commanditaires établis en Espagne, en Belgique, en Hollande et dans l’enclave occupée de Melilla.
Ce coup de filet intervient à la veille de la rencontre des ministres de l’Intérieur du Maroc et de l’Espagne prévue aujourd’hui. Celle-ci a fait l’objet d’une réunion préparatoire vendredi 23 janvier par le comité mixte maroco-espagnol de lutte anti-drogue.