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2ème FESTIVAL D’IZOURAN D’OUARZAZATE : ENTRETIEN A CŒUR OUVERT AVEC LOUBNA MOUNA

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Réalisé par : Mohammed Drihem
Comme annoncé en son temps, l’association WE SPEAK CITIZEN, en collaboration avec lh-écho production et la Maison de l’Oralité, organise la Seconde édition du Festival « IZOURAN » du 18 au 21 octobre 2024 au mémorable Ksar Ait Ben Haddou à Ouarzazate.
Lors de cette nouvelle édition du festival Izouran dont objectif est de promouvoir la préservation du patrimoine oral amazigh et de renouer avec les racines amazighes; la Maison de l’Oralité dévoilera les fruits de deux années de recherche et de travail artistique autour des atouts de la femme amazighe qu’elle a mené pendant cette période en collaborant avec des artisans, des artistes dans les domaines de la photographie, de la peinture et de la mode, afin d’explorer les trésors et secrets de l’ornementation des femmes amazighes à travers les bijoux, les vêtements et le maquillage traditionnel.
Pour en savoir un peu plus sur cette nouvelle édition d’Izouran d’Ouarzazate et sur sa programmation et ses nouveautés cette année nous avons entretenu Mme Loubna Mouna président fondatrice de l’ONG de WE SPEAK CITIZEN et initiatrice de la Maison de l’Oralité à Kser Ait Ben Haddou qui a bien voulu nous accorder cette interview et répondre à nos trois petites questions :
L’Interview
Le Journal: Pourquoi le festival Izouran et c’est dans quel(s) objectif(s) ?
Mme Loubna Mouna : Izouran veut dire Racine en Tamazight. Le Festival Izouran est l’occasion de dévoiler au grand public le fruit de nos collectes mémorielles de ces deux dernières années. Nous avons travaillé avec des centaines de femmes, d’artisans, de chercheurs, nous avons passionnément écouté, échangé, écrit, lu, enquêté. Et nous avons surtout découvert une dimension incroyablement spirituelle à l’oralité attachée aux atours de la Femme Amazighe : le processus de transmission de la création, bien au-delà de la technicité, se fait en totale connexion avec Le Plus Grand. C’est ce qui donne leur puissance aux bijoux créés. C’est exactement ce qui se passe lorsque les femmes tissent, et c’est bien ce que nous appelons l’oralité : la transmission des gestes et des mots qui relient au Plus Grand… Cette seconde édition du Festival Izouran a pour thème les atours de la Femme amazighe.
Le Journal : spécialement ?
Mme Loubna Mouna : Mririda a vécu au milieu du 20ème siècle. Symbole de la femme Amazighe qui dit non à l’oppression, qui choisit la liberté dans un quotidien extrêmement dur, elle a chanté le monde avec une profondeur et une espièglerie fascinante. Bien qu’elle ne pouvait ni lire ni écrire, ses poèmes ont été immortalisés par l’instituteur français René Euloge dans Les Chants de la Tassaout. Aujourd’hui, la Maison de l’Oralité vise à reconstruire sa mémoire. En redonnant vie à ses poèmes, simples, sensuels, intemporels, nos artistes ravivent l’esprit de la femme libre qu’elle représentait tout en proposant avec grâce et cœur une œuvre novatrice qui puise dans nos racines universelles, célèbre l’héritage amazigh et favorise un dialogue tous azimuts entre les cultures.
Le Journal: Quelles nouveautés pour cette seconde édition du festival Izouran ?
Mme Loubna Mouna : Pour cette seconde édition du festival, nous avons choisi de conserver les éléments qui ont fait le succès de la première, tout en apportant des innovations significatives. Les fondements du festival demeurent : des rencontres enrichissantes avec des artisans locaux, des conférences thématiques animées par des experts, des spectacles vivants spécialement créés pour l’occasion, une nouvelle exposition captivante, et la découverte du magnifique site d’Aït Ben Haddou ainsi que de la vallée de l’Ounila, joyaux du patrimoine marocain.
Cependant, cette année, nous avons souhaité aller plus loin en ouvrant une dimension supplémentaire, celle de nos racines africaines. Ce nouveau volet du festival met en avant la diversité culturelle et artistique du continent africain et de l’Europe, favorisant des échanges encore plus riches. Parmi les temps forts de cette édition, nous comptons l’intervention d’une dessinatrice de presse qui proposera un regard croisé avec une photographe. Ce dialogue visuel entre deux artistes issues de disciplines différentes promet une réflexion unique sur l’actualité, la culture et l’art sous toutes ses formes.
De plus, la programmation s’enrichit par la présence d’un plus grand nombre d’intervenants et d’artistes, venant non seulement du Maroc, mais aussi de plusieurs pays africains et européens. Ces artistes et experts, aux horizons variés, apporteront des perspectives nouvelles et permettront au public de découvrir des pratiques culturelles et artistiques inédites, renforçant ainsi le caractère interculturel de l’événement.
Autre innovation majeure : l’organisation de conférences itinérantes. Plutôt que de se dérouler dans des espaces clos, ces conférences se feront au gré d’une randonnée à travers les jardins de la vallée de l’Ounila. Ce cadre naturel offrira une expérience immersive et permettra d’allier découverte du paysage et réflexion intellectuelle dans un environnement inspirant. Ces conférences en plein air, inédites dans le cadre du festival, reflètent notre volonté de renouer avec la nature et d’offrir des moments de partage en harmonie avec le territoire.
Enfin, l’un des points culminants de cette édition sera sans conteste la soirée Mririda, où les festivaliers auront l’occasion de plonger dans l’univers fascinants de la femme amazighe. Ce moment de convivialité, alliant haute cuisine et ambiance festive, renforcera le caractère exceptionnel de cette seconde édition, tout en mettant en avant la fusion des cultures et des saveurs.
En somme, cette seconde édition du festival ne se contente pas de répéter les succès du passé, elle s’enrichit de nouvelles propositions audacieuses, avec une programmation qui s’ouvre à l’international, tout en mettant en valeur nos racines locales et africaines

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