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Célébration de la naissance de notre Prophète Sidna Mohammed

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tayeb zaid
C’est chaque année le même débat sur le même sujet qui dure depuis plus de 14 siècles. Il y en a qui sont opposés à la célébration de la naissance de notre Prophète, que la prière et le salut soient sur lui arguant que ‘’toute innovation est une hérésie, toute hérésie est un égarement et tout égarement est voué à l’Enfer’’. Ceux qui sont favorables à sa célébration n’y voient que des bienfaits pour l’accomplir.
Comme je suis vieux et que je suis un enfant de la campagne, je vais faire à mes lecteurs un récit en guise d’argument par l’anecdote.
La veille de la journée commémorant la naissance du Prophète, ma mère prépara un étendard blanc ou vert avec l’une de ses foulards qu’elle me demanda de fixer à l’une des solives saillantes. Le jour J, elle se réveilla avant le lever du jour, fit ses prières matinales, cuisina des galettes feuilletées de forme carrée ou rondes avec des trous, prépara le thé et une soupe de vermicelles au lait. Au déjeuner, elle nous servit dans une grosse assiette rouge creuse un couscous aux gros grains. La soirée, elle le passa avec d’autres femmes à chanter au moyen de bendirs des couplets glorifiant la naissance du Prophète. Deux de ces couplets disaient : ‘’Amina lui donna naissance/ Halima l’éleva’’ ; ‘’Aïcha, ne dors pas/ cette nuit le Prophète naitra ’’ °
Pendant que les femmes répétaient ces couplets et bien d’autres, les hommes écoutaient dans la petite mosquée à une seule pièce le Fkih leur parler de la naissance du Prophète, son enfance, son premier mariage, l’inspiration et les premiers messages, la Mecque, l’exode vers Médine….Puis c’est autour de la psalmodie collective de mémoire ou de lecture de quelques Sourates du Coran.
Les enfants que nous étions, nous célébrions la naissance de notre Prophète dans la joie et l’allégresse en faisant sauter quelques vieux ustensiles de cuisine hors de service qu’on bourrait avec un mélange de carbure et d’eau.
De quelle innovation susceptible d’être qualifiée d’hérésie vouée à l’enfer dont on peut accuser les femmes pour la simple raison qu’elles font l’éloge du Prophète le jour de sa naissance par des couplets ? Les enfants d’exprimer leur joie par des feux d’artifice qu’ils fabriquaient eux-mêmes ? Les parents d’écouter leur fkih leur raconter la biographie du Prophète ou psalmodier de mémoire ou en lisant sur le Coran quelques Sourates ?
Depuis, la célébration de la naissance du Prophète a beaucoup changé : les femmes ne font plus l’éloge du Prophète par des couplets, les enfants utilisent d’autres formes de feux d’artifice par un mélange d’acide et d’aluminium, les mosquées sont comme à l’accoutumée avec le même éclairage et le même nombre de fidèles.
De quelle hérésie les herméneutes en matière de religion peuvent-ils taxer ceux qui célèbrent la naissance de notre Prophète, que la prière et le salut soient sur lui ? Ont-ils fait plus ou moins d’agenouillements ou de prosternations dans leurs prières quotidiennes ? Ont-ils apporté quelque variante à la façon dont ils font leurs prières obligatoires ?
Si on continue ainsi, dans peu de temps, les générations à venir finiront par peu à peu oublier leur Prophète, puis leur Coran, puis leur religion.
Tayeb Zaid

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