PATRIMOINE : INSCRIPTION DU CAFTAN MAROCAIN PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO : L’ARTISTE LAMIA NHARI SOUTIEN L’INITIATIVE
Entretien réalisé par Mohammed Drihem
« Ancré dans l’histoire culturelle du Maroc et profitant d’une notoriété internationale, le caftan marocain inscrit en 2022, sur la liste de l’Organisation du monde Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ICESCO) comme patrimoine immatériel musulman » ; fait de nos jours objet d’une nouvelle requête pour qu’il intégre la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que tenue traditionnelle séculaire au Maroc.
Dans ce sens et en guise de soutien à cette initiative nationale visant l’inscription du Caftan Marocain sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, l’Artiste peintre Nhari Lamiaa se démarque est organise une exposition itinérante intitulée: « Des fils et des doigts : Du caftan marocain à la créativité plastique » dont le vernissage de la prière étape a eu lieu à Tanger le 08 mars dernier. La seconde etape de cette expo special caftan Marocain aura lieu Le 25 Avril 2024 prochain et ce, dans le cadre des activités et initiatives commémoratives du Mois du Patrimoine célébré annuellement par le Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports : Département de la Culture.
Pour en savoir plus sur cette initiative et sur le parcours artistique de Lamiaa Nhari et sa petite histoire avec le Caftan marocain, nous avons invité l’artiste à notre petit jeu de question-Réponse qu’elle a volontierement accépté. L’Interview
Le Journal : En quelques mots, qui est Lamia Nhari ?
Lamia Nhari : Une citoyenne marocaine qui a suivi ses études universitaires et qui s’est lancé dans l’entreprenariat à travers son agence d’assurance, mais aussi une artiste qui fait son chemin doucement mais sereinement dans le monde des arts plastiques à l’échelle nationale et internationale.
Lamia Nhari, est aussi membre élu de la commune de kénitra qui essaie de contribuer par ses idées et actions pour donner une meilleure image pour sa ville qui dispose d’un riche potentiel écologique, patrimonial et culturel.
Lamia Nhari est une personne fascinée par l’histoire et le patrimoine de notre cher pays le Maroc, comme tout les marocains.
Le Journal : Quelle est cette petite histoire de Mme Lamia avec cet art plastique ? Et pourquoi essentiellement la Caftan marocain dans vos œuvres d’art ?
Lamia Nhari : Le choix de ce thème du Caftan est une contribution à faire connaitre au grand public le caftan et sa beauté et montrer la diversité culturelle dont jouit le costume marocain à travers les époques, mais constitue aussi un voyage dans la mémoire d’enfance qui rappelle un monde de couleurs, de fils, de tissus et de motifs divers de l’environnement familial. Je me suis inspiré énormément des créations traditionnelles de ma mère qui réalisait des costumes traditionnels pour femmes avec des broderies, des points de croix. Et ces souvenirs d’enfance se sont traduis sous formes de toiles et des créations aux couleurs vives, évoquant les diverses spécificités de la nature marocaine et les différents symboles du patrimoine marocain.
Le Journal : Comment décririez-vous votre art ?
Lamia Nhari : Mes œuvres et toiles sont un miroir du patrimoine marocain authentique. J’en capte la beauté à travers les médinas, les musées, l’artisanat traditionnel et à travers ce que j’ai étudié et approfondi dans mon cursus universitaires.
C’est donc une contribution artistique à la diplomatie culturelle pour faire connaitre ce patrimoine au grand public au Maroc et à l’étranger. C’est mon devoir en tant qu’artiste de suivre la dynamique de notre pays à classer les différentes composantes de notre patrimoine matériel et immatériel sur la liste de patrimoine universel, surtout que plusieurs richesses de notre culture sont la cible de pays qui tentent de se les approprier.
Le Journal : Quelles sont vos influences et vos inspirations autres que le Caftan ?
Lamia Nhari : Ma principale influence et source d’inspiration d’une manière générale est la richesse patrimoniale du Maroc, non seulement le patrimoine matériel, mais aussi immatériel. Mes toiles sur le caftan mettent en lumière la richesse et la diversité ce cette composante patrimoniale, mais aussi rendent hommage aux artisans qui ont su transmettre de génération en génération ce savoir-faire. Le choix des couleurs ou le mariage d’accessoires tels que les bijoux ou d’autres aspects du patrimoine matériel et immatériel du Maroc reflètent cette passion pour tout ce qui est ancien et traditionnel.
Une simple visite d’une médina ancienne ou d’un musée m’inspire pour composer des œuvres où se marient le caftan avec le zellige, les portes traditionnelles, les bijoux ou les architectures anciennes telles le Kasbahs du sud.
Le Journal : Quels sentiments ou émotions essayez-vous de transcrire dans vos œuvres ?
Lamia Nhari : Toutes mes toiles constituent un voyage dans la mémoire de mon enfance qui me rappelle un monde de couleurs, de fils, de tissus et de motifs divers de l’environnement familial et des créations traditionnelles de ma mère. Ces souvenirs d’enfance libèrent le pinceau pour des créations aux couleurs vives, évoquant les diverses spécificités de la nature marocaine et les différents symboles du patrimoine marocain.
J’ai aussi des tableaux d’abstrait dont chacun représente des états d’âmes. Je suis un humain et j’ai des sentiments de joie comme de tristesse, que j’essaie de refléter à travers des couleurs et des motifs.
Le Journal : Quelles techniques utilisez-vous et Quelles couleurs dominent vos créations ?
Lamia Nhari : La majorité de mes toiles est réalisée en technique mixte, et parfois j’au recours à quelques accessoires traditionnels pour embellir mes toiles. Je suis plus attirées par les couleurs qui traduisent des endroits emblématiques, la couleur bleu d’azurite fait toujours allusion aux ruelles de chefchaouen, l’ocre renvoi à Marrakech et la couleur pourpre à Mogador Essaouira, et comme vous savez l’île de Mogador renfermait des usines de pourpre à l’Epoque du Roi maure Juba II. D’ailleurs j’ai donné de noms de couleurs à mes toiles, Morjana par exemple.
Le Journal : Vous qui avez fait le tour des expositions, comment trouvez-vous la vie des beaux-arts au Maroc et qu’en est-il de cette exposition prévue en ce mois d’Avril à Tétouan ?
Lamia Nhari: Je crois malgré les efforts déployés par le ministère de la Culture pour encourager la création artistique et soutenir les artistes peintres par plusieurs initiatives à caractère social, le chemin est encore très long. Il y’a un besoin énorme en matière des instituts des beaux arts, mais aussi au niveau des galeries d’exposition. Il est temps de réfléchir à encourager les initiatives privées pour la création d’académies des arts dans les différentes régions du Royaume. La fondation nationale des musées a pour sa part donné un nouvel élan pour les arts plastiques, il suffit de voir les expositions de grande valeur qui ont été organisées au musée Mohammed VI à Rabat.
L’exposition prévue à Tétouan est la deuxième étape de l’exposition itinérante « Des fils et des doigts : Du caftan marocain à la créativité plastique » dont le vernissage a eu lieu le 07 mars 2024, à la Galerie Mohamed Idrissi, au siège de la direction régionale de la Culture à Tanger. Elle coïncide avec la célébration du mois du patrimoine par la direction provinciale de la Culture à Tétouan. Et je tiens à remercier la Directrice régionale à Tanger Mme Zhor Amhaouch et le directeur provincial, Mr Larbi El Masbahi pour leurs efforts dans l’organisation de cette exposition. Ça sera l’occasion du public de Tétouan de découvrir mes œuvres, et la ville de Tétouan est bien connue par ses traditions dont fait partie le caftan et surtout la broderie très spécifique, comme en témoignent les belles collections exposées au musée Bal El Oqla à Tétouan.
Le Journal : Quelles sont vos prochaines expo et futurs projets ?
Lamia Nhari : J’ai programmé une Exposition à la galerie Mohammed El Fassi au siège du Ministère de la culture au mois de mai 2024 ; Espagne au mois de juin 2024 ; à l’Institut italien de Rabat, à Marrakech, en Allemagne et en France.
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