La lecture : le parent pauvre de nos écoles. 1/1
Khalid Barkaoui
Le Maroc a pris part au test international dénommé PIRLS 2016. Cette évaluation mesure la compétence de la lecture auprès des élèves de la 4 AEP. Il s’agit de facto de la 4ème édition, après l’édition de 2001/2006/2011. Ce test est quinquennal et offre une description détaillée sur la situation de la lecture de nos écoliers au niveau du secteur public et privé.
Pas moins de 11000 élèves marocains ont participé à cette évaluation. En 2017, les résultats tombent à pic. Parmi les 50 pays qui ont participé à cette compétition, notre chère patrie est classée à la 48ème position. En un mot, le Maroc ferme la marche, avec à la clé l’Egypte (49ème place) et l’Afrique du Sud la lanterne rouge.
Nos élèves ont répondu à 180 questions de compréhension. Les 12 textes traités oscillent entre 6 textes littéraires et 6 textes informatifs. Il ne s’agit nullement du décodage ou de l’identification des mots. Il s’agit de la compréhension et de l’interprétation. Deux compétences qui nécessitent du travail acharné et du sens prononcé de la responsabilité et du sérieux.
Cette situation alarmante nous incite à la réflexion pour identifier concrètement les causes de ce désintérêt qui touche de plein fouet nos écoliers vis-à-vis de l’acte de lire.
Force est de souligner que nos élèves ont du mal à lire, et pour cause, nos classes ne disposent pas de coins de lecture. Nos institutions scolaires, à quelques exceptions près, ne disposent pas de bibliothèques. Les clubs pédagogiques de lecture sont rares où quand ils existent, ils sont lettres mortes car l’animation de ces clubs n’est pas contraignante et ne s’inscrit pas dans l’emploi du temps hebdomadaire du professeur. Dans ce cadre, le ministère de tutelle est appelé à remettre en cause la démarche de volontariat et la substituer par une nouvelle démarche qui repose sur la motivation morale et pécuniaire des cadres pédagogiques pour redynamiser ces clubs et leur donner du sens et du punch. Qui plus est, la quasi-totalité de nos apprenants ne disposent pas d’une bibliothèque à domicile, ne disposent pas de suffisamment de tablettes et d’ordinateurs en vue d’effectuer des recherches, lire des contes et des livres à portée de clics. Les parents de ces élèves n’entretiennent pas un rapport étroit avec l’univers livresque et l’enfant n’a pas un livre de chevet.
Si le Maroc entend donner un coup de boost à la lecture et améliorer substantiellement son score dans les prochaines éditions, il doit impérativement mettre en place une série de mesures appropriées et efficaces. C’est ce que nous comptons développer lors d’un article imminent
Khalid Barkaoui
Membre de l’AMEF CP de Boulemane.
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