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ATELIER DE SENSIBILISATION AU PARC NATIONAL D’IFRANE

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ATELIER DE SENSIBILISATION AU PARC
NATIONAL D’IFRANE
SUR LES PRATIQUES D’UTILISATION DURABLE
DES EAUX ET DES TERRE POUR LA CONSERVATION
DE LA BIODIVERSITE DE LA RBCA

Vendredi 18 Mars dernier, la Maison du Parc National d’Ifrane a accueilli les travaux d’un atelier de sensibilisation sur l’importance des pratiques d’utilisation durable des eaux et des terres dans la conservation des valeurs, fonctions et services des écosystèmes et de la biodiversité de la Réserve de Biosphère du Cèdre de l’Atlas.
Au programme de cet atelier de sensibilisation organisé par le Fond Mondial pour la Nature (WWF Maroc) en partenariat avec le Parc National d’Ifrane entre autres partenaires, la Présentation du projet Revive Atlas Cedar, de la Réserve de Biosphère du Cèdre de I ‘Atlas (RBCA), de la biodiversité du Parc National d’Ifrane et de sa cédraie, une présentation sur le « Pourquoi les bonnes pratiques de gestion durable des eaux et des terres sont un choix approprié pour la RBCA » et enfin, la Présentation des résultats de l’étude d’évaluation des impacts des pratiques actuelles sur les écosystèmes et les espèces de la cédraie du Moyen Atlas.
A noter que dans le cadre du projet « Revive Atlas Cedar » cette étude sur la « Gestion et conservation des ressources naturelles par les bonnes pratiques d’utilisation durable des eaux et des terres dans le Moyen Atlas », mise en œuvre par l’association Living Planet Morocco (LPM) en partenariat avec l’ONG Worldwide Fund for Nature a pour objectif global de promouvoir les pratiques d’utilisation durable des eaux et des terres pour une gestion durable des ressources naturelles de la Cédraie du Moyen Atlas.
L’Aire de cette étude correspond au bassin versant du lac Dayet Aoua à Sec de nos jours sur une superficie avoisinant les 2.215 ha et plus précisément, le bassin versant du Jbel Aoua Sud abritant le cèdre de l’Atlas et également le lac Dayet Aoua dont la superficie avoisine les 1.100 ha.
Les résultats attendus de cette étude selon ses initiateurs portent sur la nécessiter de déterminer la Caractérisation du couvert végétal de la zone d’étude pour déterminer les espèces floristiques (particulièrement les essences forestières, arbres et arbustes et ce, mise à part le cèdre de l’Atlas) les plus prépondérantes au niveau de la zone d’étude, le Mode d’utilisation des terres et des eaux au niveau de la zone d’étude et la nature du système agricole et pastoral adopté par la population locale, l’ impact de l’utilisation des eaux et des terres par la population locale sur la pérennité des écosystèmes et des espèces de la zone d’étude, l’impact des caractéristiques socio-économiques de la population locale sur la pérennité des écosystèmes et des espèces de la zone d’étude et la pression sur les ressources hydriques et pédologiques (malgré que le cèdre de l’Atlas demeure une espèce forestière protégée) et enfin, les éventuelles menaces contre la durabilité des écosystèmes et des espèces de la zone d’étude (à petite échelle puis à grande échelle) .
Cette zone d’étude comprend une formation végétale formée principalement de chêne vert, de pin maritime, du cèdre de l’atlas et d’un mélange de ces différentes espèces et qui commence à partir de la forêt Lalla Mimouna pour se termine au niveau du Jbel Aoua Sud tout en traversant les localités et douars de Lalla Mimouna, Afeqfaq, Tazioulat, Bouijidir et Jbel Aoua Sud, une Zone où on dénombre 28 espèces végétales dont 3 espèces sont classées comme rares ou menacées de disparition et où la locale est répartie sur 132 espèces animales dont 39 espèces qui sont endémiques et 40 espèces sont classées comme rares ou menacées.
Constat désolant et dénonciateur des causes de la disparition du Lac Dayet Aoua et menaçant aussi bien la biodiversité de la zone objet de cette étude : La zone d’étude comprend une réserve de cédraie qui est un espace forestier protégé et dispose d’un pourtour caractérisé par l’existence de l’activité pastorale et également agricole, au niveau de la zone, il y a environ 400 éleveurs possédant des troupeaux de bétail (ovins, caprins et bovins) avec un effectif global avoisinant les 10.000 têtes et une prédominance des ovins. Parmi ces éleveurs adhérents, il y en a qui pratiquent de l’agriculture vivrière (essentiellement céréales) et qui possèdent également des vergers de pommier au voisinage de la zone d’étude.
Aussi observe-t-on, l’effectif total actuel du troupeau ou l’effectif moyen par éleveur a connu une baisse spectaculaire durant les dernières années et la majorité des membres adhérents pratiquent de l’agriculture sur les pourtours de la réserve. Le système de culture adopté pour la plupart d’entre eux est les céréales en Bour, spécialement l’orge, quelques cultures maraîchères (surtout l’oignon et la pomme de terre) et le pommier qui est conduit en intensif.
La distribution des vergers du pommier installés aux pourtours de la réserve évolue beaucoup plus, en termes d’effectif et de superficie, en se dirigeant vers le lac Aoua avec une densité moindre entre la forêt de Lalla Mimouna et les alentours du lac Hachlaf et poiur besoin d’irrigation, Il a été recensé près de 1.200 puits aux pourtours de la zone et plus loin vers le bassin versant du lac Aoua, qui sont pour leur totalité, exploités pour l’activité agricole, spécialement l’irrigation du pommier (Hydrovore) avec des profondeurs jusqu’à 200 à 220 m.
Les éleveurs procèdent à l’abreuvement de leurs troupeaux à partir du lac Hachlaf et parfois à partir du Lac Iffer, ce qui contribue davantage à l’épuisement de ces lacs et la coupe des branches de cèdre pour l’utiliser comme complément fourrager pour le troupeau est une activité qui existe au niveau de la zone d’étude. Ces branches constituent des stocks importants de bourgeons apicaux et de semences qui peuvent assurer la régénération naturelle de la cédraie, ce qui fait que cette pratique constitue une menace contre la durabilité de l’écosystème de cédraie.
De même, l’activité de coupe de chêne vert pour l’approvisionnement en bois de chauffage, bien qu’elle soit d’un côté organisé par vente aux enchères publiques sur des superficies bien délimitées, elle existe toujours une activité de coupe clandestine et non organisée. (Le prix moyen de vente sur enchères publiques d’une tonne de bois de chêne vert oscille entre 1.000 à 1.200 DH qui demeure cher par rapport au pouvoir d’achat de la population locale).
Selon cette étude enfin, la population locale n’a jamais adopté des techniques de conservation des eaux et des terres sauf la pratique de l’agriculture sur étagères au niveau des montagnes et l’effet de la sécheresse récurrente constitue un risque important quant à la durabilité de l’écosystème cédraie au niveau de la zone d’étude.
Mohammed Drihem

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Recommandations

Dans le cadre du projet «Revive Atlas Cedar » : Gestion et conservation des ressources naturelles par les bonnes pratiques d’utilisation durable des eaux et des terres dans le Moyen Atlas, mis en œuvre par l’association Living Planet Morocco (LPM) en partenariat avec l’ONG Worldwide Fund for Nature, la Maison du Parc National d’Ifrane a été au rendez-vous avec un, atelier de sensibilisation sur l’importance des pratiques d’utilisation durable des eaux et des terres dans la conservation des valeurs, fonctions et services des écosystèmes et de la biodiversité de la Réserve de Biosphère du Cèdre de l’Atlas.
Entre autres sujets abordés par les participants à cet atelier, le sujet concernant la Restitution des résultats de l’étude d’évaluation des impacts des pratiques actuelles et tendances d’utilisation des eaux et des terres sur les écosystèmes et les espèces de la cédraie du Moyen Atlas (Dayet Aoua).
Les recommandations issues de cette importante étude de terrain menée par les initiateurs du Projet « Revive Atlas Cedar » sont ventilées comme ci-après détaillé : L’adoption d’une approche participative et partenariale par les parties prenantes de la gestion de la RBCA, l’incitation de la population locale à limiter le recours à la plantation de nouveaux vergers de pommier, la nécessité de Renforcer les mesures de contrôle au niveau des lacs Aoua, Hachlaf et Iffer afin d’interdire la pratique d’abreuvement des troupeaux à partir de ces lacs,
prolonger la décision de l’arrêt de l’octroi des autorisations de creusement des puits au niveau de la zone d’étude et également au niveau du bassin versant de Dayet Aoua par l’Agence du Bassin Hydraulique de Sebou, Contribuer à l’allégement de la charge pastorale sur les pourtours de la zone d’étude et ce, à travers l’augmentation des dotations fourragères et de l’aliment concentré qui est destiné aux éleveurs, Organiser des sessions de formation et des campagnes de sensibilisation pour les éleveurs et les bergers de la zone d’étude à propos des risques d’ébranchage du cèdre et de la mise en place du troupeau sur les espaces de régénération du cèdre ou n‘importe quelle autre essence forestière, Organiser des sessions de formation et des journées de démonstration au profit des éleveurs et agriculteurs de la zone d’étude au sujet des techniques de conservation des eaux et des sols. Aussi, il serait judicieux d’initier des projets pilotes qui intègrent ces pratiques.
De même, il est recommandé d’encourager le développement de filières agricoles non consommatrices d’eau telles que les plantes aromatiques et médicinales afin de réduire les superficies plantées en pommier et maraîchage, de diversifier l’économie locale en initiant des ébauches de projets touristiques, éco-touristiques et tourisme de la nature avec le développement de la capacité d’acceuil touristique au niveau de la commune de Dayet Aoua, d’Initier des activités génératrices de revenu permettant de générer un revenu alternatif sur la base de projets innovants ou projets d’agrégation comme par exemple, l’installation d’une unité de conditionnement de la viande ovine locale et amélioration de son circuit de commercialisation, la valorisation des ressources naturelles locales et l’amélioration de leur valorisation à travers l’incitation à la création et développement de coopératives avec le développement de la création de coopératives de services qui peuvent exploiter les potentialités touristiques, artisanales et culturelles de la zone d’étude et de la commune de Dayet Aoua.
On recommande aussi dans cette étude de formuler un plaidoyer pour pousser les services communaux à réserver une part des parcelles de chêne vert destinées à la vente aux enchères publiques pour la population locale mais avec des prix de départ moins chers, développer le recours de la population locale à investir dans des fours écologiques ou des équipements de chauffage qui ne fonctionnent pas avec le bois de feu et, Investir enfin dans un effort de communication et de sensibilisation de la société civile et la population locale pour l’intégration de la dimension environnementale durable dans l’approche de l’exploitation des ressources naturelles locales.
Mohammed Drihem

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