« La désuétude au carrefour des savoirs » Thème d’un Colloque international Prévu à l’Université Moulay Ismail de Meknès
Mohammed Drihem
L’Université Moulay Ismail en collaboration avec l’Université de Lorraine, l’Association Marocaine des Etudes Lexicographiques et le concours de l’Ecole Supérieure de Technologie avec l’Ecole Normale Supérieure de Meknès organise un Colloque international sous le thème de « La désuétude au carrefour des savoirs » et ce, du 28 et 29 Octobre 2021 à Meknès.
Selon ses initiateurs, ce colloque a pour but de réunir des chercheurs de différentes disciplines, intéressés par ces problématiques gravitant autour de « la désuétude » et ce, dans une perspective pluridisciplinaire.
À travers cette rencontre, les participant seront appelé à apporter des éléments de réponse aux questions suivantes : « Peut-on préciser à partir de quel moment on considère comme désuets un mot/une expression/ une pratique/ une référence…? », « Quel est le rôle des philologues/des lexicologues/des critiques littéraires, qui voient de mauvais œil l’emploi des mots surannés, dans le processus de leur désuétude/revivification ? », « Quels sont les facteurs linguistiques, socioculturels, politiques… qui décident (ou pas) de la désuétude d’un mot, d’une expression et de leurs connotations socioculturelles politiques et juridiques ? » et enfin, « A quel moment une société, une communauté, une culture laissent-elles tomber des mots, des habitudes, des valeurs, des dogmes, des représentations, des lois et mêmes des idéologies … et pour quelle raison? »
D’ici là, il y’a lieu de noter qu’au sens propre du terme, la désuétude désigne la sortie d’usage, d’un mot, d’une expression ou de leur référent, mental ou réel. Au sens technique, c’est un processus qui rend un mot/une expression ou une pratique in-opérationnelle dans le tissu communicatif et culturel d’un groupe linguistique bien déterminé. Complexe, long et plutôt inconscient, le processus de désuétude a, le plus souvent, des origines obscures : On ne sait pas pour quelle raison un mot/une pratique tombent définitivement en désuétude et pas d’autres. Ce phénomène précise-t-on, pourrait frapper divers secteurs de la société : les noms propres, les slogans, les expressions quotidiennes, mais aussi les concepts et les pratiques culturelles ainsi que leurs connotations
Aussi, le questionnement des participants conviés a ce colloque portera sur les conditions linguistiques, cognitives et socioculturelles qui rendent un mot, une expression, un fait social… désuets et donc incapables de remplir la fonction communicative, sociale et pragmatique qui est la leur.
Le phénomène inverse ajoute-t-on, consiste à revivifier des mots morts, des habitudes et des pratiques délaissées, à les faire réintégrer dans l’usage communicatif et social, notamment grâce à la néologie sémantique en tant que processus de renouvellement de la langue. Celle-ci consiste à prendre un mot désuet et le revivifier en lui accordant une nouvelle signification/extension/restriction. Les mass médias actuels modernes – presse, radio, télévision, cinéma, réseaux sociaux- connaissent bien ce phénomène ; leurs actions néologiques, exercée presque quotidiennement, méritent d’être explorées.
Après les allocutions d’ouvertures, les participants à ce colloque international sur « la désuétude au carrefour des savoirs », prendront part à trois conférences plénières inaugurales traitant de différents sujets dont les « marques de la désuétude dans la lexicographie du portugais brésilien », du « Taqādum : La -prescription – entre langage et droit » entre autres.
Aussi, un riche programme a été concocté par les organisateurs pour enrichir les débats autour du Thème choisi pour ce Colloque de deux journées et ce, à travers la tenue de quatre sessions de travail à raison de deux à quatre séances chacune. Les thématiques retenues pour chacune de ces quatre sessions sont ; la « Culture, Patrimoine et désuétude », la « Littérature, Méthodes d’enseignement et désuétude », la « désuétude : Dictionnaire, Terminologie et Traduction » et enfin pour la quatrième session la thématique traitant de « la désuétude : concept, habitude et temps ».
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