La rupture des relations diplomatiques algéro-marocaines n’est pas un mal
Yahya TORBI
Au contraire, même si cette décision à été prise unilatéralement, c’est une occasion pour les dirigeants algériens et marocains d’évaluer, de revoir, de repenser la politique intérieure de leurs pays, et de faire en sorte qu’elle soit à la hauteur des attentes et aspirations des peuples, mais surtout de s’intéresser davantage à leurs concitoyens. C’est aussi un moment de réflexion et de méditation sur ce qui va et ce qui ne va pas entre ces deux pays maghrébins, en vue de mettre de l’ordre dans les affaires bilatérales; afin que les relations reprennent de façon dynamique, fiable, durable, fructueuse, équitable, bénéfique et profitable à tous.
En effet, cet événement, qui vient de se produire, accordera suffisamment de temps à ceux qui gouvernent l’Algérie, en l’occurrence les généraux, pour se réconcilier avec le peuple algérien. En fait, la vie y devient de plus en plus difficile et la situation catastrophique, et ce, à cause de la pénurie alimentaire, d’eau potable, de médicaments et d’effectifs médicaux, de la fuite de cadres et de cerveaux, du chômage, de l’insécurité et la délinquance grandissante, du détournement de fonds publics, des arrestations policières arbitraires, du départ des investisseurs internationaux.
Pourtant, l’Algérie est riche; sachant qu’il y a quelques années, seuls deux pays du contient noir, selon les spécialistes de l’Afrique, étaient les mieux placés pour sortir du sous développement: l’Afrique du Sud, au sud, et l’Algérie, au nord. Sauf qu’une patrie importante du budget de l’Etat algérien, censée être dépensée dans le développement durable du pays, va au Polisario, ou elle est dépensée dans la course à l’armement, ou elle est détournée.
D’autre part, les droits de l’Homme ainsi que les libertés individuelles, d’expression et de la presse sont bafoués sans miséricorde ( non seulement en Algérie, mais dans tous les pays arabes.), pour être un peu juste. Bref, rien n’y va plus, ou presque. Il n’y a que deux organismes qui fonctionnent bien comme il faut: la police et la justice. Autrement dit la police arrête les militants et la justice les envoie en prison, ce qui a déclenché une vague de manifestations hostiles au régime, qui durent jusqu’à présent; ce qui fait que les » Bastille « , à l’algérienne, regorgent de journalistes et de militants, qui luttent contre la dictature. Quant à la junte militaire, qui a usurpé les Pouvoirs et la souveraineté du peuple, jouit de tous les privilèges et continue de régner en maîtresse absolue et ce, au vu et au su de la France, cette grande nation comme dit E. Macron, qui prétend être la tutrice qui veille sur ses anciennes colonies en Afrique du Nord, mais qui est, d’une manière ou d’une autre, à l’origine des malheurs du peuple algérien, adopte une attitude d’observateur complice, vu qu’elle ne fait rien qui puisse changer les choses en faveur des Algériens.
Donc, rompre ces relations tendues depuis toujours, et sortir de la guerre froide qui a duré longtemps et qui risquait de dégénérer en guerre chaude qui mettrait la région à feu et à sang est une décision incontournable. Certes, cela permettra au Maroc de poursuivre ses progrès, son évolution et sa grandeur en paix, et à l’Algérie d’instaurer plus de démocratie pour calmer le » Hirak « , qui revendique le départ du régime totalitaire et l’instauration d’une société civile.
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