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Les professeurs par contrat pourchassés zanga-zanga

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Zaid Tayeb
Avec le temps et le recul, le mécontentement des professeurs par contrat me parait à moitié justifié. Certains vont sans doute me faire le reproche sur l’utilisation de la demi-mesure et ils auront à moitié raison. D’abord, le recrutement se fait sur la base d’une prise de connaissance préalable des conditions de recrutement, de la responsabilité des candidats dans le choix d’une profession dont ils savent à l’avance que son règlement s’accorde mal avec leurs attentes.

Le recrutement par contrat est injuste, arbitraire et discriminatoire. D’abord au sein même du ministère de l’éducation nationale qui compte dans ses rangs des professeurs titulaires et des professeurs contractuels. Avec cette frome de recrutement, le ministère de l’éducation nationale se comporte de la même manière qu’une société privée qui recrute en CDD et CDI. Deux types de professeurs de l’enseignement public peuvent travailler dans un même établissement avec des statuts différents et une fin de carrière différente. Au sein d’un même établissement se côtoient le proscrit et l’integré. Comment deux professeurs de l’enseignement public peuvent-ils travailler côte à côte et en harmonie dans un système fondé sur la séparation, pour ne pas dire la ségrégation ? Il est absurde de constater que le ministère de l’éducation nationale pratique deux poids deux mesures pour ses propres fonctionnaires.

Les professeurs contractuels constituent donc l’exception alors que les titulaires la règle. Or l’exception est ce qui explique ou corrige le tort de la règle pour lui donner un sens. Dans un univers où les choses tournent dans le sens du normal, de l’ordinaire, du naturel, l’exception apporte une valeur ajoutée à la règle. Cependant, le recrutement par contrat apporte avec lui la mésestime et la déconsidération aussi bien aux recrutés par contrat qu’aux titulaires. Les derniers ne vont plus espérer voir leur situation s’améliorer puisqu’elle est considérée comme ‘’meilleure’’ en comparaison avec les premiers. Ce qui explique les grèves, les sit-in, les manifestations des uns sans les autres. ‘’Séparer pour mieux régner ‘’ dit l’adage. La séparation des statuts en professeurs contractuels et titulaires vise à affaiblir la lutte pour l’obtention des droits. Affaiblir la lutte, peut-être, l’arrêter sûrement pas, la faire perdurer certainement, mais au dépens de l’intérêt de l’élève, de l’école et du système éducatif et scolaire du pays.

Le ministère de l’éducation nationale est le seul, on ne sait plus pourquoi lui sans les autres, à pratiquer le recrutement par contrat alors que tous les ministères de la fonction publique recrutent leurs fonctionnaires selon le titulariat. Il doit donc faire face à un dilemme : ou bien intégrer les contractuels au même statut que leurs homologues titulaires, ou bien généraliser le recrutement par contrat à l’ensemble des enseignants. Il me semble qu’il est plus juste et plus raisonnable d’aligner les contractuels sur le statut des autres ministères de la fonction publique.

Le mal qui frappe les professeurs, les contractuels, frappe également les titulaires. En comparaison avec les autres fonctionnaires de l’Etat (ministère de la santé, par exemple), le salaire des professeurs est de beaucoup inférieur. Il ne sera pas compris de mes propos d’aligner les seconds sur les premiers, mais les premiers sur les seconds.

Pour plus de justice :

-à un diplôme équivalent, un statut équivalent et un salaire équivalent,

-Tous les fonctionnaires de l’état doivent être recrutés en leur qualité de titulaires ou de contractuels.

Mais au lieu de cela, le gouvernement s’entête et durcit sa position vis-à-vis des professeurs par contrat. Toutes les fois qu’ils sortent manifester pour leurs droits, il lâche sur eux les forces de l’ordre pour les pourchasser bit-bit, dar-dar, zanga-zanga comme s’ils étaient des voyous et non des éducateurs.

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