La Francisation des matières scientifiques vue autrement
Les deux articles que j’ai écrits sur la francisation des matières scientifiques dans notre système scolaire m’ont attiré la colère de quelques intervenants. Certains m’ont accusé d’être à la solde de Benkirane, d’être ‘’sa plume’’, comme ils disaient, d’autres de ‘’couper la route’’ aux jeunes issus de milieux modestes ou défavorisés pour qui la langue française est leur seul moyen de rivaliser avec les enfants des riches aux concours pour les postes de responsabilité. Alors que d’autres m’ont carrément fait signifier que je dois sûrement tirer quelque autorité et quelques avantages de la langue française dont je connais le code linguistique. Autant d’accusations qui m’ont incité à considérer le problème à la lumière des remarques souvent désobligeantes que j’ai reçues à la suite de mes deux articles publiés sur ma page Facebook et sur le portail Oujdacity.
Je vais d’abord commencer par répondre à la première accusation qui est justifiée, semble-t-il, pour celui qui l’a formulée, par ma présence aux côtés de Benkirane dans la photo de couverture de ma page, à quoi s’ajoute, selon eux, le nom de Benkirane aux côtés de ceux qui constituent le front contre la francisation. Le nom de Benkirane effarouche, terrorise, révolte, fait froid au dos de certaines personnes qui se réclament de la gauche décadente à la ruine de laquelle ils demeurent agrippés. S’ils étaient plus intelligents que je l’avais naïvement pensé, ils auraient compris que dans l’un des points soulevés, mes fléchettes étaient destinées à certains membres du parti de Benkirane dont je réprouve les agissements. Quant à Benkirane, la personne et le politique, et quoi qu’ils en disent, il demeure un grand homme qui aura marqué son époque.
Les opposants à mon point de vue argumenté contre la francisation des matières scientifiques me reprochent que je prêche contre l’intérêt des enfants du petit peuple. Pour eux, je leur coupe le chemin de la réussite qui s’ouvre à eux grâce à la francisation qui place l’école publique francisée sur le même pied d’égalité que l’école privée francisée. Ils croient à tort que les politique œuvrent pour l’intérêt du petit peuple dont les enfants, une fois la francisation mise en place, rivaliseront avec ceux des familles bourgeoises ou au pouvoir sur les postes de responsabilité. Les élèves des écoles publiques que l’on veut francisées ne se hisseront jamais au rang des élèves scolarisés dans les hautes écoles françaises ou francisées car tant qu’il y a des écoles privées, il n’y aura pas d’égalité des chances et par conséquent pas de démocratie dans l’attribution des postes de responsabilité : les enfants du petit peuple sont destinés aux fonctions les plus communes. Ils doivent donc militer pour une école publique commune, pour un hôpital public commun, pour des lieux de vacances nationaux communs.
Le dernier point porte sur ma personne. Pour certains, je dois certainement bénéficier de quelque avantage ou tirer quelque autorité de mon opposition à la francisation des matières scientifiques que je ne veux pas partager avec le petit peuple (dont je sui issu). Je serais un ingrat et un monstre ! Comment un francisant peut-il être contre le français ? Je dois sûrement avoir quelque chose à leur cacher et dont je veux être le seul à profiter et à jouir. Beaucoup de ces personnes, surtout les arabisants d’entre eux, souffrent d’un complexe de la méconnaissance ou du peu de connaissance qu’ils ont du français. Ils croient qu’en parlant français comme des Français, ils seront considérés comme des Français et réussiront mieux leur vie. Hélas ! Is auront beau parler la langue française mieux que les Français eux-mêmes, aux yeux des Français, ils ne seront que des bougnoules et des bicots. En ce qui me concerne, il vaut mieux vivre modestement dans ma peau, que richement dans celle des autres et qui me va si mal.
En conclusion, les partisans de la francisation des matières scientifiques dans notre système éducatif et scolaire ne doivent pas ignorer que les frais d’inscription dans les universités françaises sont portés de 170 à 2770 Euros pour le cycle de la licence et de 243 à 3770 Euros pour le master et le doctorat.
Zaid Tayeb
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