« la gestion de la pénurie de l’eau au niveau des bassins versant : innovations et développement durable » Thème d’une conférence internationale à Agadir
l’Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) Hassan II d’Agadir, en collaboration avec l’Union Européenne, a organisé une conférence internationale sur « la gestion de la pénurie de l’eau au niveau des bassins versant : innovations et développement durable » du 04 au 06 Octobre 2018 à Agadir.
La conférence a réuni des scientifiques et des praticiens du secteur de l’eau pour informer, échanger et sensibiliser sur les dernières connaissances et innovations dans les zones les plus touchées par la pénurie d’eau. Plus de 200 participants venus d’une trentaine de pays, dont l’Europe, l’Afrique du Nord, l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Asie occidentale, ont assisté à la conférence qui s’est déroulée en 14 sessions, dont 4 sessions plénières, 9 sessions techniques et 1 événement parallèle. Environ 60 communications orales et 34 affiches « posters » ont été présentées, couvrant pour l’essentiel toutes les questions liées à la gestion de l’eau.
L’objectif principal de cette conférence est de nouer un dialogue entre tous les partenaires du pourtour Méditerranéen sur les programmes nationaux relatifs à la Gestion de la rareté des Ressources en Eaux.
Cinq axes principaux ont été débattus lors de cette manifestation et se sont articuler autour des thèmes suivants:
Les stratégies des pays européens et des pays du sud de la méditerranée concernant la gestion des ressources hydriques
une mise au point sur le développeront des récentes innovations dans le domaine du recyclage des eaux usées ;
L’utilisation des eaux saumâtres pour le développement des zones marginales ;
Le dessalement de l’eau de mer ;
les nouvelles technologies pour une meilleure efficience de l’utilisation de l’eau dans le secteur.
La conférence a mis en lumière la situation critique de pénurie d’eau dans plusieurs régions du monde et la nécessité de renforcer la collaboration et la coordination entre toutes les parties prenantes du secteur de l’eau, y compris les entités gouvernementales, le secteur privé, les utilisateurs, les gestionnaires, les responsables politiques et les ONG. La conférence a mis l’accent sur l’importance d’un échange d’expériences, de leçons et de savoir-faire, en particulier entre le nord et le sud, en vue d’une meilleure gestion, et a mis en exergue les stratégies européennes et nationales du Sud de la Méditerranée sur l’eau. La plupart des communications ont recommandé :
la réutilisation de l’eau provenant du traitement des eaux usées municipales,
l’utilisation d’eau issue du dessalement de l’eau saumâtre et/ou de mer,
l’utilisation rationnelle de l’eau dans l’agriculture
le débat des solutions décentralisées pour le développement durable.
Il existe également un grand intérêt à considérer le lien entre l’eau, les aliments, l’énergie et la gestion intégrée des ressources en eau pour parvenir à une utilisation durable de cette substance précieuse. L’agriculture biosaline et l’utilisation de ressources en eau non conventionnelles ainsi que la technologie d’irrigation efficace semblent être des solutions clés pour économiser plus d’eau douce et produire plus de nourriture (Plus de récolte par goutte à goutte).
La conférence a également montré les stratégies de plusieurs pays européens en matière d’eau, du CCG, d’Afrique du Nord et du Proche-Orient dans le contexte de la rareté de l’eau, soulignant les principaux défis de la durabilité du secteur de l’eau (changement climatique, pollution, surutilisation, etc.). L’introduction de cultures de remplacement dans les zones souffrant de pénurie d’eau et de problèmes de salinité a attiré l’attention des participants en raison de leur importance nutritionnelle et agronomique et de leurs effets positifs sur l’amélioration des revenus des agriculteurs pauvres.
L’un des grands défis du secteur de l’eau est le changement climatique et ses impacts. Plusieurs présentations ont montré la situation dramatique qui se produira sous les pires scénarios. Par conséquent, des mesures d’adaptation et d’atténuation doivent être mises en œuvre de toute urgence pour économiser et suavegarder les ressources en eau et produire suffisamment de nourriture pour les générations futures.
L’agriculture, qui consomme déjà plus de 85% des ressources en eau douce disponibles, devra relever le défi de maintenir la même allocation d’eau tout en maintenant la sécurité alimentaire et l’économie rurale. Les pays sous stress hydrique doivent planifier de manière stratégique l’allocation de leurs ressources en eau, revoir leurs stratégies en matière d’eau, de sécurité alimentaire et d’énergie pour s’aligner sur les impératifs de: (i) fixer des limites durables à la consommation d’eau et (ii) tirer le meilleur parti possible utilisation de chaque goutte d’eau.
Enfin, les initiatives de collaboration régionales et les plates-formes telles que FAO WASAG: Le Cadre mondial sur la rareté de l’eau en agriculture sont très recommandés pour l’échange d’expériences entre acteurs de l’eau et le partage de connaissances sur les technologies innovantes permettant d’accroître l’efficacité d’utilisation et la productivité de l’eau.
Le renforcement des capacités et la recherche scientifique est un outil important pour diffuser les connaissances générées sur la gestion et l’utilisation de l’eau. Ainsi, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour intégrer des solutions innovantes dans les programmes de formation.
ABOU ZOUHEIR
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