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Centres hospitaliers chez eux, chez nous

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 URGENCES HOSPITALIÈRES ET PRIORITÉS

Je passais mes vacances d’été en famille à Paris. Je résidais chez des proches, l’enseignant que j’étais ne pouvait s’offrir le luxe de séjourner librement contre monnaie sonnante et trébuchante. Mon fils, aujourd’hui jeune homme, eut une crise de douleurs aiguës au niveau du ventre. Les premiers soins de grand-mère n’y changèrent rien. Je l’emmenai alors à l’hôpital public de la région qui se trouvait à quatre stations de bus. Je me présentai à la réception qui m’accueillit avec un large sourire. Je commençai à débiter quelques mots  tout en fouillant dans mes poches, alors que mon fils se pliait de douleurs. La dame de l’accueil mit fin à mon manège  pour me demander, sans se départir de son sourire,  ce que je cherchais. Je lui expliquai que je voulais lui présenter mon assurance voyage sinon de l’argent liquide pour payer les honoraires de la consultation de mon garçon. « Monsieur, m’apostropha-t-elle sans doute excédée par ma démarche, faites entrer votre fils dans la salle des consultations, il est en train de souffrir, le pauvre ! Le reste, tout le reste  , ça peut attendre, continua-t-elle en me désignant la salle en question »

Chez nous, madame, me dis-je en mon fort intérieur par pudeur ou par autocensure, on paye d’abord, le reste , tout le reste peut attendre !

La consultation finie, soulagé par le diagnostic du médecin urgentiste, je me présentai à nouveau au guichet de la réceptionniste devant qui j’étalai et mon passeport et mon assurance voyage. Elle les mit de côté sans y jeter le moindre regard, ce qui porta un coup à mon égo sur-dimensionné, voyant en ce geste un signe de mépris ou de manque de respect, porta le nom de mon fils sur un registre qu’elle ferma aussitôt, me remit mes papiers sans même les regarder, me gratifia de son large sourire et  me souhaita bonne fin de soirée.

C’était tout !

Je repris le chemin de retour « chez moi ». Plein de questions me taraudaient l’esprit dans le bus. Pourquoi chez nous c’est si compliqué dans de pareilles situations ? Pourquoi l’être humain et le sort de sa santé passent-ils au second plan, loin loin derrière les considération matérielles ? l’humain , le citoyen, son bien-être, sont-ils si bon marché chez nous ? Une multitude d’interrogations m’indisposèrent tout le long du trajet retour. j’en fus malade tellement j’étais  à la fois fier de ma nationalité et honteux de la valeur de ma citoyenneté et de mon humanité.

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1 Comment

  1. Lecteur
    28/08/2018 at 03:44

    Oui, mais nous sommes presque tous les mêmes: égoïsme sur_dimensionné et primitif, et hypocrisie plus que suffocante

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