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LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE ET DE LA FORMATION PROFESSIONELLE RABAT

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LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE MINISTRE
 DE L’EDUCATION NATIONALE
 ET DE LA FORMATION PROFESSIONELLE

  RABAT

Monsieur le Ministre,
Je n’ai d’autre style pour être galant à votre égard, que celui dont dispose ma plume, tout en ayant du respect à votre personne que je n’ai ni le droit d’offenser , ni de vous dicter des ingrédients qui pourraient assaisonner vos recettes pour la marche de votre Département, tout en me réservant le droit de m’exprimer librement et sciemment à travers ce moyen sophistiqué qui nous est gratuitement offert par la haute technologie moderne , pourvu qu’il  vous fasse parvenir instantanément aussi bien le contenu de ma lettre que les  différents commentaires au sujet de cette nouvelle politique que vous menez et qu’est la destitution des cadres administratifs et  pédagogiques, édités par les observateurs sur les différents réseaux sociaux ou/et communiqués par la presse écrite, sinon votre chargé de presse devrait bien  accomplir sa mission.

Monsieur le Ministre,
Je n’ai pu résister au choc foudroyant qu’a causé, malheureusement, le système dans lequel vous êtes sciemment induit et que vous gérez en partie, entre autre, en vous précipitant à destituer l’un des plus compétents administrateurs parmi tant d’autres , des plus brillants pédagogues et des plus intègres responsables qu’il soit, un honnête homme que le processus administratif et sa stratégie a mis à votre disposition pour  vous seconder dans la Province de TAZA et que connait bien les labyrinthes de votre Ministère trente-cinq ans durant.

Pour le rappeler, la province de TAZA s’avère  marginalisée depuis toujours dans presque tous les secteurs, tel que nous le constatons et où Monsieur MEZIANE Jamal ne s’est versé à tout donner qu’à l’enseignement, et ce, au détriment de sa famille et de sa santé, malgré les maigres  infrastructures et  l’insuffisance des moyens qui, souvent restent non adéquats à une vaste région où les établissements scolaires sont  éparpillés sur des reliefs accidentés, des fois inaccessibles, sinon il faudrait les franchir à dos de mulets , où les pauvres petits enfants sont affrontés à des conditions climatiques invivables durant les rudes hivers,  où la pauvreté bat son plein et où l’être humain lutte pour subsister.

Si vous aviez, en tant que compatriote et responsable, apporté des plus-values à la Nation au cours de vos missions que vous étiez appelé à accomplir dans  les postes de responsabilité que vous avez occupés en tant qu’administrateur et en tant que technocrate à grande échelle, dites-vous bien que cette fois-ci vous avez perdu votre pari : vous avez échoué dans cette prise de décision en cédant à décharger votre représentant dans cette province, une décision que personnellement et beaucoup d’autres  trouvons  insensée, non seulement en tant que Ministre chargé par Sa Majesté à remettre le Ministère sur ses vrais rails en lui insufflant un peu de sang comme convenu, mais aussi en tant que personne soucieuse de l’avenir et du devenir de ce Département en lui assurant une bonne gouvernance  par la nomination de cadres intègres et compétents à même de vous épauler afin de faire sortir ce sensible département du gouffre et aller de l’avant, un gouffre dans lequel l’ont enfoncé certains de  vos prédécesseurs entourés  d’individus  de toute espèce, avides, acharnés à profiter de l’existant pour répondre favorablement à leur opportunisme et à leur fantasme ( bien sûr qu’on y trouve des gens intègres et d’autres qui travaillent à l’ombre : ceux qui  se sont inculqués les notions de nationalisme, de patriotisme et de respect de l’autre , principes et valeurs auxquels ils sont soumis).

Vous avez été conduit à viser une fausse cible qu’on vous a mise à portée de tir en vous référant à de fausses informations portées sur Monsieur MEZIANE Jamal, recueillies de chez ceux qui vous ont incité à faire une fausse manœuvre ou encore dictées par un quelconque prestidigitateur en vous induisant en erreur.

Puis que ce projecteur vous  a mal éclairé à identifier ce jeune homme que je ne connais que trop depuis presque sa naissance et a dû rater d’interpréter pour le mieux sa personne, je suppose, permettez-moi de vous le présenter et de vous l’identifier sans ambigüité aucune, cela vous permettra certainement de recharger votre canon et de rectifier le tir, pourvu que ça sera cette fois-ci vers les bons à rien, les opportunistes et les chapardeurs et vers  ceux qui participent par tous les moyens à l’anéantissement de l’école publique.

Monsieur MEZIANE Jamal, que vous venez de destituer, fut l’un des plus brillants élèves durant son parcours scolaire où il fêtait ses fins d’années par ses grandes réussites à ses examens en récoltant des HONNEURS et en recevant des PRIX , aussi bien par ses instituteurs au primaire de la petite école âgée de cent ans, héritée du protectorat français, que par ses professeurs du secondaire au COLLEGE ALLAL BEN ABDALLAH à TAOURIRT, appelé jadis l’Ecole Musulmane de Garçons de TAOURIRT,  une école qui a produit chronologiquement depuis les années quarante des élites ayant servi ce pays dans différents secteurs, dont certains qui me sont venus en tête mais qu’il n’y a pas lieu de les nommer, un parcours disais-je qu’il avait échelonné et concrétisé par un CEPM et un CESM et  clôturé par un baccalauréat en sciences expérimentales  au LYCEE OMAR IBN ABDELAZIZE à OUJDA par MENTION BIEN  si mes souvenirs sont bons, bien mérité, ce qui pouvait lui  permettre d’accéder à l’une des grandes écoles ou à la faculté de médecine, mais il avait opté au début des années 80  pour une formation au CENTRE PEDAGOGIQUE REGIONAL de RABAT où il avait subi une formation pour devenir  professeur de MATHEMATIQUES de premier cycle et où il récoltait des notes qui ne valaient pas moins de 20 sur 20 dans les principales matières  et ce, après avoir tenté une courte expérience à la faculté des sciences qui allait l’emmener quatre ou huit ans après vers le chômage des diplômés, qui commençait à prendre naissance dans notre pays et rejoindre ceux qui prenaient et prennent en otage par des slogans le devant du siège du parlement en le transformant en défouloir, et que l’Etat, tantôt exploite comme figurants pour mettre en exergue «  la liberté d’expression », et ce phénomène qu’on appelle « la démocratie » ou encore «  les droits de l’Homme », des projets que nous cherchons tous à mettre sur pied sous l’impact de l’ignorance d’une part et celui de la mondialisation d’autre part, tantôt gère par le moyen d’oppression fort connu , voire souvent inévitable pour  accorder  à ces pauvres malheureux une cure particulière bien dosée en contre partie de la réclamation de leur droit au travail, afin de maintenir un équilibre social, tout le monde le sait , passons …

Du CPR donc, le jeune MEZIANE Jamal était sorti MAJOR de sa promotion et invité par FEU AZEDDINE EL IRAQUI alors Ministre de l’E N pour recevoir des PRIX et des HONNEURS, comme le dicte la coutume du MEN, ce qui a honoré son défunt père, le petit épicier du coin, ainsi que sa mère, chez qui on pouvait apercevoir à cette extraordinaire occasion un sourire accompagné de gaieté et de gloire et qui ne tardait pas à essuyer ses yeux humides, un sourire qui n’a pas de prix, semblable à celui qui lui avait fait oublier les souffrances physiologiques ressenties au moment où elle l’avait mis au monde, une gaieté qu’elle avait semée à son entourage, la gloire d’avoir accompli le devoir de père et celui d’une mère qui a veillé à combler les failles par une extrême affection qui n’est autre que le catalyseur de la volonté et de l’intelligence ; la gloire, dirais-je, d’avoir concrétisé un rêve : celui de voir un jour leur fils y arriver . Il  s’était sacrifié en se contentant de ces deux années de formation précitée pour d’abord échapper au chômage durant une longue période d’austérité, ce fléau qui a progressé et pris de l’ampleur dans notre pays, ensuite pour palier à ce phénomène monstrueux qu’est la pauvreté, phénomène universel et naturel que le BON DIEU a certes méprisé et par ailleurs participer au développement  humain, action sociale qui ne date pas d’hier, en prêtant main forte à ses ainés afin de de donner de la stature à ses parents et d’oxygéner leur économie.

Mais  le BON DIEU a voulu aussi que ce père rende l’âme un an après, sans  trop le laisser savourer la réussite de son fils, ni trop déguster le fruit de son labeur, à qui il avait donné ce prénom qu’est JAMAL ( qui veut dire BEAUTE dans la langue que vous voulez faire revivre dans notre système éducatif, qui vous offre l’opportunité d’être un bon lecteur, à ce que je sache, et que vous êtes censé maitriser Monsieur le Ministre), venu au monde en 1961. Le hasard a fait qu’il soit encadré par son oncle Ssi M’Hammed MEZIANE ( que DIEU ait son âme) que l’orphelinat avait confié très tôt à ce milieu familiale où il a évolué et où on l’appelait KHOUYA et sa sœur ainée Fatima MEZIANE, tous les deux instituteurs et qui devaient prendre en charge successivement pendant quelques temps les douze membres de cette famille dont les descendants ont tous et parfaitement réussi socialement et professionnellement, la plupart  furent et sont d’excellents enseignants. C’est un sujet que j’avais déjà abordé sur ce site à l’occasion de la nomination de Monsieur MEZIANE Jamal à la tête de cette délégation, je n’y reviens pas.

Quant à sa mère elle ne put avaler alors sa joie et son enthousiasme, comme elle n’a pu avaler son chagrin après avoir entendu la mauvaise nouvelle que vous avez fait parvenir ce lundi 13 février : une nouvelle semblable à une foudre qui laissera sans doute des séquelles au sein de sa petite famille et de la famille MEZIANE.

Agée actuellement de 90 ans et entretenue par ses filles, elle se trouve faible physiquement par la force du temps, mais forte moralement, quoique que vous l’ayez chagrinée.  Vous lui avez fait du mal et l’avez profondément attristée, en portant atteinte à sa dignité en  essayant de démolir l’édification  de l’un des piliers à laquelle elle a participé au fil de ces quarante-cinq dernières années et qui est l’un des socles sur lequel repose l’avenir de ses petits et celui de l’enseignement :  son fils qu’elle avait bien couvé et éduqué jusqu’au terme de son adolescence pour se suffire de  lui-même et continuer sa lutte , ainsi qu’ au projet que son poulain avait entrepris depuis ses premiers pas au COPE, doucement et surement , sans clopiner, non seulement  pour réaliser son rêve : celui de se rattraper et se sentir satisfait de ses présents et  futurs exploits, mais pour se sentir utile pour le système éducatif et répondre promptement à un devoir  pour lequel il a été appelé à accomplir avec conviction et professionnalisme comme un soldat sur le champs de bataille et non à l’ombre, derrière un meuble comme un bureaucrate .

Votre décision foudroyante, Monsieur le Ministre, a avorté ses rêves et ceux de ses enfants mais aussi et surtout sa vertu. Sa famille, ses proches, ses collègues et ses amis sont en deuil parce que vous avez tué en celui qui, devenu pour certains leur idole, ce qui parait vous échapper et qui ne sont  autres que l’AMBITION et l’AMOUR  de ce noble métier.

Le reste du parcours de Monsieur MEZIANE Jamal vous a été communiqué sous un fort témoignage par son ex Directeur au COPE à travers un article édité le 14 février, que j’ai eu le plaisir de lire sur son compte Facebook mais qui m’a fait en même temps de la peine,  je n’en reviens pas…ce parcours qu’a entrepris intelligemment et prudemment sous la lumière de sa conscience, combinées avec les directives de vos prédécesseurs et avec les vôtres durant  ces deux dernières années votre ex- représentant( puisque vous l’avez destitué) dans la province de TAZA où il a commencé à briller avec son staff et avec tous les participants de cet éternel chantier  subdivisé et organisé dans le temps et qui exige un travail perpétuel , semblable à l’agriculture : depuis les semences jusqu’aux semailles, en nourrissant le corps scolaire pour l’empêcher de s’agoniser et en montrant ce brin d’espoir à notre système éducatif, aux élèves et à leurs parents ; tout cela dans quel but : dans le but de sauver l’école publique et de là, participer à la construction d’un NOUVEAU MAROC  qu’en principe nous partageons et à laquelle aspirent le Roi et le peuple.

Trois autres délégations témoignent de ses compétences, de son degré de conscience et de de son intégrité, s’il était juge je dirais de sa probité : celle de KHEMISSET où il fut planificateur durant la deuxième moitié des années 90, celle de KENITRA au début des années 2000 où il a fait montre de ses capacités professionnelles et  fut promu chef de division et enfin celle de TAOURIRT au début des années 2010 , sa ville natale où il fut nommé Délégué Provincial après un brassage à travers des entretiens  menés par une commission qui, à ce poste de responsabilité l’avait sollicité.

De là, se sentant motivé, il s’est vu percer et défier les obstacles pour se racheter pour des motifs personnels et être au service de l’enseignement public….

Mais toujours est-il qu’il est encore temps de vous racheter et vous restituer, Monsieur le Ministre, en vous demandant , au nom de tous ceux et celles qui se sont senti(e)s soit touché(e)s, soit offensé(e)s, de ceux et celles qui sont sous le choc par votre décision  trouvée par le corps enseignant et les personnes qui sont au service de ce pays , quelque peu irréfléchie et prise à la hâte, sans que vous ayez prévu ses retombées négatives à court, à moyen et à long terme, aussi bien sur le milieu de Monsieur MEZIANE Jamal que sur celui de la famille de l’enseignement, de stopper l’hémorragie afin d’épargner de futures victimes, à qui sera dressé un véritable réquisitoire par un verdict sans appel, auquel il ne faut pas s’attendre à ce qu’il sera en leur faveur, tel qu’ils l’ont subi leurs prédécesseurs balayés par cette avalanche. Les futures générations en parleront, quant à l’Histoire ne pardonnera pas.

Quant à Monsieur Meziane Jamal, il possède un stock  important d’énergie pour continuer à combattre l’ignorance, phénomène qui n’a jamais servi personne, tout en ayant  la certitude qu’il a la peau dure pour pouvoir assumer.

Son passé dans la Province de TAZA, où la famille de l’enseignement l’a reçu accompagné des siens pour fêter son départ et non pour lui dire adieu, n’était autre que la continuité et le renfort de son expérience et une nouvelle séquence de son (H)istoire.

Veuillez trouver dans ce présent écrit, Monsieur le Ministre, ma haute considération.

Fait à Rabat le 16 fevrier 2017.

Signé : Mohamed BOUASSABA / acteur associatif TAOURIRTI et retraité/ RABAT

N.B. j’ai pris l’initiative de rédiger cette lettre sous une forte pulsion et de l’adresser à Monsieur le Ministre de l’EN de mon propre gré, sans l’avis  ni le consentement de Monsieur Meziane Jamal à qui je demanderais pardon.

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2 Comments

  1. Elguir
    21/02/2017 at 15:17

    Bien commentée,bien développée,je dirai meme bien achalandée votre requete semble etre une vraie plaidoierie musclée d’un grand orateur que vous etes,calme,élégant et poli.
    Espérons toutefois que,Mr.le Ministre daigne changer son’ fusil d’épaule ,comme vous l’avez si bien dit et recadrer sa décision injuste envers Mr.Jamal Meziane./.

  2. Moha
    25/02/2017 at 16:48

    Beni mellal Le 25 fev 2017
    L’objet de la lettre ouverte est peut être un des aspects negatifs de la gouvernance qui demeure malheureusement l’une des problematiques transversales qui bloque la réforme de notre système d’éducation et de formation.
    Tant que ce volet prioritaire et urgent, évoqué dans toutes les tentatives de réforme, n’est pas traité avec la rigueure et la volonté politique requise, a commencer par la mise à aniveau totale des structures de gestion centrale du département de l’éducation nationale qui détiennent le pouvoir de décision, puis regional et provincial et local, notre système educatif ne cessera de reproduire sa propre crise de leader schip. Ainsi, les dégâts, les injustices constatés et le manque de confiance dans ce systeme, ne cesseront de proliférer.

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