Indignation : Un vétéran de l’Enseignement supérieur s’indigne de l’affront qui lui a été fait !
Un vétéran de l’Enseignement supérieur s’indigne de l’affront qui lui a été fait !
M. I.
Le Professeur Ahmed Akouaou, l’un des vétérans de l’Enseignement supérieur, a été malmené au sein de l’établissement où il a exercé pendant un certain nombre d’années avant son départ à la retraite ; il s’agit de la Faculté des Lettres de Meknès. Les agents de sécurité (les vigiles), sans égard ni pour son âge ni pour son statut d’ex-professeur de l’Etablissement, lui ont infligé une grande humiliation en le brutalisant et en le traitant de manière inadmissible et sur le plan moral et sur le plan humain.
Indigné, écœuré, hors de lui,… il rédige une lettre de protestation qu’il envoie au Président de l’Université Moulay Ismaïl (Meknès) ; en voici le texte :
A M. le Président de l’Université
Moulay Ismaïl, Meknès
Monsieur le Président,
J’aurais aimé vous écrire en d’autres circonstances pour quelque autre cause plus noble ou un objet plus sérieux mais l’histoire a voulu que nous nous croisions, l’âge ne pardonnant pas.
Je vous écris donc pour vous faire part de l’affront, le soufflet, l’humiliation que m’ont infligé(s) les“ hommes de garde“ pour ne pas me hasarder à les nommer autrement (heureuse prétérition !), postés à l’entrée de l’administration de l’un des établissements relevant de votre autorité.
Je ne puis admettre en ma qualité de visiteur anonyme ou lambda et, encore moins, fort de mon long passé de vieux routier de l’Enseignement supérieur qu’ à des vigiles en tenue, corps exogène, étranger à la communauté éducative, il soit donné non pas la responsabilité d’accueillir les visiteurs mais dévolu le pouvoir quasi-absolu de les contrôler selon les méthodes éprouvées de malfrats, formés aux coups de poing et à la matraque, des individus sans culture ni éducation, sans formation aucune.
Ces individus, M. le Président, agissent sous votre autorité morale et administrative et sont partant en théorie soumis à votre évaluation. Ils n’ont rien à voir (hélas !) avec un service d’accueil tout à fait concevable et légitime, tenu par des agents formés aux normes, compétent, occupant un espace aménagé stratégique, équipé et visible aux visiteurs. A moins que des considérations d’ordre sécuritaire l’emportent sur tout le reste et balaient et ma candeur et mes principes d’ordre concerté et de vigilance citoyenne. En quel cas, je tendrais encore une fois mes mains au Ciel et je partirais avec ma marginalité naïve et mes déceptions et mirages d’incorrigible rêveur, la bouche sèche et le cœur lourd car, M. le Président, après toutes mes grandes et petites gloires, il ne me reste que ma dignité….à défendre, rien que ma dignité et le sentiment d’avoir servi dans l’humilité et sans ambition personnelle.
Trois de vos hommes m’ont barré le chemin et conduit, M. le Président, manu militari jusqu’à un responsable administratif dudit établissement (sic !).Ces énergumènes (ils étaient trois au torse bombé à la gouaille invétérée, au langage des videurs dégénéré, à dégréer, dégrossir à lime et lame) m’ont craché à la gueule : « Si tu es un homme, essaie de mettre encore les pieds ici », comprenez à la faculté. M. le Président sauvez moi, protégez mon honneur en m’aidant à épargner mes bourses (puisque je reste, après tout, un homme) à ma prochaine et imminente apparition au sanctuaire gardé.
Il fallait que le cœur se vidât de ce qui l’encombre, que l’esprit s’allégeât du souvenir d’un moment que je n’oublierai pas de si tôt.
M. le Président, l’histoire vous reconnaîtra- peut – être- d’avoir chassé des portes du savoir les manants du crépuscule du manoir et mis en place un accueil digne d’un établissement du rang d’une faculté.
Akouaou Ahmed
Professeur des facultés, Fès & Meknès
Professeur des Universités françaises
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