LA REPRISE D’UNE HISTOIRE INTERROMPUE
LA REPRISE D’UNE HISTOIRE INTERROMPUE
Les révolutions du monde arabe semblent être la reprise d’une histoire ayant vécu une véritable rupture avec le passé lointain. Depuis toujours, les peuples arabes vivaient dans des climats de révoltes, de soulèvements, d’intifadas, de renversements de régimes despotiques.
On ne saurait, ni ne pourrait affirmer que les peuples arabes cohabitaient avec des faits accomplis, ou des arrangements négociés avec les chefs d’états au sens contemporain du terme. Même lors des pires dictatures, ces peuples n’hésitaient jamais d’exprimer leurs sentiments de désaccords chaque fois que la situation socio – économico-politique envenime le climat qui prévalait.
Ce serait un tort injustifié que de croire un instant ce que certains analystes ou historiens appelaient une léthargie, ou un sommeil profond, contrairement aux peuples de l’Occident.
Ils ont toujours été au cœur et rythmaient l’agenda mondial. Les engagements politiques se décidaient à partir des événements, des soubresauts fréquents que les régimes dictatoriaux faisaient tout pour les minimiser ou tout simplement les camoufler, action que les despotes maîtrisent scrupuleusement et minutieusement.
A partir de 1968, le centre de gravité revient en Europe, avec les mouvements de contestation de la jeunesse étudiante et scolarisée. La différence notoire entre les révolutions dans le monde arabe et celles en Occident est que ces dernières se distinguent beaucoup plus par leur maturité, l’esprit de réflexion, la planification, le respect du point de vue, de l’opinion personnelle et des groupes.
C’est donc forcément prévisible que des remous, des révoltes éclatent dans le monde arabe, sachant que le silence, soit disant la paix qui régnait avant les révolutions était véridique, profondément authentique.
Il serait absolument nécessaire de souligner le manque de mécanismes démocratiques qui remuent les cendres
de feux qui ne s’éteignaient presque jamais. Encore une fois, le manque de la démocratisation de la société, du système dans sa globalité, faisait que ses détenteurs s’induisaient en erreur croyant que la loi du bâton joue parfaitement ses rôles de stabilisation sociale.
En fin de compte tous les ingrédients étaient présents sur le plateau social pour que les révoltes éclatent violemment sans prévisibilité possible.
Par conséquent, les révolutions arabes sont des répétitions de mouvements qui s’inscrivent dans un processus
tout à fait normal dans la mesure où elles ont connu dans un premier temps des manifestations intensives , violentes , massives, spontanées, suivies d’accrochages avec les forces de l’ordre qui ont affronté durement les manifestants, et ont procédé impitoyablement à de nombreuses arrestations de jeunes participants hommes et femmes. étudiants, ouvriers, avocats , universitaires.
Dans la majorité des cas, le chef d’état à été déchu ou démis de ses fonctions, sinon renversé brutalement.
Il s’agissait bel et bien de révolutions populaires, dans l’espoir d’un monde meilleur.
DE VIVE VOIX :Mohammed Essahlaoui
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