LE MAL D’AIMER

Dédié à tous ceux que l’amour a blessés.

Amour, qu’es-tu en vérité ?
Sinon un cœur déchiqueté
qui saigne à force de gémir
et souffre autant qu’on peut souffrir.

Amour, pourquoi tous ces tourments
et cette hypocrisie de mauvais aloi ?
Je ne veux pas d’un amour qui ment
et je sais que tu es de mauvaise foi.

Amour, contre ta loi égoïste et cruelle,
je me révolte, je me rebelle !
Pourquoi t’obstiner à vouloir me dominer,
moi qui t’ai voué une résistance acharnée ?

Amour, infâme créature !
Pourquoi toutes ces tortures ?
Dans l’abîme, je tombe, je m’engloutis,
tant par la lutte, je suis anéanti.

Amour, fatale passion !
Tu es indigne de ma vénération.
Tu as été mon idole, mon maître.
Maintenant, tu n’es plus qu’un vil traître.

Amour, tu me persécuteras sans exception
comme un despote accomplissant sa mission.
Grâce ! Je t’implorerai de nouveau,
mais tu resteras inflexible comme un bourreau.

Amour, tu triomphes, tu savoures ta victoire !
Mais je te renierai, puissant que tu es.
Je me vengerai en privant de gloire,
cet assassin, qui sans pitié m’a tué.

« Meurs donc ! M’a-t-il dit, meurs !
Je suis ton bienfaiteur,
puisque je comble ton ultime désir :
plutôt mourir que souffrir ».

AHMED  ADDOU