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PROSODIE LIBERTAIRE : LES IMPAIRS MYSTIQUES

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PROSODIE LIBERTAIRE :

LES IMPAIRS MYSTIQUES

Comment diantre, Thame,

Fais-tu pour conjuguer à tord,

Le verbe aimer, châtier et conjurer à mort

Pour me jeter un sort,

En te référant à Dieu ?

TOUT EST A TOI

Tout est à Toi

L’incommensurable

La démesure, le miracle,

L’univers, le temps,

Ce qui est avant,

L’éternité, le par-delà…

Et moi-même !

Te montreras-Tu

A mon humble soupir ?

Un jour de miracle,

En mon laps de temps ?

Privilège rare des prophètes

Des fous et des incompris.

Oublier ses songes,

Oublier ses craintes,

Voir plus loin,

Voir de plus près,

En son fort intérieur.

Les prodiges ?

Une routine divine !

Ne pas s’empêcher de rêver

Et si c’est là la clé, faire l’amour,

En adepte inconditionnel des actions

De grâce et de communion !

On fait ce qu’on peut,

Par les temps qui courent :

Parce qu’il faut créer

Afin de perpétuer cette race.

Tant décriée hélas !

Du berceau-éprouvette,

La Terre, folle sphère,

Du fond du cercueil,

Trou noir, à ciel ouvert,

Où vont ces débris

En mal d’âme ou d’esprit?

De cet être inopportun, inconscient,

Qui devient amnésie, puis,  plus rien !

En dehors de l’âme, cet espoir viatique,

Pour faire face au vide universel

Et au néant aveugle et sans cœur.

Et dire et qui est le propriétaire de ce moi

Et qu’il me commande et me guide

Me conduit comme son vélo ou ses pas

Sans que je ne le vois…

REVES DE SONGES

Inutile de rêver, vous !

Vous n’avez ni l’opportunité,

Ni le souvenir ni l’heur de le faire.

Inutile de rêver, non !

Vous n’avez pas le look,

Le style, ni la texture

L’espoir, le mérite,

Les moyens non plus

Ni même le besoin !

Demandez aux riches, on en a des modèles,

Demandez aux rois, ils m’entendent !

Les malheureux, n’ont pas ce qu’ils veulent

S’ils ne savent pas rêver,

C’est qu’ils vivent pour de vrai, leurs rêves.

Et ceux des autres, ils les croient réalisés !

Non, inutile de rêver, pauvres hères !

Vous, cendres et poussières de la terre,

Diables sans feu, séraphins sans ailes,

Inutiles regrets, larmes de repentirs.

Faites votre repentir : inutile de rêver !

CAUCHEMAR  DEMONIAQUE

Vous n’avez ni la nationalité, ni la couleur,

Ni la religion de l’étroite communauté !

Vous n’en avez ni le fric ni la grandeur,

Ni l’arrogance  superbe et sa morgue sournoise.

Vous n’avez ni le teint ni clan ni l’or de la tribu

Vous n’avez pas souffert le déni génocidaire.

Pas de souffrances à vendre comme monnaie,

Ni de contritions  sonnantes comme alibis.

Ceux des civilisés  en mal de repentances

Afin de dompter l’Urs et ses cités volées.

Vous êtes une hypothèse, un délit

Une hypothèque,  à fonds perdus,

Un larcin sur terre, de fange et de boues,

Le linceul gras d’un sombre créature  !

Dents avariées, molaires crochues,

Faites pour boire le sang et tuer

Ronger les os de  nobles  tribus.

Diable ! Vous êtes le démon, Satan

Laisse moi me réveiller et va t’en!

Regarde les fidèles qui se tuent,

Avec véhémence et suprême idiotie.

Les jours de fêtes dans leurs mosquées !

Leurs semblables et leurs frères,

Gisent, courbés, calcinés, épars, en priant !

Homme, qui est le diable, là-dedans ?

Heureux d’injurier leur Dieu,

Le même, Le seul, pour ces abrutis…

Hélas, j’appartiens à ce sombre festin

Esclave de naissance, idiot et incompris,

Je n’ai rien fait pour changer les destins.

Excroissances d’égos insatisfaits,

Bornés dans leurs étroites suprématies,

Leurs ennemis, heureux de leurs excès,

Les voient s’annihiler avec succès.

Tout est à ceux qui se tapissent à l’ombre

Tissent les liens et les ficelles de la toile

De quoi mouvoir les marionnettes

Ave,  en guise de baguette du chef

D’orchestre, les tisonniers de l’enfer !

Inutile de parler, de crier, de médire.

Muets, vous avez le droit de vous taire !

Peuple battu de serfs, de matons, de mercenaires

Escrocs, corrompus jusqu’aux viscères !

Fieffés délateurs, brigands menteurs,

Pavés troués, gossiers arnaqueurs,

Collusions fourbes, frasques narquoises,

Divergences, négligences,

Laisser-aller, corruption et pire encore !

Perfides, sordides, sournois, pervers,

Peuple veule, frigide, immobile de peur,

Peuple de receleurs et de fiers dictateurs,

Fieffés menteurs, tyrans assoiffés

De l’or et des âmes, de toute la terre :

Mon beau colon, mon chef, mon frère !

LES MISERES                           30 06 09

Faute de rêves, je voyage dans l’errance,

Les dépits spoliés et je raconte nos misères

Et mes ratés, espérant t’intéresser,

Mon Dieu, Toi qui embrasse tout l’univers.

Je me livre sur la toile, nu, sur le papier,

Je ne sais comment te prier ni te parler,

Avec plus de convictions, d’espoir

De convictions fortes et de respect

Avant de me livrer à Toi, en Todd Ao,

En cinémascope, en couleurs, en 3D,

Je raconte mes déboires et mes doutes

Mes questions pour raffermir mon crédo.

Sinon développer utilement mon être,

Ses réflexions intérieures, sa philosophie

Et stimuler mon moi et mon imagination

Faute d’excitants ou de drogues,

Pour fantasmer, éclairer l’esprit ou le doper

(Je n’ai pas à rendre les trafiquants plus riches),

J’exploite mes  douleurs et mes rêves avortés.

Je souffre pour rêver, je souffre pou écrire

Et Tu le sais. Illumine-moi de Tes clartés !

L’ICONE DU CHRIST                     30 06 09

Faute de corps à adorer,

Un dieu-icône, une  image pour me repérer,

Un dieu en train de boire, sans jamais de satiété

Une fourche aux mains, un éclair sur l’Olympe,

Prêtresses de paradis, harem de déesses,

La luxure bacchanale, aimantes et lascives…

De sordides caniveaux, trash à humer,

Des riches à soudoyer, un roi à tutoyer,

Et pour plaire, j’exploite ma vie,

En raclant les jours, les douleurs et les nuits.

Et je vis pour souffrir,  à la place d’autrui.

C’est lui ô Juge, que Tu dois inquiéter …

J’ai laissé Jésus sur la croix, sans y croire,

Les tablettes de Moise en consigne chez Sion,

La Résurrection, le Jugement après l’Apocalypse

Pour un autre temps, sur une autre planète

Je tiens à garder entière, celle appelée, Terre .

J’ai failli être Jésus , sans être dieu encore !

J’ai failli être Jésus pour apprendre à souffrir.

J’ai failli être Jésus pour apprendre à aimer.

J’ai failli être Jésus pour apprendre à aider.

J’ai failli être Jésus pour montrer à Dieu l’amour :

L’amour de Dieu pour Ses propres créatures

J’ai failli être Jésus pour apprendre  de Dieu,

J’ai failli être Jésus pour montrer à Dieu,

J’ai failli être Jésus pour apprendre à Dieu

Ce qu’est souffrir, souffrir d’amour à en mourir,

Pour éteindre les enfers et ne point sanctionner,

Chez les hommes, les libertés et l’amour !

Pour aimer Dieu, faut-il encore souffrir ?

Dieu prend en pitié les destinées, le futur,

Il ne voit pas la souffrance et n’y prend pas plaisir.

Souffrance, angoisses,  peurs et mort,

Le néant est à côté de la vie,

C’est le lot des êtres sur cette terre mineure.

Et les portes du ciel sont plus proches encore,

Que les sept cieux, là où tu sais t’abandonner.

Des portes pour aller à Lui, offertes aux âmes,

Qui ne supportent guère nos humaines  misères

J’ai délaissé mes ailes et ma queue avant de naître,

J’ai laissé mes ailes et ma queue aux êtres supérieurs.

Je suis né homme, minéral, de sang et de chair,

Et je me complais dans mes  instincts inférieurs

Avec cette conscience qui dépasse le savoir

L’avenir de certains, l’instinct et l’imaginaire !

SAIS-TU LE NOMBRE DES ETOILES

Sais-tu le nombre des étoiles ?

Leurs distances et leurs noms ,

Et les choses qu’il y a dedans !

LA   JESUADE

Avait-il besoin de descendre sur Terre

Pour savoir ses souffrances et ses calvaires

Avait-il besoin  de découvrir l’homme

Pour connaître son caractère et l’univers

Ses tares et ses misères et son magistère

Avait t-il besoin de souffrir, Lui

Dans son être lumineux ou dans sa chair,

Pour  sentir, comprendre et pardonner

Avait t-il besoin d’autrui,

Pour parler de Lui aux hommes ?

Avait t-il besoin d’autrui,

D’un prophète ou d’un illuminé

Pour lancer un message, un mot ?

Celui simple, de l’adorer, de l’admirer

De le courtiser ou simplement de l’aimer.

Et plus que cela, encore,

Avait t-il besoin d’autrui, Lui

Pour l’aimer, l’admirer pour ce qu’il est ?

A non pas seulement, pour ce qu’il donne !

Les gens et les anges, Abraham et Jésus,

Moïse, Bouddha ou Mohammed,

A-t-il besoin de hérauts  pour ces êtres

Si futiles et si faibles, si frêles et inférieurs,

Au lieu de nous éclairer directement la scène ?

Certes, pour se poser cette question,

Il faut bien prendre en exemple

Ces êtres illustres et surnaturels,

Les anges de l’éther azuré, nos supérieurs,

Nobles et précieux et si proches de Dieu.

Nos défauts de créatures communes,

Nées d’argile pour y évoluer, sublime pari,

Est un paradoxe entre les cieux et la terre.

Les talents, le métier de Dieu lui imprime

De nous connaître, de prévoir nos besoins,

Sans l’aide d’autres créatures, les anges

Pour nous surveiller et le lui rapporter

Ou du diable maudit, pour nous dévier !

Nous sommes innocents du pari de Satan,

Le démon, de ses défis et de son parjure !

Non, il ne fallait pas nous sortir de l’Eden

Et nous assigner, ici bas sur terre,

Pour envoyer des messagers,

Jésus à leur tête.

Humilier les saints, renier les prophètes,

Les prêtres scélérats, jaloux de leurs offices,

De leurs pouvoirs absolus sur les êtres,

Négateurs de dieu, déicides, apostats,

Ont sacrifié Jésus, comme une obole à César

Et lapidé ses apôtres en créant les guerres !

Voire, nous fabriquer d’argiles

Et rendre le démon de lumière ou de feu

Plus narquois et plus  fier et nous immoler

A son courroux comme tribu et comme chair   !

KADHEM SAHER

Amoureux de la vie et puérils,

Qu’est-ce qu’ils ont les acteurs,

Les artistes, les poètes à mourir ?

Qu’est-ce qu’ils ont les chanteurs à partir ?

Prophètes, magiciens, sorciers, éclaireurs,

A nous rendre si tristes et si fragiles,

En quittant les planches, le chant et la scène.

Nostalgiques des couches stériles,

Emus, aptes à sombrer dans les pleurs

A remplir des lacs verts de spleen,

De romances frêles et de vagues les mers !

Arrête-toi, ô Lune ! Et cesse de fuir !

Voile-toi de nuages, faute d’amours.

Et toi Soleil tourne et cesse de luire !

Noie tes rondeurs sous la tente opaque,

Des burqas aux ténébreuses couleurs.

Faute de lui offrir un paradis sur terre,

Un lit de paille, un foyer, une voiture,

Un rêve éveillé, une invention pure,

Une livre d’or, un contrat, une peinture

Respecte son Eden, sa foi et cesse de gémir !

Fusse celui des femmes, ô Mère,

On ne quitte pas un amour eternel,

Du jour au lendemain, sans peine,

Pour le perdre, sans plainte et sans pâlir.

Ce sont les lâches qui cultivent la haine.

Sans dépit, les braves aiment, sincères,

Et loyaux et du fond du cœur,

Saluant la volonté; la liberté de leurs pairs

LE LIVRE DES SOUFFRANCES

ou

LA CLE DES SOUFFRANCES INUTILES

                                                       26 01 13

Je mange les aigreurs quiconque a la nausée

Me fait remonter le cœur violemment

Je vis avec une marâtre comme belle sœur

Cendrillon n’a pas de carrosse qui l’attend

Fusse à  minuit avec un attirail de rats

Ciel étoiles et nuages, vous retenez

La clé de voûte de mon ignorance

Ma vue de gnome ne me permet

Ni de vous connaître ni de vous interpréter.

Je suis comme cette fourmi enfiévrée

Qui s’agite et court, d’instinct, sans le savoir..

Si, elle sait où elle va, moi, je ne le sais pas !

L’abeille suit son chemin et s’y retrouve !

Le chien, sa conscience qu’il sait montrer

Sa volonté, son orgueil et ses sentiments

Qu’il aboie pour se manifester.

A quelque chose près, je suis de ceux-là !

Inspirations et rêves, le réel est à l’Ouest,

Prières et quête d’esprit se pointent  à l’Est

Mon intellect s’inquiète, mon esprit m’inspecte !

Et quand je tente de m’expliquer l’Au-delà,

Il s’insurge à mes questions et me suspecte !

Je ne domine même pas ce métier-mien,

Celui qui consiste à guérir les hommes

Et non plus le vôtre, vous là-bas !

Le bien, pire que le mal n’a pas de fin,

Pour soigner les peurs et les bas instincts

ODEURS DE MUSIQUE

Corpuscules de parfums qui s’achèvent,

Chimie intime que j’ai appris à respirer,

Se décomposent,  comme cette écorce

D’arbre qui brise la flèche qui cèle nos cœurs.

Eve, tu fais couler en larmes ta passion,

Ne jette plus de fleurs sur ce visage de sève.

Tes joues sont rassasiées de doutes

Et je ne veux plus  de cadeaux

Sous forme de regrets ou d’émotions ou de pomme

Par peur du bon Dieu, de Caïn et des hommes.

Car mon destin est serti à la naissance

Ta rencontre n’a fait que découvrir

Ce qui nous attend et que ton aura détermine.

Malgré les libertés rares qui me sont allouées

J’en ai marre de ces amours ventriloques,

Qui se dégonflent comme un accordéon,

Au son des fêtes lunaires et des ramadans.

Balloté par la fièvre et les délires,

Les désirs rares, les joies et les plaisirs,

L’ambition de surpasser ton incompréhension,

Celles des faiblesses qui frappent,

Comme des maladies d’amour, les bêtes !

Les plus bêtes de parmi les hommes,

En ces jours d’Eros et de repentirs

Pour avoir quelque jours, osé jouir,

J’ai hâte de ton retour et de ta rédemption.!

Circée dans sa caverne,

Lionne dans son aire de béliers,

Maweoûde de Fayrouz*  au pas des guitares

                                                                                                              292

De l’orgue, des tambours et des violons.

Magicienne, fantasque et capricieuse,

Fantasmes au rythme des instants,

Tu es la musique qui s’est faite

Au gré des brumes et des vents.

Aqbala layle* sur les terres du Nil !

                                                                                                              266

Quel bonheur de ne plus sentir de loin,

Les odeurs de tes parfums évanescents,

Mêlés d’encens et de santal incandescent !

Mais de les boire en musique, à mon appel,

Avec Oum Kalthoum, à chaque instant.

Dans cette vie, ce laps de temps,

Exilé, échoué seul sur ton île,

A qui, dis à quoi, t’ai-je été utile ?

A te connaître ? Ah, si je n’avais jamais vu

De prêtresse aussi belle que pieuse

Hors de sa burqa et dans sa tendresse !

Sans mémoire de mes délires, déjà sur terre,

De quoi serais-je comptable,  demain ?

Comment serais-je de mes erreurs,

De mes péchés, de mes peines, de mes peurs,

De mes haines, de mes douleurs, le garant ?

Anéanti, une fois ressuscité au Paradis

Quel vague souvenir m’attend ?

ô Hourie de l’Eden qu’on m’a prédit !

ô toi qui me largues et qui m’entends de nuit,

Comme des vagues fantômes !

Sans cacher que le ciel me hante,

De ses étoiles et pas seulement de tes sphères,

Voyager, aller partout, tout apprendre,

Tout savoir, tout connaître…de Toi !

Construire,  procréer,

Être dieu, ou son commis sur terre,

Voilà  ce que j’aurais voulu être,

Pour me rassasier… de Toi !

Sur combien de vies puis-je compter ?

Dieu, c’est peu ! Me suffiront-elles ?

L’éternité est en avance sur moi.

Je voulais voyager hors du temps !

Aussi, si Tu permets, je vais revenir

Au printemps !

En hiver, il fait trop froid, loin de Toi !

Pour voir l’invisible de plein pied,

L’adorer par delà les ténèbres,

Le complimenter pour Son ouvrage

Sa formidable création, Toi !

LE CYCLE DES ELEMENTS

                                                                                                 29 06 09

Quand les muscles fondent et s’éclipsent

Et que les tendons jaunissent sur les os et se fendent,

Que les plis persistent sur la peau devenue fine,

Que reste t-il du corps et des bras qui t’ont serrée ?

Que reste-t-il à l’homme,

Si roi,  si prodigieux soit-il ?

Les os, le squelette calcaire,

Le plus proche du minéral

Qui a peuplé et coloré la Terre

Cette belle et triste tortue !

Où sont partis ces emprunts

Ces vols, ces recels, ces chairs ?

Où sont partis ces yeux, et ce qu’ils ont vu ?

Ces oreilles et ce qu’ils ont entendu ?

Où sont partis ce cœur et ces sentiments,

Ces humeurs effervescentes, ces esbroufes,

Ce sang versé et ses chants partagés,

Ces boniments, leur nostalgie et leurs poèmes ?

Où est passée sa mémoire ? Où est son histoire ?

On vivra de son souvenir, le temps d’un deuil,

Le temps de vie d’un témoin, d’un aïeul, d’un ami.

ASPARAGUS

Folioles d’asparagus, vertes et fragiles,

Comme des épines de pin, mais plus fines,

Il aura beau édifier des monuments, des murs,

S’agripper aux arbres comme un lierre,

Eternelle hauteur pour y mourir seulement !

Il aura beau édifier des murs, des monuments,

Y pousser comme des arbres sur les créneaux

Des vieux murs du cimetière ou du Mellah,

Des figuiers stériles ou des muscades de noix !

Consolider ses comptes,

De préférence, gros

Chez  les vautours

Elever des tours,

Construire des barrages…

Ecrire des bibliothèques,

Remplir la toile d’échos

Editer maints ouvrages…

Tout passe, tout casse,

Rien ne Te remplace

Comme trésor, vraiment !

ô Caïn, depuis la nuit des temps,

L’homme mange l’homme directement,

Si ce n’est en tuant et en le trompant,

J’ai honte, jaloux et cruel fratricide

Que tu soies mon ancêtre !

Luxure de boyaux et de fientes,

Valse des origines, cycle des orgies,

C’est à travers la chimie des éléments,

Qu’autrui, vermine ou plante,

Reptiles, mammifère ou insecte,

Le digère et s’alimente,

Et légifère pour soi, religieusement,

Face aux hommes de son temps !

Et où est l’âme dans tout cela ?

Quand on doit à travers sa propre vie,

A la déchéance des corps d’autrui,

Ça ne peut être que lui, la cause, Caïn !

QUE LA FETE CONTINUE !

La fête est marque d’indifférence,

De dédain et de défiance

Face à la vieillesse, à la maladie , à la souffrance !

Faut-il que ceux qui sont sains

Deviennent ou soient volontiers tristes

Pour composer avec les amoindris ?

L’opulence me nargue, me manque et me ment !

Elle est marque dispendieuse d’hospitalité.

Elle crée la liesse, là où il n’y a pas de joie,

Pour conjurer la maladie, le destin et le sort,

Rappeler qu’on est unis face à la mort,

Et dire aux morts qu’on est vivant, encore !

Ceux qui souffrent sont exclus, punis, oubliés.

On les met en marge, dans leur solitude.

L’incompréhension devient une habitude !

Sorditude*, j’ai déjà inventé ce nom !

Le délire, une nature, une dépendance,

Une frénésie mystique,

Une certitude, un refrain, une manie !

Alors, je n’ai pas besoin de m’excuser

Ni de vous dire bonne fête, par rectitude !

Je ne participerais plus guère

A vos querelles de mots, à vos cris,

A vos joies, à vos jeux, à vos chants

Costumé, ni à la bouffe de vos bêtes,

Aux orgies culturelles avec le proscrit

Ce doit être, le clone, l’avatar de Caïn  !

Et pourtant, je m’en souviens encore,

J’ai aimé cela, avant, de mon vivant,

Les victuailles, les boissons, la musique,

Tous les biens, l’amour et ses parfums,

Ma culture antique !

Las, ô vagues, ô Soleil, ô Lune,

Vous l’avez rongée, la Terre, épuisée, incendiée !

Le Pays, vous l’avez donné, pris et volé !

La maison, vous l’avez confisquée,

Le patrimoine, subterfuges, s’est volatilisé

La rue, est noyées sous vos immondices,

Ses trous sont de venus des précipices,

Et vous les gardiens des barreaux.

La chambre est seule, opaque et vide,

Le lit, stérile, en quête de malades

Il faut l’évacuer pour placer le berceau

Et ce corps ? Il n’est plus à moi !

Je l’ai quitté ! On a vendu les pièces !

Je l’ai emprunté, seulement un peu usé,

Parfois comme un profane, je l’ai utilisé…

Je ne savais pas chez qui aller

Ni qui remercier pour le remplacer !

HYMNE DES ETOILES DANS LE NOIR

Sais-tu le nombre des étoiles ?

Leurs tailles, leurs distances

Leurs noms et leurs places ?

Le nombre des pétales des roses,

Celui des feuilles de la forêt,

Des marguerites effeuillées

Et des amants consternés,

Qui ont oublié de te dire, je t’aime,

Ma belle, mon âme, mon Dieu ?

Sais-tu le nombre des gouttes

De ce nuage qui voyage et qui passe

Comme s’il allait sur le mont

Pour skier ou l’enneiger?

Sais-tu la langue de la pluie,

Quand elle parle aux feuilles ?

L’odeur de sa musique,

La danse, qu’elle exécute,

Les notes qu’elle dégage

Comme des parfums de vie ?

Vois-tu les lumières qui coulent

Les cacades de pensées,

Qu’elles t’envoient et inoculent,

A ma place en ce moment ?

Il n’y a que des preuves de Ta création,

Je ne vois rien d’autre de peur d’être ébloui.

Je ferme les yeux au soleil

Qui me manque cette nuit !

Et j’attends avec ferveur de savoir un jour

Ce qui Te reste à faire dans le destin

Et toutes ces libertés à la chaîne,

Servies, si rares, dans Ta création !

S’il est vrai que l’homme Te prie,

Pour se rapprocher de Toi,

Est-ce que Tu l’entends Seigneur

Et que Tu l’exauces des fois ?

Si Tu réagis lors de la communion

Fais-le lui savoir, il le veut, dans sa prière,

Et qu’il le sache, en toute discrétion,

De par ta magnanime commisération.

Dieu fait-Il des miracles, directement

Quand l’homme ne sait pas

Ce Qu’Il est, ce qu’Il veut

Et ce que sont Ses propres instruments ?

Ma prière et ce que je Lui demande

Est d’agir pour mon bien, certes !

Quand fils, amis et femmes sont las,

Et qu’il ne reste que Lui§

Lui, comme lumière et espoir ultime,

Par delà l’azur lascif de tes courbes tropiques,

Sous l’universel et divin toit du firmament.

Et moi, Sa créature infirme,

La preuve de Sa Création,

Comme eternel et mystique amant.

Comment diantre, Thame,

Fais-tu pour conjuguer à tord,

Le verbe aimer, châtier et conjurer à mort

Pour me jeter un sort,

En te référant à Dieu ?

DR IDRISSI MY AHMED KENITRA

PREMIERE EPREUVE

LE 30 JUIN 2009,  REPRIS LE 23-27 JANVIER 2013

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