KAYFA YAGFOU MINA EL HAYATE, MANE LAHOU HATIHI EL OYOUBE
KAYFA YAGFOU MINA EL HAYATE,
MANE LAHOU HATIHI EL OYOUBE
POSTURES ET IMPOSTURES
Voici une fille violée qu’on veut marier de force.
A son violeur évidement pour sauver la face.
La famille, la société aiment cette justice-là!
L’hymen est parti, à toi macho la victime,
Saignante et rodée sur sa croix,
Son calvaire est le lit, horreur capitale!
Pour en jouir toute la vie elle se rappellera
Que la religion dit amen, aux premières fatwas,
Et le droit des humains, le cocu en est là.
Sauf que la fille prend les devants,
Pour sauver son honneur et maudire
Le pays, avant de s’occire tragiquement
Se saigne sur les rails ou se pend
Le peuple de Hakkaoui se morfond
Le parlement absentéiste et moutonnant
Reprendra-t-il les devants ?
Celle-là est une bonne, dit-on
Son père décide de la marier
Elle décide de se défenestrer
En sautant du balcon de ses employeurs
Devant une foule en spectacle qui attend.
Hier, en mal de haine nazie, c’était un blond,
Un filleul de viking, suédois, finlandais ou danois
Qui a étala près d’une centaine d’innocents.
Hier encore, ce fut un jeune américain, armé,
Pléonasme, qui aurait voulu tuer toute la terre,
Son école la première, après ses parents !
Là des échos, après la parodie du printemps.
A Tunis, Bouazizi devint célèbre,
Illuminant la révolte par son autodafé
En chassant la dynastie des Zine !
La Révolution arabe est en délire
Le peuple se fâche au Yémen et au Caire
La rue, après les funérailles et les tirs
Sur les processions a chassé les tyrans !
On se souvient de l’holocauste d’Iraq
Et du pendu si cher aux Bush, Saddam…
Pour leurs mensonges sordides
Qu’ils soient à jamais maudits
On se souvient de Bel Ladden, coulé
En mer dans un boc le ciment ?
Qui croire quand l’Amérique vous ment ?
Après la promenade de Sarko et de l’Otan,
Voilà qu’on commence à oublier la Lybie,
Et son inénarrable et fantasque dictateur.
L’empereur d’Afrique, Kadhafi Mouâmar !
Quand depuis un an, la Syrie sous le Lion
Bachar, se déchire alignant soixante mille âmes
Et leurs débris dans les fosses communes,
Sous les yeux de la Russie et de la Chine
Alors que ce n’est pas fini, gageons,
Que demain se sera le tour de l’Iran !
Chacun connait la suite du feuilleton
Seule les méthodes changent
Gardant ses mensonges au même slogan :
» L’Amérique a peur pour Israël,
Celle-ci l’exploite en lui faisant rappeler «
A KHITY
Ma lubie, mon ersatz de hobbies,
S’accroche à Jésus pour m’astreindre à subir
L’épreuve sanglante de sacroix.
Imaginez que c’est la lune et que Mahomet
La salue du sabre pour la donner avec la foi
Avatar sur potence à l’aune des galères
Et du sacré secret et gibet des dames.
Prend place, mon âme, et quitte ce moine
Ses habits, ses pamphlets et son programme.
Le délire est plus vrai que la girouette
Le vol des dragons ou le cri des mouettes
Cette éprouvette et ses tours d’épouvante
Ses cycliques spirales et ses pirouettes
E pur se muove
Ivre de jour, ensorcelée de nuit,
Gaia, dans son vertige inaccessible,
Ne cesse de geindre et de s’éclater
Sous les cruelles épreintes de ses voluptés.
Luxuriante Aphrodite, Diane pécheresse,
Elle nous façonne au manège des rondes,
Tels de vieux fruits, érodés par des ans,
Afin de nous porter comme ferments, à raison,
Dissous du registre mémorial des présents.
Solution partielle à problèmes constants
Tiyaqen fi Allah, me dit spontanément
Khity Saadia, ce 7 janvier 2013, d’Agadir,
Evanescente, ô laconique Alzheimer !
Ma mère, a supporté le caractère,
La voix, les dérives et les coups du macho,
Illustre père, afin de veiller sur ses enfants
Malgré la guerre, les privations et les calvaires.
Ils se sont battus pour qu’on soit là.
VIEILLESSE
Les dols et les faiblesses riment avec vieillesse.
Je n’ai que les regrets comme sagesse
Et les plaintes comme ultime combat.
Les feuilles qui tombent, quand plient les branches,
Sous la scie des saccages municipaux
Qui les mènent au feu,
Ne verront pas les troncs taillés revivre
Et les bourgeons fleurir sur les nids
Pour devenir les étoiles du paradis.
Moisis sur la grève, les platanes fantômes
Iront par billes, étouffer leurs cheminées
Et joncher la terre de leurs cendres inutiles.
VIENS MA SŒUR
Viens, ma sœur on va éteindre le soleil
Viens, mon amie on va faire le noir
Viens, camarade on va s’enterrer
Viens, on va pleurer d’être nés
Infirmes, sans toit, ni plan de trajet…
Viens, on va pleurer d’être nés femmes
Ferrailles, inférieures et aliénées
Viens, pleurer d’être nés africains,
Musulmans analphabètes et marocains,
Pauvres, sur les monts, dans la neige
Ruraux, incultes, sans soutiens
Comme ici et partout, peut-être !
Viens, on va pleurer de n’être pas
Allemands, suédois ou anglais…
Viens, on va pleurer d’être nés
Nazis ou prorusses, sous Napoléon
Ou les nouveaux impérialistes…
Viens, regretter d’être turcs et afghans,
Et pas indous, chinois ou nippons !
Viens, regretter d’être nés serfs,
Soldats sous les rois très chrétiens,
Ou paysan, sous les romains
Viens, on va pleurer d’être maures,
Andalous sous l’inquisition et pas catalans,
Espagnols, sous Isabelle la catholique
Ou Charles Quint, le bucolique
Viens on va regretter d’être égyptiens
Fils de Cléopâtre, de Néfertiti et d’Amon Ra
La lignée des prêtres et des pharaons
Viens, on va pleurer d’être grecs
Fils de Socrate et de Platon
Adeptes de Zeus et d’Aphrodite
Otages, comme nous, du FMI
Viens, on va regretter d’être romains
Fils de la louve de Rémus et Romulus
Sous les lumières de Cassiopée
Viens, on va regretter d’être italiens
Nés du Pape et de Ruby Berlusconi
Viens, on va regretter les gladiateurs,
Bêtes d’arènes que les Césars pour jouer,
Offraient aux latins pour jouir, à regarder tuer.
Viens, on va pleurer d’être nés, singes
Et dromadaires, accouchés par les arbres
Et des dunes du désert
Viens, on va pleurer d’être nés,
Anges sans ailes, diables sans queue,
Femmes sans seins, hommes sans têtes,
Cafards pour les uns, scorpions et vipères !
Pour Kirane, ses démons, ses crocodiles !
Viens, on va pleurer d’être nés, indiens,
Mayas, incas, aztèques ou mexicains,
Du lama, du Chili, au cheval des amazones
Nées chèvres, vaches à traire ou mulets
Viens, on va braire et meugler,
Hennir et aboyer.
Viens, on va pleurer de n’être pas nés
Serpent, tigre, éléphant ou lion
Viens, on va rire de n’être pas nés; seigneurs
De guerre, banquiers et empereurs,
Ou les deux,concomitamment,
Comme Crésus, faits tyrans, devenus martyrs.
Viens, on va pleurer de n’être pas nés anges
Ou démon, avec des cornes et des yeux ronds
La queue pointue et les dents rouges
Viens, on va regretter d’être nés fantômes
Goules en mal de karma et de résurrection
Viens, on va regretter d’être nés sans corps,
Spectres, sans aura, vampire sans dents,
Les idées obscènes ou chargées à blanc
Viens, on va regretter d’être nés,
Comme des papillons de nuit.
Ephémères ailes de papier,
Etendues froissées sur les murs
Entre corbeilles entre et urinoirs.
Viens, on va regretter d’être nés sur cette pierre,
Ce terreau aux miasmes fécaux, sans libertés,
Humus mortel, en esclaves féconds
Pour combler les cimetières.
Viens ma sœur ou mon frère,
Pourquoi tant de réticences à s’unir,
Quelle différence y a-t-il entre nous ?
Mais pourquoi s’unir
On va faire le noir sur nos idées,
Oublier ce qu’on nous a dit,
Les plaisirs et la philosophie :
Viens, mon âme on va sortir d’ci !
J’AURAIS VOULU
J’aurais voulu être une encyclopédie
Un Google, un Wiki dans toutes les langues,
Riches d’infos et de connaissance,
De techniques et de sciences …
Sur la terre et le ciel, le cosmos, l’univers
L’avenir, le passé, l’au-delà et en moi-même,
L’infiniment petit et le secret de la matière
Mais pas seulement, je veux connaître,
Les planètes que Dieu a créées, loin d’ici,
Avant qu’elles ne s’échappent
Ou qu’elles n’aillent dans les trous noirs
Mais aussi, je veux connaître,
Les sentiments que l’on me cache
Les paroles inaudibles, les sens
Que j’ignore et ne je sais pas dire
Ni comment les nommer !
CYNOCIDE
A cause des chiens,
De leurs crottes, de leurs cris
J’ai mal dormi, les ires de Lamie,
La révolte des souris
Le rêve que je n’ai pas suivi
Et le songe qui m’a fui
A cause des chiens,
Qui allument leurs fours et leurs meules
Incendiant les forets
Et qui nous enfument
De nuits et de jours, comme des rats
Mêlant les fumées de leurs volcans
Aux odeurs des brumes
A cause des chiens,
De leurs crottes, de leurs cris,
Les maux que j’ai trouvés,
Que je n’ai pas pu ôter
J’ai râlé, j’ai toussé, j’ai pissé, j’ai craché !
Il me fallait une cible,
Mais j’en ai beaucoup trop,
Et je me suis retenu pour ne pas terminer
Laissant la malédiction frapper
Pour me venger.
J’étais là avant l’aube,
Alors que les muezzins
N’étaient ni circoncis ni bien réveillés..
Je suis entré entre deux chimères,
Deux utopies, des cauchemars
Où je luttais pour sommeiller.
Les idées en boucle, sans rigueur ni répit,
Hérissées d’épines, me taquinent :
Stress et angoisses, intrusion sans gênes,
Pour y penser, en non stop, de l’autre à l’une
Vous m’avez compris,
Elles n’ont pas arrêté !
Assez mon âme,
Laisse ce corps ronfler en paix,
Sinon demain,
Il ne pourrait plus te porter !
NOMBRILISME CYNIQUE
Proche de dieu, la ‘’Bonté Divine’’,
Faite docteur légiste et médecine
Voluptueux mépris, summum de la sottise
Assume avec orgueil la fuite en avant.
Dans sa sublime et mesquine bêtise,
L’ignare et antinomique confrère,
‘’Le Destin’’, frappe au hasard ses pairs
Commettant l’injustice et l’impair.
DR IDRISSI MY AHMED, A KENITRA,
PREMIERE EDITION LE 06-10 JANVER 2013
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