** Elle vit, mais n’existe pas…**
J’ai vu ce regard vide,
J’ai vu ces yeux qui regardaient tout mais qui ne voyaient rien,
J’ai senti cette insensibilité tant avide,
Cette âme qui se contentait de voir de loin…
Voir les scènes se dérouler,
Les unes après les autres…
Sentir ses larmes s’écouler,
L’une après l’autre…
Voir les jours se rouler,
Voir le temps s’affoler …,
Voir la nature s’attrister,
Voir ses rêves s’écrouler mais sans rien arrêter,
Sans rien pouvoir faire ,
Ne rien faire que de se taire…
C’étais son seul choix ,
Le silence était sa seule voix,
Les ombres étaient son seul toit
Et le malheur ,son ultime voie…
Elle était née triste,
Sur son front était gravée une liste
De calamités et de souffrances…
Telle était son existence…
Elle était née orpheline , sans père ni mère…
En vérité, ils existaient,
Mais ils n’en n’étaient pas fières,
Sa présence les attristait…
Elle était née et dans sa bouche ,elle sentait l’amertume…
Dès ses premiers jours,
Elle était plaquée entre le marteau et l’enclume,
Dépourvue d’émotions et d’amour…
Elle grandissait jour après jour,
Et sa souffrance grandissait à son tour :
Elle était anonyme, un « X »
Que tant de yeux fixent,
Avec arrogance ou avec pitié,
La culpabilisant d’une faute qu’elle n’a point commise,
Lui ajoutant des pressions à celles aux quelles, elle était déjà soumise…
Trop de questions lui traversaient la tête :
Quel crime aurais je pu faire ?
Méritais je cette mère, ce père… ?
Méritais je ,vraiment, que la vie me traite
De cette manière ignoble… ?
Pourrais je être , un jour ,un être noble … ?
Toutes ces questions rodaient dans son esprit,
Mais , hélas, restaient sans réponses,
Elles restaient figées dans ses idées et ses écrits,
Et elle devait oublier la douleur des ronces,
Que ses parents ont plantées,
La privant ainsi , de son droit d’exister … !!
** Safae El Basri **
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