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Le gharnati peine à résister

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La 17ème édition du festival du gharnati, qui devait avoir lieu en 2007, a été reportée aux calendes grecques. Les différentes associations, qui veillent à la préservation de cette musique, se disent inquiètes quant à la longévité de ce patrimoine.

Oujda prend le soin de sauvegarder jalousement le raï. L’été dernier, un festival a été
organisé pour célébrer ce genre musical ainsi que ses artistes. Le gharnati, lui, semble ne pas avoir la même chance. Cette musique sublime, qui a su résister au temps depuis de bien longues années, n’a toujours pas eu droit à un festival, font remarquer les professionnels. Pourtant, marquer un équilibre entre la musique populaire qu’est le raï et la musique noble qu’est le gharnati aurait pu jouer un rôle déterminant dans le marketing territorial de toute une région.
Le gharnati est un berceau artistique et socle de vie commune de plusieurs ethnies culturelles. Le berbère, le juif et l’arabe s’y sont retrouvés dans une symbiose, donnant ainsi au génie créatif des hommes le droit d’exister et de se développer. Une richesse à reconsidérer dans le cadre de cette nouvelle vision de développement que connaît l’Oriental.

Au lieu de continuer sur le chemin créatif, la 17ème édition qui devait être organisée en 2007 n’a pas eu lieu. Les professionnels et amateurs s’inquiètent et disent craindre le déclin de cette musique.
Au début des années 80, il y avait tout un tapage médiatique autour du gharnati, mais puisque Oujda, en tant que fief de ce noble art, ne possède pas de salle de spectacles ou d’espace pour permettre aux différents orchestres de présenter leurs «Noubates», le festival a dû élire domicile à Saïdia. Et durant six éditions, il devait subir le désintérêt des estivants qui lui préféraient des airs un peu plus dynamiques. C’était la première confusion des genres avec tous les aléas des côtés cours et côtés jardin. De 1987 à 1989, le musée jardin Lalla Meryem a abrité les mélomanes de cette musique qui ont apprécié et le timing et l’espace. Les orchestres qui se sont succédé sur les planches de ce théâtre de plein air ont réalisé de belles performances dont notamment l’orchestre des vétérans mené par les feux Fandi Bouchnak et Brahim Kerzazi. Et puisqu’il fallait trouver un espace avec architecture harmonieuse, Dar Sebti a accueilli les éditions allant de 1990 à 1994. Puis, l’intérêt s’est effiloché avec quatre ans de disette de 1995 à 1998. Ce n’est qu’en 1999 que le cinéma Le Paris a pris la relève pour abriter les éditions du festival jusqu’en 2004. Ensuite, retour de nouveau à Dar Sebti pour les éditions de 2005 et de 2006. Et à la grande surprise, il n’y avait plus de festival pour l’année qui vient de s’écouler.

De son côté, le centre d’étude du patrimoine gharnati qui devait canaliser tous les efforts de réussite, est mort-né, depuis qu’on l’a enfermé à Dar Sebti. On n’y trouve même pas les enregistrements des différentes éditions, pas de documentation et aucune alternative pour pérenniser une musique des plus anciennes et des plus nobles. Un centre qui, à en croire les professionnels, a besoin d’une touche de jeunesse pour qu’il puisse contribuer au rayonnement de ce patrimoine et proposer des alternatives pour les neuf associations et les cinq écoles de formation pour enfants et jeunes. Sur le plan financier, un festival réussi ne nécessitera pas plus de 50 millions, selon Hassan Salhi, un musicologue. L’achat des spectacles des orchestres du gharnati oscille, le plus souvent, entre 4.000 et 18.000 DH. Une vraie misère en comparaison avec ce qui se fait ailleurs.

Et comme par ironie du sort, un premier livre sur la «Nouba du Tarab Gharnati» vient d’être publié (janvier 2008). C’est un travail commun entre Faouzi Mehdi, président de l’Association Essalam des anciens musiciens du tarab gharnati et Abdelaziz Ouche, musicien compositeur et chercheur en musique. Un premier livre du genre consacré aux notations musicales notamment celles de la quatorzième édition de 2004.
«Il fallait réaliser deux objectifs: mémoriser les chansons et laisser des traces écrites pour les étudiants et futurs musiciens», explique à ALM Mehdi Faouzi. Et d’ajouter qu’»à Oujda, le gharnati est joué sans passer par les partitions musicales. C’est un travail improvisé qui s’appuie essentiellement sur la maîtrise de l’outil.
Tout en travaillant ces notes musicales, on les a fait accompagner par les phrases déclamées afin d’avoir un inventaire de notes enrichi en poèmes. Un travail d’une importance primordiale, qui documente l’ensemble des activités qui ont marqué la quatorzième édition».

La musique comme phénomène social entretenant des rapports étroits avec l’économique n’est pas à dissocier de se qui se passe au niveau de la relance de toute une région. Et lorsqu’on parle de tourisme de haute gamme, il y a l’art qui va avec. Il semble que cette donne manque à l’approche prônée pour sauvegarder du gharnati et que le coup d’éponge donné au festival pose plus d’une question à la dynamique créative que connaît l’Oriental, pensent plusieurs cadres associatifs.
«Le festival de la musique sacrée de Fès est entrain de se frayer son chemin vers la réussite en alliant des musiques rituelles et religieuses, alors que le gharnati, qui alimente l’univers musical depuis 1921, est encore considéré comme un parent pauvre», se demande Yahia Guarni de l’association Al Moussilia. Le festival de la musique soufie ne se limite pas à un simple spectacle nocturne ou en plein air. Il contribue, à sa manière, au développement de Fès. C’est ce que peut faire le gharnati avec tout son référentiel de valeurs de tolérance et de coexistence. Un patrimoine collectif qui a permis aux berbères, aux juifs et aux arabes de concrétiser la symbiose des ethnies et des religions en donnant naissance à un art exceptionnel.

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10 Comments

  1. ذ. يحيى قرني
    07/01/2008 at 23:36

    أتوجه بالشكر للأخ علي خروبي على اهتماماته بالشأن الغرناطي بمدينة وجدة وغيرته على هذا الفن الأصيل وهي فرصة لكل المسؤولين الغيورين أن يرجعوا للغرناطي مكانته ويتركون بذلك بصمات يشهدها عليهم تاريخ هذه المنطقة كما يشهذ بدلك الفن الغرناطي على الحقبة التاريخية الزاهية التي عرتها منطقة الاندلس .

  2. xxxxxxxxxxxxxxx
    07/01/2008 at 23:36

    au troisieme ligne de l’avant derniere paragraphe: c’est abdelaziz ouchene et pas abdelaziz ouche
    merci

  3. amine
    08/01/2008 at 21:28

    Merci pour cet intérêt pour la musique du gharnati. Et puis oujda mérite qu’on lui sauvegarde son festival de la musique noble. Il est temps de dire assez à ces gens qui ne savent que bouger leurs pieds au lieu de se ressourcer en musique gharnatie qui est notre première fierté.

  4. فوزي مهدي
    08/01/2008 at 21:28

    أولا أتقدم بالشكر الجزيل للأستاذ علي خروبي على اهتماماته بالجانب الثقافي للجهة الشرقية و خاصة هذا المقال الذي يخص الطرب الغرناطي الذي أصبح آخر ما يفكر فية المسؤولون بالمدينة و يريدون تغريبه و لكن بصمود الجمعيات المحلية و دق جميع الأبواب و تكثيف جميع الجهود سوف يرجع هذا المهرجان لأمجاده التاريخية لأنه أصبح واقعا لا هروب منه و الله ولي التوفيق للجميع.

  5. saouri abdelhaq
    08/01/2008 at 23:18

    c’est une bonne idée de faire deux festivals. un pour le rai et un autre pour le gharnati . ce sont deux formes d’expressionartistiques à préserver. Et merci pour l’auteur de l’article.et le site d’Oujda.

  6. متتبع
    09/01/2008 at 19:45

    اعتقد بان مسالة ناجيل المهرجان كانت مطلبا لجل الفاعلين في هدا المجال .لانه لايعقل ان ينظم المهرجان في فصل الشتاء والتبرموميتر تحت الصفر.الكثير من المهتمين تنفسوا الصعداء مع خبر تاجيل المهرجان .لنتريث فالمهرجان سيكون انشاء الله في فصل الربيع حسب بعض المهتمين

  7. متتبع آخر
    09/01/2008 at 20:15

    بالنسبة للتأجيل الذي يتحدث عنه المقال هو الخاص بالذي كان في فترة يونيو من سنة 2007 أما حاليا فلى خبر يقين عن تنظيم المهرجان كل ما هناك أقاويل وأحاديث لا غير وغير مسؤولة.

  8. بدوي من بني درار
    10/01/2008 at 19:36

    أخوكم أعرابي بدوي من بني درار دخلت الى وجدة مع جملة من العروبية البدو و أسمع
    عن هذا الغرناطي و لم أره بعد. من فضلكم من هو هذا الغرناطي؟ و من أي قيبلة ؟
    الله يرحم الوالدين.

  9. عبد العزيز أوشن
    10/01/2008 at 19:36

    الطرب الغرناطي
    بصفته موروثا عربيا فريدا في محتواه, غريبا في نمطه – والذي أبدع فطاحلة عصرهم, الأدباء,الملحنين والمنشدين في نسجه – كان لابد من إخراجه إلى حيز الوجود والمحافظة عليه بإعطائه المكانة التي يستحقها نظرا لما له من دور في التربية وفي تكوين الشخصية.
    وما دمنا نجهل التحليل التقني للنوبة الغرناطية أو نحس بالنبرات التي تنبعث من أنامل عازف متضلع عارف لخباياها وأسرارها فانه يصعب علينا إطلاقا إدراك قيمتها الفنية.
    فالتركيبة اللحنية للنوبة الغرناطية عجيبة صيغها متناسقة جملها أخاذة نغماتها – وأنت تستمع إلى كلها أو إلى شذرات منها تنساق إلى عالم الانشراح والغبطة ويتخيل إليك انك تسبح في فضاء واسع لا حدود له.
    اما موجة الرقص والهراج :  » الراي  » الذي لا اصل له, فلا قيمة فنية له ايضا وتركيبته اللحنية تحتوي على – جوج نوطات – تعزف وتغنى
    أشاطركم الرأي أيها الأخوة وأضم صوتي إلى صوتكم من اجل المطالبة بتنظيم المهرجان-مستقبلا- في آنه وبكيفية تختلف عن سابقاتها اما مهرجان 2007 فرحمة الله عليه.
    وشكرا للأخ خروبي على اهتمامه

  10. متتبع
    11/01/2008 at 18:05

    ارجع ايها البدوي الى بني درار ولربما يزورك الغرناطي في قعر دارك

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