C’est l’été et chaque été son lot de plaisirs. Les plaisirs sensuels viennent des plages où les baigneuses offrent leur corps au soleil, à la brise de la mer et au regard prédateur et anthropophage des autres. Regardez ces femmes venues d’un lieu où il est fait l’éloge de l’indécence et de la nudité, portant un deux pièces coupé dans une étoffe pas plus large qu’un kleenex, par des maîtres coupeurs à qui le culte de la nudité a édicté les mesures. Deux bols retournés nichés dans deux nids jumeaux d’hirondelle que de lâches cordons maintiennent juchés au flanc de la colline où ils pendent à la verticale, comme des poires mûres. La deuxième pièce ne diffère en rien de la première ni sur le plan des dimensions ni sur celui de la coupe ni encore moins sur celui da la transparence. Tout a été fait pour laisser paraître : dimensions, coupe, transparence.
Ils viennent également des lieux publics où viennent flâner les visiteuses d’un après-midi, emmaillotées dans des vêtements serrés, collants, moulants, comme coupés directement sur elles, à même la peau, sans le moindre jeu, qui font paraître, à l’avant les rondeurs de la poitrine, à l’arrière, celles du bassin. Des formes gélatineuses, potelées, ciselées, coulées dans un moule d’airain et de marbre. Figures de la géométrie du courbe, du rond, du bombé ,du convexe et du parabolique Le regard, encore une fois le regard, prend les mesures, dresse l’état des lieux, la géographie des inclinaisons, l’irrégularité du terrain.
Ils viennent enfin des soirées mondaines ou familiales où des femmes, à première impression plus respectables, plus chastes, plus probes, engoncées dans des robes de gala, larges et flottantes, légères autant que possible, soyeuses et voletantes, aux innombrables échancrures laissant entrevoir les parties les plus sensuelles d’un corps offert au regard, encore une fois le regard. Ouvertures allant du bas vers le haut jusqu’à laisser entrevoir des mollets rondelets et le départ de cuisses fuselées ; et de haut vers le bas jusqu’à mi poitrine d’où émergent des demi lunes qu’étrangle un corsage ; bras effilés, bas de nuque dégagé, épaules libres . Le tout à demi entrevu.
Drôle est cette époque de l’ouvert, du découvert, du mis en relief, de l’exposé pour le plaisir de l’œil, où le regard se repaît. Drôle est cette époque du prêt à consommer et du tout à porter : penta court, piercings, strings et corps de femmes à demi vêtus.
Les couleurs, autant d’ornements, d’ajouts et d’artifices : rouge à lèvres, fond de teint, faux cils, et d’autres couleurs et d’autres lieux d’application…
Parfums importés de pays lointains, exotiques ; déodorants aux odeurs enivrantes ; lotions magiques ; émanations fortes mais agréables aux narines…
Vous en avez pour tous vos sens ; prenez le temps de regarder, ou d’admirer car le regard connote la distraction. Fini les temps où le regard se faisait discret, de biais, à la dérobée ; fini les temps où dans le regard il y avait de la crainte d’être pris sur le fait, d’être réprimandé. Regardez les faux cils, les faux teints, les fausses pommettes, les fausses rondeurs, les fausses couleurs : tout est artificiel, tout est ornement, contrefaçon. Méfiez-vous du faux et de l’usage du faux.
Voilà l’état actuel de beaucoup de nos femmes qui se disent victimes du harcèlement sexuel et ameutent autour d’elles ONG, media, législation et d’autres faux avocats. Elles se donnent en spectacle, provoquent les regards, réveillent les instincts et crient au scandale qui vient d’elles. Je considère que celui qui fait exception à la règle, aux bienséances, et aux usages doit nécessairement être considéré comme un objet de curiosité. Je considère également que celui qui enfreint les règles, le règlement et la loi en général doit être poursuivi pour infraction aux règles, au règlement et à la loi en général. Je considère enfin qu’il est temps que la nudité doit nous faire honte et que la honte doit nous faire agir contre les perversités et la déchéance dans lesquels nous sommes tombés.