Le Maroc relève son seuil d’alerte au maximum
Les services secrets marocains auraient reçu des informations sur la préparation d’un acte terroriste sur leur territoire, par une branche d’Al-Qaïda.
Le ministre de l’Interieur marocain, Chakib Benmoussa (AP)
Le ministère de l’intérieur marocain a annoncé, samedi 7 juillet, sa décision de relever au maximum le seuil d’alerte antiterroriste pour contrer "l’actuelle menace terroriste avérée contre notre pays sur la base de renseignements fiables". Cette décision "exige des organes (de sécurité) une mobilisation extrême" et le ministère conseille, dans un communiqué, de "redoubler de vigilance".
Renforcement du dispositif de sécurité
Une semaine après les attentats manqués à Londres et l’attaque contre l’aéroport de Glasgow (Ecosse), les services secrets marocains auraient reçu plusieurs informations concernant la préparation d’un acte terroriste sur leur territoire.
Selon les experts, cette menace émanerait de la branche maghrébine d’Al-Qaïda.
Le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, avait réuni vendredi tous les responsables des services de sécurité pour leur faire part de ses craintes d’une attaque terroriste. Il a souligné que ce "renforcement du dispositif de sécurité exigera l’accroissement du niveau de mobilisation et s’effectuera à travers des contrôles supplémentaires et un déploiement optimal des forces de sécurité".
Plusieurs indices inquiétants
D’autres indices auraient poussé les autorités marocaines à réagir. Récemment, dans une cassette vidéo qui aurait été réalisée par Al-Qaïda au Maghreb, des islamistes marocains affirmaient qu’ils allaient s’en prendre au royaume. De même, la rencontre prévue cette semaine entre les chefs de la diplomatie marocain et israélien à Paris, et surtout l’approche des élections législatives du 7 septembre sont autant d’ingrédients qui peuvent pousser Al-Qaïda à mettre ses menaces à exécution. Dernièrement, les responsables sécuritaires marocains ont d’ailleurs multiplié les contacts avec leurs homologues occidentaux.
La menace terroriste à un niveau "très élevé" selon Bruguière
A Barcelone, quatre Marocains soupçonnés de lien avec Al Qaïda ont récemment été mis sous les verrous. Ils sont suspectés d’appartenir à une cellule recrutant des islamistes radicaux pour les envoyer s’entraîner dans des "camps terroristes" dans le désert du Sahel.
Huit personnes ont par ailleurs été interpellées après les événements du week-end dernier au Royaume-Uni.
Le 5 juillet, le juge antiterroriste français, Jean-Louis Bruguière avait déclaré à Madrid que la menace terroriste était à un niveau "très élevé" en Europe, particulièrement en France, et dans le Maghreb.
Le Quai d’Orsay conseille la prudence
Si le Maroc ne figure pas parmi les destinations à risque, le ministère des Affaires étrangères français préconise toutefois la prudence. La dernière alerte rouge avait été décrétée après les incidents survenus à Casablanca, capitale économique du royaume, le 11 mars, et les 10 et 14 avril.
Six kamikazes s’étaient fait exploser et un septième avait été abattu par la police avant de pouvoir actionner sa ceinture d’explosifs. Un policier avait été tué et 45 personnes blessées, dont neuf grièvement, selon le bilan officiel.
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