Et le corbeau s’en est venu haut par les airs,
Becqueter  les fruits de mon bel olivier,
Piquer au corps, cruel, tel un épervier,
Mes olives brunies, mûres et si bien en chair.

L’olivier est sacré. Bénie sois-tu, oh terre,
Noble Palestine qui se bat pour la vie !
Glèbe ensanglantée où le juif sévit !
Berce-le, ton martyr, ce héros salutaire

Qui meurt, brave et vaillant avec en main un brin
D’olivier. Comble  son corps humble plein d’éclats
Qui te nourrit d’honneur. Bois son sang qui gicla ;
Un halo l’embaume : sang-sève, rouge embrun,

Lumière écarlate, et amour si ardent
Pour ce sol qu’ont foulé messagers et prophètes.
Toi, le judas errant, l’éternel trouble-fête,
Oiseau noir, de malheur, qu’implanta l’occident !

Jamais, jamais cette terre ne sera tienne,
Car mon olivier vit, oui, d’essences martyres ;
Son huile est à nos cœurs baume et doux élixir,
Mais pour toi feux brûlants, souviens-toi de l’antienne.

Epervier sans pitié, méprisant, combien lâche,
Mes olives de paix sont ta proie, tes victimes,
Elles seront ton bourreau et ton poison ultime.
Le jour venu, leur coup, seul, aura du panache.

                                                      Mohammed  YOUSFI
                                         Oujda, Vendredi 09 Janvier 2009