La déclaration de la même juive israélienne issue de la transcription d’une vidéo traduite en arabe ci-haut puis traduite ci-dessous en français et qui a un rapport avec notre sujet « le syndrome du colon »
mostapha hmimou
« Nous pensions vivre dans un État invincible, mais aujourd’hui, nous vivons dans la peur, car nous savons que notre fin est proche. Tous ceux qui vivent en Israël sentent que sa chute est inévitable. Et désormais, nous sommes hantés par la malédiction de ce que nous avons fait. Depuis la dernière guerre contre Gaza, tout a changé en Israël : la peur s’est installée, les doutes grandissent, et il n’est plus qu’une question de temps avant que la vérité ne soit admise par tous. »
Cette militante israélienne a décidé de dire tout haut ce que chacun sait mais que beaucoup redoutent d’admettre.
« Ce que je vais dire maintenant pourrait mettre ma vie en danger, mais c’est la vérité, une vérité que tout le monde en Israël connaît, même si peu osent encore la reconnaître publiquement. Après la dernière guerre, il n’y a plus de place pour l’illusion. Nous avons grandi en pensant qu’Israël était une puissance inébranlable, soutenue par les États les plus puissants du monde, et que les Palestiniens finiraient tôt ou tard par céder. Mais ce que nous avons vu a bouleversé toutes nos certitudes. Pour la première fois, nous ressentons que c’est peut-être nous qui allons nous effondrer en premier. »
Elle poursuit en décrivant un constat devenu impossible à ignorer :
« Les Palestiniens ne reculeront pas. Ce ne sont pas de simples slogans ou de la propagande, c’est une réalité que nous avons vue de nos propres yeux. Nous les avons vus se battre sous les bombes, dans leurs maisons détruites, sans nourriture ni eau, et pourtant ils n’ont pas flanché. Nous les avons vus enterrer leurs enfants, puis reprendre les armes pour continuer le combat. Nous nous sommes demandé : comment un peuple peut-il supporter une telle souffrance ? La réponse est simple : ils se battent par conviction. Ils sont persuadés que cette terre est la leur, que c’est leur bataille existentielle, et que Dieu est avec eux. Ils savent qu’ils continueront à lutter jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte. »
Elle compare alors cet engagement à la situation des soldats israéliens :
« Et nous ? Pourquoi nous battons-nous ? Sommes-nous convaincus de ce que nous faisons ? La vérité douloureuse est que nous nous battons parce que nous sommes contraints. Si nous refusons, nous serons traités de traîtres, exclus de notre société. Nous n’avons pas d’autre choix. Nous portons les armes non pas par foi dans cette guerre, mais par peur. La différence est immense entre celui qui combat par croyance et celui qui combat par crainte. »
Elle évoque ensuite une angoisse croissante au sein de la société israélienne :
« Aujourd’hui, en Israël, tout le monde est inquiet. Que se passera-t-il si les États-Unis et l’Occident nous lâchent ? Pourrons-nous survivre seuls ? À l’intérieur du pays, nous voyons tout s’effondrer peu à peu : les soldats perdent leur motivation, les jeunes cherchent à fuir le service militaire, les familles pensent à l’émigration, la confiance dans le gouvernement s’effrite. Nous vivons dans un État qui tente de projeter une image de force au monde, mais de l’intérieur, nous voyons la vérité : ce pays n’est plus ce qu’il était. Nous savons que le temps joue contre nous, et non en notre faveur. »
Puis, elle aborde une distinction fondamentale souvent ignorée :
« Le monde a longtemps confondu judaïsme et sionisme, mais il y a une énorme différence entre les deux. Peu de gens en Israël osent le dire, mais moi, j’en fais partie. Je suis juive, j’ai grandi dans une famille sioniste, avec un père ultra-sioniste. À l’école, on m’a inculqué qu’Israël était notre unique patrie et que les Palestiniens étaient des ennemis à éliminer. Nous avons grandi avec ces idées, elles étaient présentes dans nos manuels, dans les médias, partout. Mais en grandissant, j’ai découvert une vérité qu’on nous avait cachée : il existe un fossé immense entre le judaïsme et le sionisme. Le judaïsme est une foi, une histoire, un héritage spirituel. Le sionisme, lui, est un projet politique qui se sert du judaïsme comme prétexte. »
Elle critique ensuite la brutalité du régime sioniste :
« Ce qui se passe ici n’est pas une guerre ordinaire. Ce n’est pas un conflit où l’on respecte des règles de guerre. Ici, il n’y a ni limites, ni lois, ni pitié. Nous disons au monde que nous nous défendons, mais la réalité est toute autre. Cette guerre ne profite ni aux Palestiniens ni aux Israéliens. Le sionisme ne veut ni paix ni stabilité, il veut un monde en conflit permanent, car il en tire profit. Nous, les intellectuels en Israël, savons cela. Mais que pouvons-nous faire ? Nous sommes une minorité, et toute voix dissidente est immédiatement réduite au silence. Pourtant, aujourd’hui, j’ai décidé de parler, car je ne peux plus supporter le mensonge dans lequel nous vivons. Le danger ne vient pas des Palestiniens. Le vrai danger vient du sionisme, qui nous mène tous droit vers l’abîme. »
Elle revient sur l’impact de la guerre récente :
« La dernière guerre contre Gaza n’était pas une bataille comme les autres. C’était un tournant historique pour Israël. Après des mois de combats intenses, la vérité commence à émerger, et les chiffres parlent plus fort que n’importe quel discours officiel. Les derniers rapports révèlent que l’armée israélienne a perdu plus de 6 000 soldats, un chiffre que personne n’aurait imaginé au début de la guerre. Mais ce n’est pas tout : selon diverses sources, le bilan total des morts israéliens, en incluant les pertes en Cisjordanie et au Liban, dépasse les 13 000. Malgré les tentatives de l’armée pour dissimuler ces chiffres, les fuites commencent à révéler l’ampleur des pertes, alimentant un climat de peur et de tension en Israël. »
Elle décrit ensuite la détérioration du quotidien des Israéliens :
« La vie ici est devenue insupportable. Tout le monde a peur. Depuis le début de cette guerre, nous ne savons plus qui croire. Le gouvernement nous ment, et parfois, nous découvrons que ce qu’il nous dit est faux. Alors, nous cherchons d’autres sources d’information, au point que certains d’entre nous suivent même les médias arabes, car ils disent parfois des vérités que nos propres médias nous cachent. La société israélienne vit sous une pression constante : chaque jour, nous entendons parler de nouvelles frappes, de nouvelles victimes, de nouvelles menaces. Une vie normale est devenue impossible. Nous vivons dans la crainte d’un avenir incertain. »
Enfin, elle conclut sur un dilemme existentiel :
« Beaucoup d’entre nous commencent à penser à fuir. Trouver un pays sûr, un endroit où nous pourrions vivre librement, loin de cette guerre sans fin. Mais où aller ? Quel pays voudra de nous après tout ce que nous avons fait ? Je cherche, comme tant d’autres, une issue. Une vie normale, loin de ce chaos. Au final, ce n’est que mon point de vue. Mais je sais que nombreux sont ceux qui partagent mes pensées, sans pouvoir les exprimer. »
Ce témoignage illustre la crise profonde que traverse la société israélienne et la prise de conscience croissante de l’impasse dans laquelle elle se trouve.
Aucun commentaire