Le courage des Israéliens est proportionnel à la distance qui les sépare des combattants du Hamas
Zaid Tayeb
La normalisation des relations des pays arabes avec Israël a porté ses fruits que les Palestiniens ont commencées à cueillir cette nuit du vendredi 6 à samedi 7 octobre 2023. J’étais sur le point d’écrire 1973 tellement cette heureuse date est restée gravée dans ma tête après la déroute de 1967. Ceux qui ont vécu cette époque s’en souviennent des deux. Deux dates qu’un demi-siècle sépare: le 6 renvoie à la ligne de Bar-Lev percée et traversée par les troupes égyptiennes, le 7 à la barrière de séparation ou clôture de sécurité franchie par les combattants palestiniens. Il y a longtemps que nous avons perdu le goût des victoires gagnées, reconnues et savourées et avons pris l’habitude de nous contenter des demi-mesures, des semblants de victoires. L’esprit de défaite s’est peu à peu insinué en nous et nous l’avons logé dans notre esprit. Il avait fallu cette nuit à fourchette entre la veille et le lendemain, le jour de prière des Musulmans et celui des Juifs pour illustrer un combat éternel entre le vrai et le faux, la victime et le bourreau, l’agressé et l’agresseur.
La leçon vient de nous être enseignée non pas par une nation avec une armée régulière de soldats, de chars, d’avions et de bateaux de guerre, mais par un petit groupe de jeunes garçons qui étaient encore en âge de jouer à des jeux sans violence, de s’amuser avec les filles, de rouler sur des scooters, les cheveux au vent, de vivre leur vie telle que la vivent les jeunes de leur âge et de leur sexe. Il n’en est rien de cela. Ils ont d’autres occupations et d’autres loisirs. Ils passaient leur temps dans les souterrains du ventre de la terre à développer une autre forme de combat, une autre forme de guerre bien plus différente que celle que leur imposait l’ennemi.
Ils ont compris.
Israël tirait sa force de la façon dont elle conduisait les combats contre la Bande gaza. Elle postait ses chars et blindés hors de portée des tirs des combattants. De là, son artillerie envoyaient leurs salves pendant que ses avions de chasse larguaient sur la ville leurs charges meurtrières. Les combattants palestiniens étaient réduits à lancer au hasard de leurs chutes leurs roquettes contre les positions de l’ennemi. En conséquence, ils accusaient trop de pertes humaines en civils et de dégâts matériels, car les Israéliens bombardaient les villes de Gaza avec leurs occupants. C’était cela, la guerre qu’Israël livrait aux combattants de la Bande de gaza.
Ils ont compris.
Le courage de l’ennemi sioniste est proportionnel à la distance qui le sépare des combattants palestiniens. Il fallait donc réduire cette distance à zéro en allant prendre l’ennemi dans ses forteresses, ses abris, ses fortifications, le prendre dans son lit, dans ses couches. Le coup est réussi. Avec de simples kalachnikovs en mains, de deltas planes, de motocyclettes ou de simples voitures, ils ont réussi à prendre possession des positions de l’ennemi, à le neutraliser chez lui, tuant et emprisonnant ses soldats, incendiant ses refuges et leurs chars et blindés avec, avant de rentrer chez eux avec quelques prisonniers de guerre comme trophées.
Puis la guerre à distance commença : les israéliens à larguer leurs bombes sur Gaza et ses civils, les combattants à envoyer leurs missiles sur les villes qui se trouvent à portée de leurs armes. A toi à moi, coup pour coup, terreur pour terreur, d’égal à égal. La distance est réduite entre l’ennemi et son courage aussi.
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