CH/Le CERN met en route le LHC: le tour complet réalisé avec succès

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Genève (AWP/ats) – Le CERN a procédé avec succès mercredi au démarrage du plus grand accélérateur de particules au monde, le Grand collisionneur de hadrons (LHC). A 09h33, le faisceau de protons était injecté dans l’anneau de 27 kilomètres et à 10h25, le tour complet était réalisé pour la première fois.

Applaudissement et cris de joie ont retenti dans le centre de contrôle du LHC, où plus d’une centaine de chercheurs étaient réunis pour le lancement de cette machine, la plus grande jamais construite par l’homme, destinée à percer les secrets de la matière et de l’univers. L’événement était suivi minute par minute par quelque 260 journalistes du monde entier.

« C’est un scénario de rêve », s’est réjoui Georges-Henry Hemelsoet, opérateur au LHC. La phase de mise en route du LHC, portion par portion, aurait pu prendre davantage de temps. Lors du démarrage du précédent collisionneur du CERN, le LEP, il avait fallu douze heures pour que le faisceau fasse le tour complet de l’anneau.

Il faut comprendre que le LHC n’est pas parfaitement sphérique. Il se présente comme un octogone, dont les côtés sont reliés par des courbes. Les huit sections, fermées par des blocs de graphite, ont été ouvertes l’une après l’autre pour laisser passer le faisceau.

Cette ouverture progressive a permis d’affiner la trajectoire du faisceau de particules, guidé par des aimants, dans chaque section. Car avec une trajectoire mal ajustée, les aimants sont réchauffés et perdent leurs qualités supraconductrices, a expliqué M. Hemelsoet.

En fin de matinée, les chercheurs étaient en train d’analyser les premières données. Un second faisceau, cette fois lancé en sens inverse des aiguilles d’une montre, sera injecté incessamment dans le LHC afin de provoquer des collisions de particules.

L’injection du premier faisceau dans le LHC était une étape essentielle. Mais les expériences débuteront réellement d’ici fin 2008 avec les premières collisions, lorsque la puissance du LHC aura atteint des vitesses proches de celle de la lumière. Des expériences qui devraient permettre de changer la vision du monde et de sa création.

Une fois les premières collisions réalisées, il faudra compter un à deux ans jusqu’aux premières découvertes. Les chercheurs récolteront en effet de gigantesques volumes de données dont l’analyse demandera du temps.

Les collisions pourraient également créer de mini trous noirs dont les physiciens du CERN assurent qu’ils seront sans danger, tant leur présence sera éphémère. Quelques scientifiques ont émis ces dernières semaines la crainte qu’ils absorbent toute la matière autour d’eux, provoquant la fin du monde.

ats/rp

(AWP/10 septembre 2008 12h30)