Lorsque les voisins de l’Est du Maroc chevrotent
Farid Mnebhi.
Ce n’est pas ce Conseiller aux questions mémorielles du Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, le sieur Abdelmadjid Chikhi, qui, lors d’une « Journée du savoir », a accusé la France coloniale d’avoir « éliminé les personnes qui lisaient et écrivaient » en Algérie.
Selon ses propos, rapportés par de nombreux quotidiens algériens à la solde des autorités algériennes, le 18 avril 2021, « la France coloniale a œuvré pour répandre l’analphabétisme en Algérie ». Ce Monsieur Chikhi a même affirmé lors d’une « Journée du savoir », organisée au Centre des Archives à Alger, tout en citant des historiens, sans les nommer, qu’au début de la colonisation française en 1830, le taux d’analphabétisme n’approchait pas les 20% de la population.
Des propos d’autant plus inflammables qu’Abdelmadjid Chikhi, qui ne cite pas les « historiens » auxquels il se réfère, fait figure d’alter ego de l’historien Benjamin Stora, auteur d’un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie remis au Président Macron, en janvier 2021.
Cette sortie de Chikhi, homme proche du régime des généraux, fait suite à un tout récent camouflet infligé à Paris, à savoir l’annulation in extremis par Alger de la visite officielle de Jean Castex mais aussi et surtout à cause notamment des impératifs sanitaires liés à la COVID-19 et à l’ouverture à Dakhla, au Sahara Marocain, d’une antenne de La République En Marche (LREM), parti du Président Macron.
Cette annulation de la visite à Alger de Monsieur Castex a entraîné une réaction insolente du Ministre algérien du Travail, Hachemi Djaâboub, qui a affirmé que la France était « l’ennemi traditionnel et éternel » des Algériens.
Il est sûr et certain qu’en quittant l’Algérie en 1962, la France avait laissé une région prospère que ces multiples dirigeants, analphabètes ont fait de leur nouveau pays un désastre.
La France est accusée d’avoir répandue l’analphabétisme alors que ces individus ne veulent pas aller à l’école et que les plus évolués sont venus étudier et s’instruire en France.
L’Université d’Alger, première Université en Algérie, Université-Mère, n’a t’elle pas été fondée en 1909, aux termes de la loi du 30 Décembre de cette année. Parmi les étudiants qui se distinguèrent dans cette Faculté figurait Benyoucef Ben Khedda, dont l’Université porte actuellement son nom où il obtint son Diplôme de Pharmacien en 1951 pour devenir une personnalité historique de l’Algérie, à savoir le deuxième Président du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA).
L’installation du Gouvernement français libre à Alger en 1943 et l’admission parmi les citoyens français de quelque 65 000 musulmans par le Général De Gaulle donnent une importance nouvelle à l’Université d’Alger.
Même l’opposant marocain Mehdi Ben Barka a poursuivi ses études à l’Université d’Alger en 1940 où il obtiendra sa licence de mathématiques et où il enseigna.
D’ailleurs, il fut fort connu par la punition infligée à un étudiant dans cette Université algérienne à savoir celle de monter au tableau tracer une ligne. Une ligne qui mènera cet étudiant directement à la porte de sa classe.
En conclusion on peut dire, comme l’avait si bien dit Ferhat Abbas, « Si j’avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste, et je n’en rougirais pas comme d’un crime. Les hommes morts pour l’idéal patriotique sont journellement honorés et respectés. Ma vie ne vaut pas plus que la leur. Et cependant, je ne mourrai pas pour la patrie algérienne, parce que cette patrie n’existe pas. Je ne l’ai pas découverte. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les vivants et les morts, j’ai visité les cimetières, personne ne m’en a parlé. On ne bâtit pas sur du vent. Nous avons écarté, une fois pour toute, les nuées et les chimères pour lier définitivement notre avenir à celui de l’œuvre française dans ce pays ».
Ce même Ferhat Abbas n’avait-il pas dit au soi-disant Colonel Boumediène de rejoindre sa caserne et à Ahmed Ben Bella d’aller jouer au football ? Bien sûr que oui !
Quoiqu’il en soit un nouveau coup de blizzard, ou mieux de sirocco, dans la relation compliquée entre la France et l’Algérie est plus que flagrante alors que l’armée algérienne s’apprête à fêter le soixantième anniversaire de l’indépendance algérienne en 2022 et voit donc ses espoirs sérieusement contrariés.
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