Algérie, ce géant d’Afrique aux pieds d’argile
Ce grand pays africain, de part sa superficie, qu’est l’Algérie a basculé tête en avant dans le ravin de son histoire dès février 2019, date où les Algériens, étouffés par un système autoritaire et corrompu, manifestent continuellement pour changer de régime.
Malgré la crise sanitaire, la révolte populaire continue de gronder en Algérie, ex-colonie française, indépendante depuis 1962, pays où manifester est pourtant passible au minimum d’un an de prison. Mais rien n’arrête ces jeunes qui ont décidé de prendre leur destin en main.
La chaîne de télévision française M6 a diffusé le 20 septembre 2020 dans son émission « Enquête exclusive », un reportage intitulé « Algérie : Le pays de toutes les révoltes ».
En plus d’un tour d’horizon du mouvement populaire, communément appelé Hirak, le reportage a suivi pendant plusieurs mois trois Algériens représentatifs de deux camps radicalement différents à savoir Noor, Nardjes et Ayoub.
Noor est une célèbre youtubeuse algérienne qui a fait fortune en donnant aux femmes les conseils en maquillage qui rêve d’un état de droit. Son but : que ces manifestations leur donnent plus de liberté.
Nardjes, danseuse comédienne, souhaite vivre comme une occidentale sans se soucier du regard des autres, un défi permanent pour une jeune fille dans ce pays ultraconservateur.
Et, enfin, Ayoub qui veut que l’Algérie devienne un état islamique. Pour y parvenir, il s’est engagé en politique.
Tous trois font face à la même réalité : celle d’un pays où 60% de la population a moins de 30 ans et 30% des 16-24 ans sont au chômage. C’est l’un des taux les plus élevés au monde. Et d’autres ont décidé de prendre la mer au péril de leur vie pour fuir leur pays.
Pourtant l’Algérie possède pourtant d’immenses réserves de pétrole et de gaz, mais seules les élites en profitent. Un habitant sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté et tous souffrent de la crise du logement. Même avec un diplôme en main, les jeunes n’ont accès qu’à de petits boulots, comme vendeur à la sauvette, pendant que d’autres bâtissent des fortunes en un temps record.
Pour survivre, seule solution : la débrouille et le travail au noir. Sans espoir, certains n’envisagent qu’une option : fuir le pays. Ils ont également rencontré ceux qui prennent la mer au péril de leur vie a tenu à rappeler le présentateur Bernard de la Villardière.
Le déroulement du tournage d’« Algérie : Le pays de toutes les révoltes », a été décrit par le Rédacteur en Chef Patrick Spica et son présentateur Bernard de la Villardière malgré les contraintes politiques et la censure du régime algérien, comme difficile.
Il aura fallu deux ans de travail pour faire ce reportage, dans un pays où il est quasiment impossible d’obtenir un visa pour les journalistes français. « Nous avons dû travailler avec des équipes de journalistes locales qui ont les autorisations », révèle Patrick Spica. « Nous avons aussi travaillé avec des équipes binationales qui peuvent voyager d’un pays à l’autre. Ce qui nous a permis de tourner ». Cette possibilité d’allers-retours entre l’Algérie et la France était crucial pour faire sortir du pays les images et les documents nécessaires à l’enquête.
Mais, selon le Rédacteur en Chef, faire appel à des journalistes franco-algériens n’était pas suffisant pour travailler correctement. « Nous avons par moment dû filmer avec des caméras discrètes », explique-t-il. « Même avec des autorisations, quand vous partez en interview avec des caméras classiques, vous êtes régulièrement arrêté et vous passez la journée au poste de police ».
Un documentaire de Dahmane Ziane présenté par Bernard de la Villardière présenté par la chaîne de télévision française M6 dans « Enquête Exclusive » au cours duquel il a fallu aller aux quatre coins de l’Algérie et pouvoir filmer en toute discrétion.
Attendons-nous à assister une nouvelle fois à un rappel de l’Ambassadeur algérien, lui qui vient tout juste d’être nommé en France, et à un déferlement ordurier sur les journaux et sites à la solde du régime algérien.
Farid Mnebhi.
1 Comment
Svp oubliez l’Algérie.
Ils sont malades et plus on parle d’eux et plus ils montent au ciel.