L’espace de projets de Saïdia – Ras AL Ma
L’espace de projets de Saïdia – Ras AL Ma
Il s’agit là de la partie Est de la côte méditerranéenne de l’Oriental, qui s’étend de Saïdia à Ras Al Ma. C’est une bande littorale étroite qui s’allonge sur une vingtaine de kilomètres, sans jamais dépasser les deux kilomètres de profondeur, puisqu’elle est limitée vers l’intérieur à la fois par la plaine irriguée des Trifa et les collines de Oulad Mansour, sur la rive droite de la Moulouya, et par les contreforts orientaux du massif des Kabdana, sur la rive gauche du fleuve, massif qui sépare ce littoral balnéaire de celui de Bou Arg-Nador.
Toutefois, en dépit de son étendue restreinte, cet espace côtier revêt un intérêt de première importance, non seulement pour la Région de l’Oriental (et tout particulièrement sa partie nord-est), pour laquelle il constitue une aire balnéaire et touristique dont le développement est de nature à enclencher là un processus de croissance tout à fait indispensable, dont les répercussions se feront sentir bien loin, mais aussi pour l’ensemble du Maroc qui pourrait enrichir et équilibrer, par ce développement, son espace touristique littoral encore trop fortement polarisé sur le secteur de l’Atlantique-Sud (Agadir) principalement, et sur la côte de Tétouane-Sabta secondairement.
1. Atouts, problèmes et choix de développement
Le littoral de Saïdia-Ras Al Ma bénéficie de multiples atouts dus à la conjonction de multiples avantages d’ordre naturel, relationnel et économique.
1.1. Les atouts de développement
1.1.1. Les avantages naturels
L’atout principal est ici le littoral sableux qui fait de cette bande de terre l’une des plus belles zones de plage du Maroc.
Riche de sa plage continue de sables fins, cette côte offre, de ce fait, d’immenses possibilités d’aménagement touristique.
Le climat méditerranéen, particulièrement doux, est totalement sec la plus grande partie de l’année et ne pose pratiquement aucun problème d’ordre thermique. Bien au contraire, les eaux chaudes de la Méditerranée constituent un avantage balnéaire certain. De même, l’ensoleillement est ici fort important, ce qui conforte l’avantage précédent.
La beauté naturelle fort diversifiée de l’arrière-pays immédiat, est représentée essentiellement par les hauteurs de Kabdana et les montagnes des Bni Znassene. En plus de l’altitude qui rafraîchit les températures estivales et favorise les chutes de pluie et même de neige en hiver, d’où l’existence de l’eau et de possibilités d’irrigation, le massif des Bni Znassene est particulièrement riche en sites karstiques (gorges pittoresques, célèbres grottes du Chameau et des Pigeons), et en sources thermales sur ses bords (Fazouane, Gtetere,…).
Les cultures en terrasses sont franchement saisissantes dans certaines vallées. On signalera surtout les vergers de néfliers de la vallée du Zagzal qui font de cet itinéraire un espace de beauté sans égal pendant la période de floraison des arbres et méritent le déplacement de visiteurs, amoureux de la nature.
Le SIBE de l’embouchure de la Moulouya constitue une zone humide à protéger, afin de garder un espace représentant une zone de rupture le long d’un littoral potentiellement aménageable sur le plan touristique.
1.1.2. Les avantages relationnels
Les communications sont globalement faciles, du moins pour l’instant sur la partie Est, de Saïdia à Ras Al Ma, parcourue par une ancienne route qui a été récemment refaite dans le cadre du projet de construction de la Rocade Méditerranéenne, devant ultérieurement relier Saïdia à Tanger. Cet axe routier, grandement amélioré, dessert convenablement l’espace littoral compris entre Saïdia et Ras Al Ma, notamment grâce au nouveau pont ayant permis d’enjamber l’embouchure de la Moulouya, raccourcissant ainsi sensiblement les distances et permettant l’accès aisé à un cordon littoral pratiquement ininterrompu et diversifié.
Par ailleurs, l’espace de Saïdia-Ras Al Ma est assez bien relié à la zone intérieure, et notamment à Barkane et Oujda. L’amélioration du réseau routier, partiellement programmée par le Ministère de l’Equipement, et préconisée par le SDAR, devra renforcer cette liaison entre la côte et l’intérieur, et faciliter davantage l’accès des estivants des villes aux plages. Cette amélioration est également nécessaire en ce qui concerne les points d’arrivée des touristes (aéroports d’Oujda-Angad, d’Al Aroui, de Mlilia et d’Al Hoceima, ainsi que les ports de voyageurs de Bni Ançar, de Mlilia et du port de plaisance de Saïdia en construction).
La construction future de l’autoroute Fès-Oujda est de nature à rapprocher grandement le littoral de Saïdia-Ras Al Ma des estivants provenant des régions intérieures, notamment celles du Saïs, avec les deux grandes métropoles de Fès et Meknès, sans oublier les zones de Taounate et Taza, de la moyenne et la haute Moulouya et même du Tafilalt. De même l’amélioration des voies Oujda-Saïdia, Al Aïoune-Barkane et Midar-Salouane, ne pourra qu’étendre la zone d’attraction du littoral au sein de la Région de l’Oriental.
Au total, l’amélioration des réseaux de communication à l’intérieur de la Région et entre celle-ci et les régions limitrophes, d’une part, et le monde extérieur, d’autre part, rapprochera amplement le littoral de Saïdia-Ras Al Ma de diverses clientèles aujourd’hui inaccessibles, ce qui dotera l’Oriental d’un espace touristique de niveau, et le Maroc d’une zone balnéaire nouvelle de standing international.
1.1.3. Une clientèle nombreuse et diversifiée
L’espace de Saïdia-Ras Al Ma bénéficie de sa localisation dans la partie Nord-Est de l’Oriental, c’est-à-dire la partie la plus développée économiquement, tout en étant la plus peuplée et la plus urbanisée de la Région. En effet, c’est entre le grand Nador et Oujda que se concentre la majeure partie de la population de la Région, alors que d’autres secteurs bien peuplés (Taourirt, Al Aïoune, Rif oriental) restent proches de cette côte.
Par ailleurs, les clientèles extérieures potentielles sont représentées, d’abord, par les MRE, fort nombreux, originaires de la Région et qui gardent encore avec celle-ci des liens dans l’ensemble étroits et fréquents ; ensuite, par les touristes européens, et notamment espagnols à la fois du continent et de l’enclave marocaine occupée de Mlilia, que ne manquera pas d’attirer l’aménagement d’envergure préconisé par le Département du Tourisme dans la zone ; puis par les visiteurs algériens que seule la fermeture de la frontière soustrait au tourisme régional ; enfin, diverses clientèles marocaines de l’intérieur que l’amélioration des axes de liaison avec l’Oriental devra amener en assez grand nombre.
1.1.4. Un espace urbain potentiellement attractif
L’évolution tendancielle de la population de cette bande littorale devrait amener un doublement des effectifs des résidents d’ici l’an 2025, soit une augmentation de quelque 6500 actuellement à près de 12.000 dans deux décennies et demi. Cette projection est faite uniquement dans l’hypothèse du prolongement de la situation qui prévaut aujourd’hui.
Perspectives démographiques tendancielles
pour les villes de Saïdia et Ras Al Ma
Villes 1994 2000 2005 2010 2015 2020 2025
Saïdia 2564 3100 3500 3900 4200 4600 5000
Ras Al Ma 2410 3200 4000 4900 5500 6200 7000
Total 4974 6300 7500 8800 9700 10800 12000
Source: élaboration Edesa
Toutefois, la nature et la dimension des aménagements touristiques programmés par L’Etat et préconisés par le SDAR, notamment sur le littoral de Saïdia, entraîneront, sans doute, une évolution démographique autrement plus accélérée pour les deux centres urbains actuels; évolution qui devra se ressentir également de l’effet des aménagements agro-industriels qui interviendront dans l’arrière-pays de ce littoral, et des changements profonds qui affecteront les comportements ludiques de la population et le développement des activités de loisirs dans la zone au cours des prochaines décennies.
Ainsi, l’aménagement touristique du littoral nord-est, avec une station de gabarit international entre Saïdia et l’embouchure de la Moulouya, et une station plus relativement réduite à Ras Al Ma, sans exclure l’émergence de nouveaux noyaux entre ces deux agglomérations ; pourrait porter la population résidente permanente de cet espace balnéaire aux alentours de 30000 à 35000 personnes, auxquelles s’ajouteront, bien sûr, quelques centaines de milliers d’autres en été (période de pointe) et des dizaines de milliers pendant les saisons de moindre fréquentation.
Evolution démographique induite par
les aménagements touristiques préconisés
Villes 2000 2005 2010 2015 2020 2025
Saïdia 3100 3700 5000 8000 12000 17000
Ras Al Ma 3200 4200 7200 9500 12000 15000
Total 6300 7900 12200 17500 24000 32000
Source: élaboration Edesa
Il est donc tout à fait probable que cet espace littoral (Saïdia-Ras Al Ma), qui se trouve entre Oujda-Barkane et le grand Nador-Mlilia, pourrait évoluer vers un espace de résidence, parallèlement au développement de sa fonction touristique, à la manière de ce qui s’est passé entre Rabat et Casablanca, ou entre Tétouane et Sabta.
Il va sans dire que cet accroissement de population ne sera que très faiblement alimenté par la démographie locale (l’indice synthétique de fécondité étant déjà ici inférieur à 2,5 enfants par femme), d’autant plus que le volume actuel de population est fort limité. Ce serait donc le fruit d’une immigration importante, d’origine régionale surtout, sans exclure l’arrivée de populations extra-régionales en quête de travail, d’abord, dans les nombreux établissements touristiques dont une bonne partie sera de haut niveau, ensuite dans les activités annexes (pêche, transport, commerce, gestion, protection de l’environnement, formation, santé, services, etc.).
1.2. Problèmes dominants
Il va sans dire que l’aménagement touristique de grande envergure préconisé sur ce littoral, ainsi que l’affluence d’estivants de plus en plus nombreux, d’un côté, et l’évolution vers un espace de résidence, de l’autre, posent des problèmes de taille qui exigent des actions d’envergure, notamment la disponibilité suffisante en eau, le règlement d’une situation foncière actuellement inadéquate, la réalisation d’infrastructures valables et la formation de ressources humaines de niveau.
1.2.1. Un besoin grandissant d’alimentation en eau
Ceci est conditionné par :
les ressources hydriques locales qui sont faibles et parfois même salées ;
la demande en eau est en augmentation rapide : il y a des besoins énormes pour satisfaire une riviera de niveau international, avec des stations devant aussi accueillir des estivants nationaux, en plus des résidents locaux permanents dont le nombre devra se multiplier au fil des années ;
la concurrence pour l’eau est forte de la part de l’agriculture à cause de la proximité des périmètres irrigués, celle des grandes villes et des centres moyens et petits en multiplication et en extension;
l’eau sera également de plus en plus sollicitée par l’agro-industrie, grande consommatrice d’eau, qui devra connaître un développement important en Basse Moulouya notamment.
Le défi à relever est donc la nécessité impérative de fournir l’eau potable touristique, domestique et industrielle, en quantité suffisante aux différents secteurs économiques et sociaux. Pour Saïdia-Ras Al Ma, il faut satisfaire les besoins :
d’une population de l’ordre de 30.000 à 35.000 habitants permanents à l’horizon 2020-2025,
d’estivants nationaux et étrangers 3 à 4 fois plus nombreux qu’aujourd’hui, en été surtout, et dont le nombre sera fortement augmenté avec les aménagements attendus préconisant une capacité d’accueil de 15.000 lits.
1.2.2. Les infrastructures
A l’état actuel des choses, les deux petits centres urbains de Saïdia et Ras Al Ma souffrent d’un manque flagrant en équipements de base essentiels. Cela concerne principalement, outre l’alimentation en eau, les domaines de l’assainissement, de la voirie, de la santé et de l’éducation.
Les équipements d’assainissement sont quasiment absents et l’évacuation des effluents liquides se fait au moyen de fosses « septiques » et de puits perdus, alors que la nappe est toute proche, ce qui la met en contact direct avec des polluants de toutes sortes. La situation devient intenable par temps de forte pluie, ce qui provoque des inondations locales, notamment à Saïdia, en raison de la topographie plane du site. En été, par contre, les miasmes baignent toute la ville, ce qui n’est guère de nature à encourager le tourisme et la villégiature.
La réalisation d’un schéma directeur d’assainissement liquide de l’ensemble de l’espace littoral Saïdia-Ras Al Ma, est d’une nécessité primordiale. Cela constitue une condition de base pour un aménagement touristique de qualité.
1.2.3. Le cadre urbain
Le tissu urbain des deux centres urbains en question se caractérise par un éclatement flagrant, en raison du manque de raccordement entre ses différentes composantes, d’origines diverses et de conceptions disparates.
En l’absence de documents d’urbanisme adéquats, les opérations visant le développement des centres balnéaires demeurent souvent obsolètes ou, du moins, non opérationnelles, en raison du caractère fragmentaire de la vision et de l’approche qui les ont produites. Autant dire que l’aménagement intégré du littoral de Saïdia-Ras Al Ma devra se faire en fonction de ses spécificités naturelles (extension fort limitée de la bande littorale, fragilité de l’écosystème) et fonctionnelles (tourisme, détente, loisirs, mais aussi résidence permanente).
Malheureusement, le document préconisé pour cette mission, appelé SDAULMO, a été tout à fait ordinaire et n’a pas pu s’élever au rang de stratégie d’aménagement d’un véritable littoral balnéaire appelé à devenir une riviera devant remplir les fonctions d’espace d’accueil d’estivants et de touristes provenant de différents horizons, à la fois nationaux, migrants, maghrébins et européens, comme cela est programmé par le Ministère du Tourisme et comme cela sied au développement régional préconisé par le SDAR.
1.2.4. Les difficultés de l’aménagement touristique
En dépit de son importance depuis longtemps reconnue, l’aménagement touristique de l’espace de Saïdia-Ras Al Ma souffre de nombreuses lacunes, dont les plus saillantes sont les suivantes :
l’absence d’infrastructures hôtelières adéquates et d’unités d’hébergements de niveau. L’unique complexe touristique inachevé de Saïdia représente le contre-exemple du projet réussi, ce qui ne peut que dissuader les investisseurs potentiels ;
l’état des campings existants et leur mauvais aménagement ne répondent pas aux attentes des touristes et des estivants de certaines catégories sociales ;
le manque d’activités de loisir et d’animation de qualité ;
l’absence de transport touristique convenable et approprié ;
la promotion touristique potentielle devra normalement bénéficier de l’accélération de l’urbanisation de la Région. Toutefois, cette évolution reste tributaire du dépassement d’un certain nombre de contraintes qui entravent le plein épanouissement de l’activité touristique, dont on souligne en particulier le problème foncier concernant les terres susceptibles d’être mobilisées pour la réalisation de projets touristiques entre Saïdia et Ras Al Ma, ou dans leur arrière-pays immédiat ;
les investissements touristiques projetés ou en cours de réalisation sur les terrains des communes rurales limitrophes (Laatamna et Madagh), risquent de se traduire de façon négative sur l’aménagement du territoire et d’aggraver les déséquilibres existants. La réalisation d’opérations immobilières dans ces communes rurales voisines pèse sur le devenir du territoire de la commune urbaine de Saïdia et peut modifier la structure de l’espace et le schéma directeur d’aménagement touristique. La coordination entre les deux communes s’avère nécessaire pour établir un plan d’aménagement touristique harmonieux dans son ensemble ;
l’équipement en établissements de restauration demeure quantitativement faible et qualitativement médiocre. Il nécessite une sérieuse amélioration afin de mieux répondre aux besoins accrus des touristes durant l’été, alors que le nombre des estivants se compte par dizaines de milliers tous les jours, et tout particulièrement pendant la durée du Festival de Saïdia, manifestation qui pourrait attirer davantage de visiteurs, de catégories sociales de plus en plus solvables, si elle était réadaptée en conséquence.
1.2.5. Le manque crucial en ressources humaines
Il faut souligner aussi les dysfonctionnements nombreux et flagrants qui caractérisent les activités touristiques en raison du manque de ressources humaines professionnelles et la non organisation du secteur. Les agences de voyages et de tourisme opérant dans la zone visent uniquement la rentabilité immédiate, sans se soucier vraiment du devenir du secteur de leur propre activité.
Le grand aménagement touristique projeté sur le littoral, prévoyant l’ouverture d’une station balnéaire de gabarit international, requiert donc la disponibilité de ressources humaines professionnellement bien formées pour un tourisme multiforme, national et international, ciblant des clientèles très diversifiées ; ce qui représente un domaine encore nouveau dans la Région (à l’inverse du Souss, de Marrakech, de Casablanca, Rabat, Fès ou Tanger et Tétouane) et implique la création d’un enseignement professionnel touristique approprié.
1.2.6. Les contraintes environnementales
L’embouchure de la Moulouya subit d’importants changements dus aux transformations du cours et du débit de l’oued. Ces déplacements peuvent avoir un impact profond sur l’équilibre des plages de la zone et sur le fonctionnement du port de pêche proche de Ras Al Ma. Celui-ci connaît l’ensablement de son entrée, du fait du transit du sable avec la dérive ESE-WNW.
La côte est formée parfois de falaises vives et découpées par de profonds vallons. La faible stabilité de ces falaises représente un risque sérieux pour toute installation humaine touristique ou infrastructurelle durable.
Différentes accumulations sableuses du modelé dunaire constituent un stock sableux que toute exploitation imprudente aboutirait à sa déstabilisation de manière plus ou moins définitive.
A Saïdia, la construction de plusieurs équipements de base (port, station balnéaire…) ne respecte pas les normes techniques et la préservation de l’environnement, comme le montre bien la construction des villas et des groupements d’habitat tout près du littoral ; ce qui se traduit négativement sur la qualité de la plage et l’harmonie du centre urbain lui-même, qu’il s’agisse de Saïdia ou de Ras Al Ma.
1.3. Choix stratégiques d’aménagement et de développement
Le développement de ce littoral est indispensable et doit se révéler particulièrement rentable à plusieurs égards, car cela allégera la forte pression qui s’exerce sur certaines portions du littoral atlantique central marocain et ce, en drainant une partie des activités et des flux d’échange. Cela permettra également au Maroc de respirer aussi par sa façade méditerranéenne, surtout que l’Oriental dispose du littoral marocain le plus favorable sur cette mer.
Les grandes options d’aménagement peuvent s’énoncer ainsi :
Schéma d’Aménagement du littoral Saïdia-Ras Al Ma. Cet aménagement prendra toute sa dimension si, parallèlement, les secteurs public et privé procèdent à la mise en valeur des potentialités régionales très diversifiées (montagne, thermalisme, agro-tourisme, éco-tourisme, steppes, oasis…). Cela doit transcender sérieusement l’approche banale du SDAULMO, pour produire et concevoir un aménagement intégré de la côté et de son arrière-pays.
Les aménagements routiers programmés à court et moyen termes (route côtière, autoroute Fès-Oujda ; dédoublement de l’axe Oujda-Saïdia, prélude à la construction de l’Autoroute de la Méditerranée, liaisons Taourirt-Nador et Al Aïoune-Barkane,…) permettront de rapprocher très sensiblement les zones intérieures émettrices de touristes nationaux et faciliteront, ainsi, l’accès des estivants balnéaires provenant de ces espaces intérieurs.
A cet effet, il y a lieu de souligner que les actions à proposer dans ce domaine devront s’inscrire dans une stratégie qui vise :
La sauvegarde du patrimoine routier actuel, par la réalisation de projets d’entretien et de maintenance du réseau de communication et des différents ouvrages d’art ;
La modernisation et l’adaptation du réseau de transport par la réalisation de projets d’élargissement, de dédoublement, de contournement des agglomérations et d’amélioration d’itinéraires ;
L’extension du réseau, par la réalisation de projets d’autoroutes ou d’axes à caractéristiques autoroutières, de grandes liaisons stratégiques et des routes de désenclavement, dont notamment :
L’achèvement de la construction de ce que l’on appelle la rocade méditerranéenne (RN16) entre Ras Al Ma à Nador, puis au-delà vers l’ouest jusqu’à Sabta et Tanger, points essentiels de contact avec l’Europe, sur le plan commercial et touristique ;
L’élargissement et le renforcement de la route reliant Ras Al Ma à Barkane ;
L’entretien des routes et bretelles transversales desservant la côte et les différents centres et sièges des communes avoisinantes ;
L’amélioration des liaisons maritimes, aériennes et terrestres, ainsi que l’installation d’équipements de standing qui sont de nature à introduire l’espace de Saïdia-Ras Al Ma dans l’aire touristique euro-méditerranéenne ;
La réadaptation du cadre incitatif de l’investissement dans le secteur touristique, la modernisation de l’infrastructure hôtelière, le développement des équipements de base et la préservation de ce site touristique de grande valeur. Ces actions auront des effets positifs sur l’amélioration des conditions de vie de la population locale et sur l’accroissement des recettes des communes concernées. Toutefois, ces perspectives restent hypothéquées par des problèmes fonciers souvent épineux, qu’il convient d’assainir impérativement et au plus vite ;
S’agissant des ressources financières, la richesse de la matière imposable à la commune urbaine de Saïdia, surtout pendant la saison estivale, offre une opportunité qui pourrait générer des recettes supplémentaires. Il conviendrait également d’exploiter les ressources financières disponibles qui pourraient être utilisées pour développer le patrimoine communal par l’acquisition de nouveaux biens à l’intérieur et à l’extérieur de la Commune. Dans ce contexte, il est à signaler que la commune de Saïdia exerce un pouvoir de fait et non de droit sur son patrimoine immobilier public et privé (PDES de Saïdia 2000-2004) ;
Le développement du secteur de la pêche qui requiert, de son côté, une attention toute particulière. En effet, en dépit du caractère relativement limité des ressources halieutiques dans la Région, l’activité de pêche devra être nécessairement dynamisée pour répondre aux besoins croissants d’une population plus nombreuse et plus urbanisée. Ces besoins vont augmenter davantage avec le développement du tourisme, d’où les perspectives intéressantes de développement de l’aquaculture que connaît déjà la zone.
L’espace de projets de Saïdia-Ras Al Ma qui dispose du port de Ras Al Ma, et qui devra accueillir très prochainement le nouveau port de Saïdia, offre des possibilités d’installer d’autres petits ports et abris de pêche qui pourront doter la Région d’une meilleure capacité en matière de pêche côtière, d’autant plus que la route littorale Saïdia-Tanger, en construction, constituera un axe de liaison, de communication et, aussi, de commercialisation des produits de la mer.
En effet, au niveau de Saïdia-Ras Al Ma, deux secteurs pourraient s’individualiser progressivement. Le premier est le secteur de Ras Al Ma-Embouchure de la Moulouya, avec une dimension plus réduite que le secteur de Nador, puisqu’il comprend un port aux possibilités de développement non négligeables (Ras Al Ma), avec une unité d’aquaculture relevant de Marost, en connexion avec l’activité de la lagune de Bou Arg. Le second secteur devra être celui de Saïdia, avec le petit port artisanal actuel et les ports de plaisance et de pêche en cours d’achèvement.
Par ailleurs, les populations littorales ont accumulé un savoir-faire marin important leur permettant de tirer profit des produits de la mer, soit comme activité principale, soit comme activité d’appoint. Il y a donc là un potentiel humain de qualité, qu’il s’agit de valoriser et de requalifier en vue d’une meilleure rentabilité de l’activité et de l’amélioration des conditions de vie des marins-pêcheurs.
2. actions et espaces d’aménagement
2.1. La station balnéaire de Saïdia : un pôle touristique international en puissance
2.1.1. L’amorce d’une « riviera » marocaine
Située sur la frontière maroco-algérienne et à l’extrémité Est de la côte méditerranéenne, Saïdia est le principal centre balnéaire de tout l’Oriental. En effet, il est doté d’une plage qui s’étend sur une quinzaine de km de sable fin, bordée d’un boisement d’eucalyptus, avec des conditions climatiques convenables, le tout le prédisposant à jouer le rôle moteur dans le développement touristique balnéaire et, progressivement, dans l’intégration des autres potentialités économiques et socioculturelles que renferme la zone.
L’importance de la station est un fait récent. C’est à partir de la deuxième moitié des années 80, que le tourisme y a connu un véritable essor grâce au marché régional et à l’ouverture de la frontière maroco-algérienne. Les mutations socio-culturelles qui ont traversé la Région et le comportement de la deuxième génération des MRE expliquent l’importance des flux touristiques. Ces aspects renforcent le caractère saisonnier de l’activité de la station et du centre urbain de Saïdia et expliquent, en grande partie, le mode d’évolution du cadre urbain du centre et de la forme dominante du tourisme local.
En 1994, les résidences secondaires, au nombre de 1338, constituaient 87% du parc de logement recensé dans le centre, ce qui représenterait une population non-résidente virtuelle de l’ordre de 16000 habitants. Les 4 campings de la station (Tennis, Al Mansour, International, ONMT) représentent une capacité d’accueil de l’ordre de 1000 à 1500 tentes. La fonction de cette catégorie d’hébergement est capitale, car elle élargit l’aire de drainage du centre. Ces indicateurs confirment la transition de Saïdia de la situation d’une station à rayonnement régional vers celle d’une station de dimension nationale et même maghrébine.
L’intérêt de cet élargissement est d’autant plus patent que les raisons de la migration de loisirs mettent en relief l’importance du potentiel dont bénéficie Saïdia (qualité de la plage, animation liée au Festival, sécurité, calme, existence de certaines structures d’accueil familiales représentées par les résidences secondaires…).
Par ailleurs, la décision du Ministère du Tourisme de faire du littoral de Saïdia l’une des grandes zones d’aménagement touristique prioritaire, permettra de la doter de structures d’accueil de niveau international, avec des capacités et des aménagements en conséquence, en plus de l’ouverture d’un port de plaisance.
Cet aménagement touristique d’envergure, combiné aux améliorations du réseau routier zonal et régional et de l’existence de trois aéroports proches (Oujda-Angad, Al Hoceimah, Al Aroui), constitue un tournant décisif dans l’évolution du tourisme de l’Oriental tout entier.
En effet, l’aménagement du littoral de Saïdia prendra ainsi une autre dimension si, parallèlement, les secteurs public et privé procèdent à la mise en valeur des potentialités régionales très diversifiées (montagne, thermalisme, écotourisme, steppes, oasis,…), non seulement dans cet espace, mais aussi dans les espaces limitrophes, ce qui devrait intégrer le tourisme régional à l’espace touristique national et ouest-méditerranéen.
2.1.2. Les aménagements urbains
Les équipements économiques et socioculturels
Les différentes phases d’urbanisation de la ville ont abouti à la saturation de la partie centrale de la ville ainsi que du front de mer évoluant, de manière linéaire (sans développement en profondeur) par l’édification de résidences secondaires aux dépens de la forêt et du littoral.
En dehors de quelques terrains de sports, toutefois mal équipés, l’infrastructure sportive est quasi-inexistante. Il en va de même pour les équipements culturels, à l’exception du Festival de Saïdia qui n’arrive pas à diversifier ses produits et à drainer davantage de visiteurs.
Saïdia dispose d’une école primaire et d’un noyau de collège, établissements qui ne sont pas conformes aux normes en vigueur pour la construction des établissements scolaires. La ville ne dispose pas d’infrastructures médicales en mesure de satisfaire la demande résidente locale en matière de santé et de soins, et encore moins celle de la population très nombreuse des estivants qui se compte par dizaines de milliers. L’unique dispensaire disponible actuellement reste fort insuffisant, d’autant plus qu’il manque de service de maternité et celui des urgences.
Cela est absolument à revoir pour doter la station d’équipements de santé adéquats, en quantité et en qualité, en considérant à la fois les spécificités d’une station touristique que l’on veut de niveau international et les besoins de la population locale et environnante qui devra augmenter de façon très sensible, comme conséquence de ces aménagements.
Il faut remarquer que l’absence d’un passage frontalier donnant un accès direct sur le territoire algérien et la fermeture de la frontière avec ce pays se ressentent fortement sur le développement de l’activité touristique de la station.
L’absence de centres commerciaux handicape le développement des activités commerciales. Dans ce cadre, il faudrait encourager l’établissement de supérettes pour servir les touristes, marocains et étrangers, si on veut promouvoir un tourisme de séjour pour une clientèle ayant d’autres exigences que celles des estivants actuels. Bon nombre de MRE seraient fort intéressés par l’initiation de tels projets.
L’assainissement liquide
La ville de Saïdia ne dispose pas d’un réseau d’assainissement structuré. Seuls quelques lotissements sont équipés de canalisations tertiaires, d’ailleurs non fonctionnelles.
L’évacuation des eaux usées à Saïdia se fait à travers des fosses « septiques » et des puits perdus. Afin de sauvegarder ce site touristique important et éviter la pollution de la nappe phréatique se trouvant à moins de 2 m de profondeur, la réalisation du Schéma Directeur d’Assainissement Liquide, avec une station d’épuration, est d’une nécessité primordiale et déterminante pour l’avenir touristique de ce site de grande valeur. Ce projet devrait aussi porter sur la réalisation d’un réseau de type séparatif et d’une station de pompage. Le maintien de la situation actuelle, fort médiocre, serait en contradiction flagrante avec la volonté de promouvoir une station touristique de niveau international.
2.1.3. Les impératifs d’aménagement
En vue d’instaurer un tourisme durable, les actions prioritaires suivantes doivent être entreprises :
Clarifier la question du foncier qui constitue un handicap majeur au développement de la ville dans la mesure où il y a des litiges à régler entre les départements de l’Equipement, des Eaux, des Forêts et les Domaines. Il faut également identifier les statuts des terrains avoisinants pour permettre la constitution d’un patrimoine foncier municipal important, susceptible de doter la ville touristique future d’une base de développement confortable ;
Régler la question cruciale de l’assainissement par la réalisation de deux stations d’épuration, ce qui encouragera la réalisation de nombreux projets touristiques actuellement en attente. La question est d’autant plus importante qu’il s’agit de préserver l’environnement naturel (eaux littorales, plages, nappes souterraines), le cadre urbain et touristique, tout en cherchant à recycler et à réutiliser des quantités d’eaux si précieuses ;
Revoir le plan d’aménagement à la lumière des données démographiques et économiques actuelles, pour répondre aux besoins actuels et futurs de la ville de Saïdia et poser les bases d’une urbanisation harmonieuse, qui permettra de valoriser les potentialités touristiques de la ville et aller dans le sens d’un tourisme à caractère durable, tout en intégrant ce document d’urbanisme dans le Schéma Directeur d’Aménagement du Littoral qu’il s’agit de revoir complètement;
Revoir le découpage administratif pour qu’il soit plus adapté à l’évolution urbaine de l’espace de projets, ce qui équivaut à élargir le secteur littoral, afin d’en assurer un développement en profondeur ;
Exploiter les atouts touristiques du site, qui sont notamment : la plage, la qasbah, le palais du festival de Saïdia, l’espace occupé par le bois d’eucalyptus, le paysage agricole pittoresque proche ;
Elaborer une stratégie de marketing pour valoriser les potentialités touristiques de Saïdia et son littoral ;
Revoir les espaces touristiques déjà occupés par les diverses institutions d’œuvres sociales, en vue d’en réaliser un réaménagement global et de les refonctionnaliser à des fins touristiques ;
Etaler la période touristique avec l’encouragement de l’installation de tours operators, d’agences de voyages, d’agences de services, etc;
Réaliser l’audit du port pour refonder sa relance sur des bases plus sûres et plus stables ;
Construire un Camping de standing international ;
Valoriser la Qasbah en dégradation, afin d’y installer les activités essentielles du Festival touristique et culturel ;
La basse plaine de Saïdia (Sareg) est une zone actuellement soumise à une forte pression pour le développement du tourisme balnéaire et de l’urbanisation. La conservation de bandes végétales suffisamment denses et larges entre les terrains occupés, représente une condition de stabilité fondamentale du littoral;
Développer les activités de pêche pour la consommation directe et même pour la conserverie ;
Intégrer le port de plaisance dans l’environnement littoral.
Elargir et renforcer la route qui relie Ahfir à Saïdia, avec l’élargissement du pont sur l’oued Aghbal, vu l’intensité de la circulation qui se produit en période estivale, notamment dans le mouvement de navettes journalières qui fonctionnent entre Oujda et la Côte.
2.2. Ras Al Ma
2.2.1. Les problèmes dominants
En raison de sa position géographique sur le littoral méditerranéen, en forme de cap, le centre de Ras Al Ma est doté d’un port destiné essentiellement à la pêche, ce qui oriente l’activité principale de la population.
Le cap de Ras Kabdana, ce cap constitue une avancée rocheuse située à environ 60 km à l’Est de Nador. Les ouvrages de protection contre les fortes houles limitent une surface d’environ 16 ha. Si ces ouvrages sont en bon état. les problèmes d’ensablement nécessitent deux campagnes de dragage par an (de 30.000 à 40.000 m3).
Pour le port et le lotissement « Boufadis » (équipé d’un réseau d’assainissement unitaire), les eaux usées et pluviales se déversent directement dans la mer sans traitement préalable.
Les ordures collectées sont tout simplement jetées dans les terrains vagues et viennent même enlaidir le merveilleux site de Boufadis qui bénéficie d’une vue imprenable sur la mer sur les Iles de la Moulouya (dites Iles Jaafariya) proches.
L’état des voies est en dégradation, suite à l’absence d’ouvrages de protection de ces dernières contre les eaux de ruissellement. De même, la prolifération de nouveaux quartiers, suite à la réalisation d’un certain nombre de lotissements, a créé d’autres besoins qui restent à satisfaire.
Seule l’artère principale et les rues du lotissement Boufadis sont revêtues. Mais si les voies du lotissement sont équipées de trottoirs, l’artère principale du centre ne l’est pas. Ailleurs les voies prévues par le plan d’aménagement sont matérialisées pour la plupart, mais attendent toujours d’être revêtues. Le pourcentage de voies revêtues ne dépasse guère 20% des voies existantes.
2.2.2. Les projets d’aménagement
Une série d’actions fondamentales et urgentes sont à mener dans le cadre de l’aménagement et du développement de Ras Al Ma :
La première préoccupation consiste à disponibiliser l’eau potable, ce qui est une condition sine qua non pour le développement touristique et urbanistique du centre;
Traiter de façon efficace les rejets urbains solides et liquides avant leur évacuation ;
Epuration des eaux usées pour protéger le port, la plage, l’activité d’aquaculture de Marost) ;
Régler le problème foncier de toute urgence;
Du côté urbanistique, le développement des constructions dans le centre de Ras Al Ma, a connu un rythme accéléré pendant les dernières années. De nouvelles zones d’urbanisation ont été ouvertes et l’aire couverte par le plan de développement du centre se trouve largement dépassée. L’élaboration d’un plan d’aménagement est tout à fait indispensable, prenant en considération le caractère de ville côtière, de station balnéaire de qualité et de port, tout en s’intégrant dans le cadre du Schéma Directeur d’Aménagement du Littoral;
Planter des bandes de végétation dense entre les zones occupées ;
Etudier les causes d’érosion de la plage de Ras Al Ma, afin d’assurer sa protection ;
Stabiliser les dunes récentes et anciennes par une végétalisation dans la zone ;
Mettre en œuvre les mesures préventives adéquates pour atténuer les effets de la route côtière sur l’espace de projets ;
Relancer l’activité halieutique pour promouvoir la qualité exceptionnelle du poisson de cet espace de la zone ;
Aménager une zone industrielle à l’intérieur du port, ce qui devrait donner un coup de fouet à l’économie de la ville.
Par ailleurs, différents projets d’aménagement touristiques sont envisagés par le département concerné, à savoir :
projet d’étude élaboré par le Ministère du Tourisme, avec la coopération de l’Agence de promotion et de développement des provinces et préfectures du Nord, concernant l’équipement de la station littorale de Ras Al Ma;
club de chasse sous-marine ;
club de pêche;
unités d’Aménagement Touristique Ras Al Ma1 et Ras Al Ma2, déjà identifiées et déterminées sur des superficies respectives de 23ha et 158ha.
2.3. L’indispensable protection de l’environnement
Le capital fondamental du littoral de Saïdia-Ras Al Ma est son environnement, propice à l’activité touristique et aux plaisirs de la mer. Or, cet environnement est particulièrement vulnérable. On en souligne les aspects essentiels suivants, dont chacun requiert des mesures de sauvegarde spécifiques.
L’amenuisement des ressources halieutiques
La Méditerranée, étant d’emblée une mer aux ressources relativement limitées, souffre, de surcroît, de la surexploitation continue de son potentiel halieutique. Cette dégradation des ressources de la mer se double de celle du milieu marin lui-même, comme conséquence de l’aggravation de la pollution des eaux, due aux rejets de déchets solides et liquides, d’origine chimique, industrielle, domestique et agricole, sans avoir subi aucun traitement préalable.
Par ailleurs, l’espace de Saïdia-Ras Al Ma est sujet périodiquement à la prolifération de certaines espèces de phytoplanctons toxiques (dits algues rouges) qui rendent les coquillages non comestibles ; ce qui oblige à la fermeture provisoire de la zone à la collecte de ces produits jusqu’à disparition totale de ces risques.
La pollution multiforme
Parmi les secteurs de l’espace de projets de Saïdia-Ras Al Ma qui semblent vivre une situation plus ou moins critique on cite :
L’embouchure de la Moulouya où viennent se déverser les polluants collectés par le fleuve et ses affluents tout au long de leur cours;
Le secteur balnéaire de Saïdia qui accueille des centaines de milliers d’estivants, alors que la station n’a pas de système d’assainissement;
Les eaux provenant de Tafoughalt, qui se jettent dans l’oued Zagzal sont de plus en plus polluées par le développement urbain et touristique. Une large aire de pique-nique, existant près de la Grotte du Pigeon, est la source d’une forte pollution de cet oued. De même, le tourisme anarchique (campings, brèves visites), près de la Grotte du Chameau, amène beaucoup de déchets qui finissent dans le lit de l’oued Farrouj. Il faut s’attendre à une forte pollution des eaux dans cette vallée, à moins d’y entamer une action urgente d’aménagement adéquat et de mise en place d’un système de collecte de ces déchets.
Les foyers de pollution de la plage de Saïdia sont constitués par les rejets des eaux usées d’une station balnéaire algérienne contiguë, de l’autre côté de l’Oued Kiss, dont les collecteurs déversent dans la mer des centaines de tonnes de détritus et d’eaux usées, principalement en été. Par effet des vents, dont les alizés, des plaques d’eaux usées se répandent sur la surface de la mer dans la zone de baignade. Cet Oued est également le déversoir des eaux usées d’Ahfir.
Le SIBE de l’embouchure de la Moulouya
Le site, identifié de part et d’autre du déboucher de la Moulouya, est caractérisé par des gorges entaillées en amont par le fleuve et par une large plaine. Peuplé de plantes rares (notamment le Tamarix) ou de plantes halophiles, le site constitue un refuge pour de nombreuses espèces d’oiseaux.
A vocations multiples et d’une qualité exceptionnelle, le site reste l’unique espace naturel viable et ouvert à une valorisation écologique pour la partie Nord-Est de l’Oriental fortement peuplée et bien fréquentée par les touristes locaux et, bientôt, par de nouvelles clientèles d’origines nationale et étrangère. Le site exige donc un plan d’aménagement et de gestion spécifique, avec des actions qui puissent assurer à la fois sa valorisation immédiate et la préservation durable de ses richesses naturelles.
Conclusion
Le littoral de Saïdia-Ras Al Ma est un espace presque exclusivement urbain qui comprend la municipalité de Ras Al Ma, relevant de la province de Nador, et le centre de Saïdia, se trouvant dans la province de Barkane, avec l’espace intermédiaire s’étendant à l’est et à l’ouest de l’embouchure de la Moulouya.
De la frontière à Ras Al Ma, le potentiel touristique est important, car il s’agit de larges plages sableuses pratiquement ininterrompues sur les deux rives de l’embouchure de la Moulouya. Pour ses différents atouts, le littoral de Saïdia-Ras Al Ma reste l’aire touristique principale de l’ensemble de la Région. L’évolution du secteur touristique demeure fortement tributaire du dépassement d’un certain nombre de contraintes à savoir : la disponibilité de volumes croissants en eau, la protection de l’environnement de toute forme de pollution et de dégradation, l’aménagement de la bande côtière pour éviter toute congestion entre Saïdia et l’embouchure et la clarification des statuts fonciers des terrains nécessaires pour les projets urbains et touristiques.
La mise en valeur des potentialités de cet espace induira une croissance substantielle de la production et de l’emploi. Pour ce faire, l’approche stratégique adoptée doit cibler la valorisation du potentiel existant, l’amélioration de l’infrastructure d’accueil et d’animation et l’encouragement des investissements dans ce secteur.
Les plages de Saïdia et de Ras Al Ma pourraient donc constituer un pôle autour duquel devraient se cristalliser des projets qui permettront une promotion touristique potentielle.
Vu sa valeur inestimable, son caractère touristique et sa situation géographique, l’espace de projets de Saïdia-Ras Al Ma mérite une attention toute particulière et des actions volontaires bien réfléchies et suffisamment pesées, tout en étant fortement chargées du souci de développement durable. Ceci appelle à ériger cet espace en entité de gestion à part entière pour en assurer le meilleur usage et en préserver la qualité de l’environnement. Ce littoral, qui présente des avantages d’aménagement et des opportunités d’investissements, est susceptible de constituer, dans un futur proche, une station balnéaire d’envergure internationale et de représenter l’un des moteurs essentiels de développement de l’ensemble de l’aile orientale du Maroc.
5 Comments
Que prevoir l’urbanisme sur le plan de la construction en hauteur sur la corniche(Bd Mohamed V) et la deuxième rangée(Bd HASSAN II)?
Sa fait plus que 10ans quand n’attend les routes ces toujours pas fait
En hiver ces inondé même les taxi ils veules pas venir. et en été en mange la terre rouge( ou avaler)
j’étais réclamé plusieurs fois sans résultat
J’adore aller en hiver s’est pas faisable et aller avec les copines ses une vrais honte
EN fait tout pour fadésa. ET en oublie la vielle ville de Saida avec ses belles maisons qui pourrisse
et pourtant je continu a y allé.
Je vous remercie infiniment pour la qualité de ce document qui m’a beaucoup aidé dans la constitution d’un diagnostic stratégique territorial sur la commune urbaine de Saidia !
Au fait, j’ai oublié de me présenter ! Je suis étudiant en 2ème année du Master professionnalisant pour l’année académique 2015/2016 au sein de l’INAU, Rabat.
Qui est l’auteur de cet article?
A quoi sert tout ça , quand l’eau n’arrive même pas au 1er et