L\’ Oriental : L’INDISPENSABLE QUALIFICATION Des villes
5
L’INDISPENSABLE QUALIFICATION Des villes
5.1. la Problématique urbaine de l’Oriental
Le mode de développement, actuellement dominant dans le monde et qui a été adopté précocement par le Maroc, se fonde sur l’exigence impérative de réaliser une croissance continue, sous-tendue par l’augmentation et la diversification de la production, d’un côté, et par l’encouragement et l’accélération de la consommation, de l’autre.
Par ailleurs, l’option de développement volontariste préconisé par le SDAR exige l’engagement décisif de l’Etat et des pouvoirs publics, aux différents niveaux de compétence, pour préparer l’environnement propice au secteur privé auquel reviendrait la charge de faire la croissance économique. Cette vision de développement qui repose essentiellement sur la croissance des activités industrielles, touristiques et tertiaires, « exportatrices » par rapport aux limites de la Région, est incontestablement une option urbanisante.
Il est vrai que le monde rural de l’Oriental conserve encore d’importantes opportunités d’investissement dans l’agriculture irriguée et en sec, dans l’élevage sous toutes ses formes, ainsi que dans les diverses activités extra-agricoles, notamment le commerce, les services et le tourisme, en vue d’en dynamiser une économie pour l’essentiel léthargique jusqu’aujourd’hui et, du coup, en hâter la mise à niveau économique et socioculturelle.
Toutefois, il est incontestable que ce sont les villes qui devront accueillir l’essentiel de l’investissement qui sera fait au cours des décennies à venir. Le succès de l’entreprise de développement régional exige donc l’existence de villes efficacement équipées, harmonieusement structurées, dotées d’infrastructures modernes, notamment dans les domaines des transports et des télécommunications, rationnellement gérées, maîtrisant leur environnement et leur croissance, tout en offrant un cadre de vie agréable. Ce sont là des conditions indispensables à remplir pour que les villes de l’Oriental puissent séduire les investisseurs potentiels locaux, nationaux ou étrangers, d’un côté, et pour qu’elles soient en mesure de retenir leurs élites et leurs forces vives capables de leur insuffler le dynamisme nécessaire, d’y apporter l’animation souhaitée et d’y constituer un marché de consommation viable, de l’autre.
Par ailleurs, la qualification du milieu urbain au plan économique, pour lui permettre de remplir pleinement et efficacement sa fonction de locomotive de développement régional, est également requise, parce que ce sont les villes qui devront abriter au moins les 2/3 de l’ensemble de la population régionale vers 2015 et, sans doute, les 4/5 vers 2025. Cela représente, pour l’horizon du SDAR, quelque deux millions de personnes, pour lesquelles les agglomérations urbaines doivent être suffisamment préparées pour en satisfaire les besoins en logements, en emplois, en éléments de confort, en infrastructures de circulation et de transport, de santé, d’éducation, de culture et de loisirs.
Pour atteindre ces objectifs, dans des délais certes raisonnables, mais de plus en plus imminents, les planificateurs et gestionnaires de la ville, que ce soit aux niveaux national, régional, provincial ou municipal sont contraints de déployer des efforts importants et continus dans tous les domaines de la vie économique et sociale afin de rattraper les multiples retards, souvent affligeants, combler les diverses lacunes, redresser les nombreux dysfonctionnements, restructurer l’économie et le tissu urbains, dans le but d’atténuer les disparités et les inégalités socio-spatiales.
Cela représente une tâche multidimensionnelle qui requiert des ressources financières consistantes, des moyens techniques performants, des documents d’urbanisme opérationnels, un dispositif juridique adéquat, des structures institutionnelles idoines et des ressources humaines efficientes. Ce sont là les ingrédients nécessaires pour assurer à la ville une gestion rationnelle basée sur la coordination des actions entreprises par les différents intervenants et opérateurs, dans le but d’obtenir le rendement le plus probant.
Autrement dit, le défi que doivent affronter les villes de l’Oriental, tout comme d’ailleurs la plupart des villes marocaines, est à la fois gigantesque, complexe et pluri-sectoriel. Cela est aggravé par les effets combinés de différents facteurs particulièrement puissants qui agissent en milieu urbain et qui sont tous lourds de conséquences. Il va sans dire que la nature et la taille de ces problèmes et, donc, des défis qu’il faudra affronter, varient énormément selon la taille de la ville, ses fonctions, son rythme d’accroissement et son potentiel à maîtriser le fonctionnement de son système.
Dans l’Oriental, cinq grands facteurs participent profondément et diversement à la perturbation de la croissance urbaine, à déranger le tissu des villes et à saper leur base économique, les rendant souvent incapables de maîtriser leur développement et de soigner leur environnement et leur cadre de vie. Il s’agit des facteurs suivants :
· Le rythme particulièrement rapide de l’urbanisation, animé par une fécondité toujours soutenue, mais surtout par une immigration d’origine rurale de plus en plus accélérée qui accentue le niveau de pauvreté et de chômage dans les villes et participe amplement à l’extension des noyaux d’insalubrité et des formes de sous-habitat ;
· L’importance très forte de l’émigration à la fois vers les autres régions du pays et vers l’étranger. En effet, l’émigration interne emporte une bonne partie de l’élite locale privant ainsi les villes de l’Oriental d’une large fraction des cadres et des compétences qu’elles ont durement formés, tout en réduisant, du coup, le pouvoir d’achat de la formation sociale en place et, donc, du marché de consommation local, tout aussi bien au niveau matériel qu’au plan culturel, ce qui se répercute sur leur appareil productif.
A son tour, l’émigration externe apporte sans doute, une masse monétaire substantielle, mais qui malheureusement contribue activement à enflammer le marché foncier, à exacerber le mouvement de construction en élevant des maisons cossues fort onéreuses, qui ne sont qu’occasionnellement occupées, pour une bonne proportion d’entre elles, ce qui entraîne l’aggravation de la crise de logement, d’un côté, et génère la dispersion des lotissements, l’éclatement des tissus urbains et le sous-équipement sous toutes ses formes, de l’autre ;
· Le commerce frontalier informel dans la mesure où l’activité de contrebande, fortement ancrée dans la Région, est avant tout une activité urbaine, tant par les capitaux qui la sous-tendent que par les réseaux qui l’organisent et les marchés qui l’animent, constituant une grande partie de la base économique des deux grands pôles urbains de la Région (Oujda et le Grand Nador-Mlilia), ainsi que de nombreuses villes, moyennes et petites, vivant dans leur orbite.
Ce commerce frontalier parallèle débordant, constitue la source de très nombreux facteurs de dérangement de l’environnement urbain. D’abord, il génère une panoplie infinie d’activités informelles dans les multiples branches du commerce, des services, du change, du transport… activités qui envahissent l’essentiel des quartiers centraux des villes, tout en multipliant les aires d’étalage et de vente dans les quartiers périphériques.
Ensuite, il produit des quantités considérables de déchets, pour la plupart non biodégradables, qui jonchent les chaussées, les trottoirs, les places et les aires de vente, tout en occasionnant le bouchage des avaloirs et des égouts. Puis, il occasionne un intense trafic motorisé dû à la circulation effrénée que génère le transport des marchandises, ainsi que l’afflux de la masse des acheteurs, de tous gabarits, venant d’horizons proches et lointains pour s’approvisionner au détail ou au semi-gros, ce qui complique davantage les problèmes de circulation dans des tissus urbains aux trames viaires étroites et ne disposant ni d’aires de stationnement suffisantes, ni de voies d’évitement appropriées.
Enfin, ce commerce réalise, pour ses magnats surtout, mais aussi pour beaucoup d’intermédiaires et de complices agissant à plusieurs niveaux, des profits faramineux que leurs détenteurs s’ingénient d’investir en partie dans le foncier et l’immobilier, ce qui amplifie outre mesure le phénomène de spéculation dans ces domaines et contribue à l’exagération de l’éclatement des villes et à la complexification de leur gestion ;
· La situation foncière qui se caractérise par la grande confusion des conditions d’appropriation et des titres de propriétés, liés à la ténacité du régime dit «khalifien» qui sévit dans toute la Province de Nador, à l’instar de l’ex-zone de colonisation espagnole, d’un côté, et à la permanence, dans beaucoup de périmètres urbains, de terres collectives, souvent non délimitées correctement. Dans l’un et l’autre cas, le sol urbanisable se heurte à des obstacles souvent insurmontables pour le verser dans le marché foncier formel, ce qui constitue un facteur supplémentaire mais puissant de non maîtrise de l’urbanisation, d’autant plus que la quasi totalité des villes n’ont pas pu sou su se constituer de réserves foncières suffisantes pour organiser leur extension (voir chapitre 1).
· La déficience de la planification urbaine qui s’explique par le fait que la plupart des centres urbains se sont étendus à des rythmes accélérés et durant plusieurs décennies sans disposer d’aucun document d’urbanisme pour en orienter et maîtriser la croissance. Il en est pratiquement de même pour les villes qui ont, certes, bénéficié de l’existence d’un tel outil, mais qui, pour de multiples raisons, relevant essentiellement du niveau de gestion et de gouvernance en vigueur, se sont trouvées incapables de mettre en pratique les dispositions de leur Plan d’Aménagement ou de leur SDAU.
En somme, les villes de l’Oriental souffrent de déficits flagrants et de dysfonctionnements multiples qui ne sont guère de nature à en rehausser l’image et à y attirer l’investissement. On peut les lister comme suit :
– l’impact négatif des activités illicites et informelles,
– l’éclatement du tissu urbain ;
– la prolifération de l’habitat insalubre et du sous-habitat ;
– le manque d’équipements de base en matière d’eau, de santé, d’enseignement de qualité, de loisir, de culture, etc ;
– des problèmes aigus de circulation ;
– un environnement médiocre marqué par un niveau d’assainissement peu satisfaisant ;
– une pauvreté sociale cruciale qui se manifeste, dans de nombreux cas, par de multiples formes de mendicité et de délinquance.
L’ensemble de ces problèmes représente des handicaps très sérieux dont la permanence hypothèque douloureusement l’avenir des villes de l’Oriental. Celles-ci sont contraintes, pour pouvoir accéder au niveau de développement requis, d’opérer des transformations profondes dans leurs systèmes de croissance, de production, de fonctionnement et de gestion, et de procéder à des améliorations tangibles de leur cadre de vie et des services sociaux qu’elles offrent.
Sept grands chantiers doivent être ouverts simultanément pour permettre à ces villes d’atteindre le niveau de qualification souhaité : la consolidation de la base économique ; la maîtrise de la croissance urbaine ; le renforcement des équipements de base ; la refonte du système de circulation ; l’organisation de l’assainissement et la sauvegarde de l’environnement ; la création de l’emploi ; et la rationalisation de la gestion.
5.2. Consolidation de la base économique des villes
Considérant la nature des activités qu’elles possèdent et le niveau des services qu’elles offrent, les villes de l’Oriental peuvent être ventilées en trois grandes catégories :
· Les pôles économiques principaux qui se caractérisent par une économie assez diversifiée parfois, combinant, de manière inégale, industrie, administration, commerce et services. Ce sont les grandes agglomérations d’Oujda, de Nador-Mlilia, de Barkane et de Taourirt, auxquelles on pourrait adjoindre la station balnéaire de Saïdia qui base son rayonnement sur l’activité touristique.
On remarquera qu’à l’exception de cette dernière localité, il s’agit de grands centres administratifs, chefs-lieux de préfecture ou de province, et que l’appareil commercial est fortement dominé par le trafic frontalier, du moins pour les deux plus grandes, Oujda et Nador. L’industrie demeure relativement limitée un peu partout. C’est incontestablement le Grand Nador qui dispose de la base économique relativement la plus étoffée et la plus diversifiée en raison de l’importance du port, de la puissance du commerce de contrebande, et de la présence de zones industrielles (Salouane et Bni Ançar).
· La seconde catégorie est composée d’une dizaine de centres qui possèdent une ou deux activités plus ou moins importantes qui représentent une base économique souvent limitée. Ce sont des chefs-lieux provinciaux comme Jrada ou Bouarfa, des villes moyennes (à l’échelle régionale bien sûr) disposant de certains services ou d’une entreprise industrielle relativement importante comme Al Aïoune et Zaïo ou de centres commerciaux comme Midar, Aïn Bni Mathar, Driouch ou, d’une station balnéaire comme c’est le cas de Qariat Arekmane et Ras Al Ma ;
· Le reste des agglomérations sont, la plupart du temps, des petits centres fonctionnant pour l’essentiel comme points de rassemblement à la faveur d’un souk, ou de centres-dortoir plus ou moins somnolents sans réelle emprise sur l’espace environnant ; le cas de Ouad Al Heimer est à part puisqu’il s’agit d’une petite bourgade flanquée d’une grande entreprise industrielle (fonderie).
A part les villes de la première catégorie et quelques centres de la seconde et de Ouad Al Heimer qui arrivent à exporter une partie de leur production (ciment, acier, plomb, argent, produits agro-industriels ou piscicoles, balnéaire) vers d’autres régions du Maroc ou même à l’étranger, les villes de l’Oriental ne disposent pas d’un véritable appareil de production susceptible d’en faire des centres d’investissement, des foyers industriels concurrentiels et, donc, des pôles de développement pour leur arrière-pays et la Région tout entière.
Ainsi, tous les centres urbains de l’Oriental, quels que soient leur taille, leur localisation ou leur niveau d’activité, sont obligés d’opérer un saut qualitatif d’envergure pour se doter d’un appareil productif performant. Ceci est sans doute tributaire de grandes actions structurantes, dont on soulignera ici les principales :
Ø Aménagement de zones industrielles qualifiées, convenablement équipées et accessibles aux investisseurs. Cela renvoie à la nécessité de régler le problème du foncier afin de disponibiliser les terrains indispensables, en superficies suffisantes, dans les localisations les plus convenables et disposant d’une gestion efficiente ;
Ø Aménagement de zones d’activités polyvalentes pour offrir aux jeunes promoteurs des espaces permettant l’initiation de projets de production et de services ;
Ø Dotation des centres urbains et des zones industrielles d’équipements et de réseaux hydrauliques et d’assainissement suffisants, répondant aux besoins de développement pour le long terme ;
Ø Restructuration du réseau de communication intra-urbain, tout en renforçant les voies de relation et de transport interurbaines, avec les ports, les aéroports, et les grands axes routiers et ferroviaires ;
Ø Equipement des centres urbains des Nouvelles Technologies d’Information et de Communication (N.T.I.C.), afin de les mettre en phase avec le reste du territoire national et de l’espace international ;
Ø Ouverture de zones franches industrielles et/ou commerciales dans les principaux centres de la Région, ce qui devrait constituer une parade contre le commerce frontalier illicite, tout en préparant ces grandes villes à l’horizon 2010-12, tournant qui devrait bientôt les exposer à « une concurrence sans frontière », soudaine et impitoyable.
5.3. La maîtrise de l’urbanisation
L’Oriental compte parmi les régions marocaines où l’urbanisation est, pour l’essentiel, un phénomène récent, mais qui s’est formidablement accéléré durant les quatre dernières décennies notamment. Ainsi, tardive, trop rapide et essentiellement nourrie par une immigration d’origine rurale massive, l’urbanisation de l’Oriental s’est effectuée, le plus souvent, de manière improvisée, au coup par coup, à la faveur d’opportunités diverses, et souvent en l’absence d’outils de maîtrise et de gestion de l’espace. Cette urbanisation époustouflante et en bonne partie anarchique, s’explique par la prédominance d’une économie urbaine mue par des facteurs non maîtrisés, souvent exogènes, notamment l’émigration à l’étranger et le commerce transfrontalier illégal, d’un côté, et par une pauvreté rurale fortement prononcée, de l’autre.
En somme, l’urbanisation est sous-tendue, en très grande partie, par des mécanismes qui échappent à la maîtrise de la ville. Plus est, la nature souvent confuse du statut juridique des terrains (régime khalifien, collectif) où l’immatriculation est un phénomène rare, attise les comportements spéculatifs sur le foncier et l’immobilier, ce qui amplifie l’éclatement des tissus urbains, l’extension démesurée des villes, la rareté relative des lotissements organisés et le sous-équipement des nouveaux quartiers.
L’absence de documents d’urbanisme, des décennies durant, pour la plupart des centres urbains, leur production souvent improvisée, voire même parfois bricolée, et leur inadaptation à une réalité complexe et très mouvante, pour d’autres, ajoutés au mépris des règles de l’urbanisme, ont laissé la porte ouverte à plusieurs formes de dérives et de déviations qui se traduisent par la prolifération du sous-habitat sous tous ces aspects, par la consommation démesurée de terrains et par la carence en équipements, sans parler d’un environnement en état souvent déplorable.
La stratégie qui pourra mener vers l’organisation du mouvement d’urbanisation doit partir d’une vision globale du phénomène et s’appuyer sur des actions concrètes au moins dans trois grands domaines : la production et l’instrumentation de documents d’urbanisme vraiment opérationnels, la maîtrise urgente du foncier et la gestion rationnelle de la croissance.
Nous avons déjà amplement analysé le volet foncier et nous en ferons autant en ce qui concerne la gestion urbaine dans la dernière partie de ce chapitre. Ici, nous nous contentons d’expliciter l’importance des documents d’urbanisme.
Les différents documents d’urbanisme (SDAU, SDAUL, P.A., P.Z., PLH) sont incontestablement des outils d’aménagement incontournables pour maîtriser l’urbanisation actuelle et orienter le développement futur des agglomérations. Près de cinq décennies après l’Indépendance, l’ensemble des agglomérations urbaines existantes ou émergentes auraient dû logiquement disposer de cet outil précieux pour gérer leur croissance et utiliser rationnellement leur espace, ce qui a été rarement réalisé de manière satisfaisante.
Le développement économique et socioculturel préconisé par le SDAR pour la Région de l’Oriental nécessite donc :
– L’établissement d’une couverture exhaustive de ces documents d’urbanisme afin de doter toutes les agglomérations actuellement ou potentiellement urbaines d’un outil d’aménagement, d’orientation et de gestion indispensable ;
– Révision et actualisation des documents déjà établis, afin de redresser de nombreuses situations de discordance ou même de contradiction entre les réalités du terrain et les nécessités de la croissance et du développement, d’un côté, et les lacunes et parfois même les aberrations qui foisonnent dans ces mêmes documents, de l’autre ;
Ces deux actions complémentaires d’établissement et d’actualisation des documents d’urbanisme, doivent se faire en concordance avec les moyens humains et financiers qu’il faudra disponibiliser pour effectuer cette tâche, en veillant surtout à ne pas les disperser, mais plutôt à concentrer les efforts sur les grandes agglomérations qui souffrent de problèmes complexes et qui nécessitent des documents directeurs d’urbanisme en conséquence. Cela ne signifie aucunement reléguer les petites villes en situation marginale, mais plutôt les doter de documents simples à la mesure de leurs problèmes, qui sont souvent rudimentaires, et qui peuvent se compliquer faute d’outils de maîtrise.
– Les documents d’urbanisme doivent être établis en phase totale avec les exigences du développement pour être de véritables outils d’aménagement du territoire. Ils ne sauraient être des documents à caractère purement technique, élaborés pour répondre à des demandes immédiates, mais devraient beaucoup plus orienter le développement urbain futur, doter les villes de bases économiques solides et y créer un environnement attractif, à la fois pour les populations et pour l’investissement. Dans ce sens, la méthodologie d’urbanisme à adopter, qui aura toujours à se préoccuper du côté curatif, doit beaucoup plus insister sur les aspects préventifs afin de préparer des espaces urbains devant être à la fois dynamiques et compétitifs.
Afin de ne pas perpétuer les situations de blocage qui découlent de la séparation du domaine de l’urbanisme de celui du développement économique, en raison des retards de mise en œuvre des projets qui sont souvent dissuasifs pour beaucoup d’investisseurs, il est nécessaire de coordonner l’action des Agences urbaines avec les compétences de l’Inspection Régionale de l’Aménagement du Territoire, d’un côté, et avec celles de l’Agence de Promotion Sociale et celles qui relèveraient d’une Agence de Promotion Economique qui reste à créer.
Ces nouveaux plans d’urbanisme devront impérativement mettre l’accent sur l’équipement de zones de développement des activités économiques qui soient véritablement qualifiées en matière d’infrastructures et de qualité de l’environnement, pour pouvoir offrir des espaces d’installation propices et compétitifs pour des entreprises modernes et performantes. Ils devront également accorder toute l’attention nécessaire à l’amélioration du cadre urbain afin de préparer les villes de l’Oriental pour un meilleur avenir, en vue d’en faire de véritables espaces de production, de consommation de qualité, de récréation et de mieux-vivre.
5.4. Renforcement et amélioration des équipements de base
Les villes de l’Oriental doivent bénéficier, de façon urgente et profonde, de l’amélioration de leur infrastructure et de leur équipement de base, qui se caractérisent, jusqu’à présent, par des déficits et des carences souvent patents.
Il y a lieu de procéder à un renforcement et une valorisation des équipements structurants suivants :
· Les établissements d’enseignement et de formation qui restent pour l’instant de niveau banal. L’Oriental affiche un manque criard en établissements d’enseignement spécialisé de haut niveau pour former les cadres qualifiés que requiert le développement économique et social souhaité. L’Université demeure atrophiée et demande à être consolidée par des facultés, des instituts et des hautes écoles de formation dans les secteurs porteurs des technologies modernes de gestion, de marketing, d’administration, au même titre que dans ceux de l’ingénierie, de la médecine, des sciences sociales et de la recherche scientifique.
· Les établissements et cadres de la santé où l’Oriental enregistre un manque bien ressenti, parfois gravissime, sachant, par exemple, que les 2/3 des médecins exerçant dans la Région sont des généralistes (contre seulement un peu plus de la moitié pour l’ensemble du Maroc en moyenne) ; ce qui réduit dramatiquement le nombre des spécialistes jusqu’à l’absence totale de branches tout à fait capitales, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Les établissements de santé restent d’un niveau relativement médiocre et demandent à être sérieusement modernisés, et solidement consolidés par des instituts de recherche et de formation en la matière. La situation excentrique de cette Région milite en faveur de son équipement sanitaire et médical de haut niveau, à la fois pour servir sa propre population, mais aussi pour en faire un élément d’attractivité pour retenir les élites locales et drainer les investisseurs potentiels. Une Région non ou mal sécurisée médicalement ne peut prétendre être compétitive sur le plan économique.
· S’agissant des équipements culturels, les villes de l’Oriental pèchent partout par défaut, non seulement en raison de l’état de négligence navrante où se trouve l’ensemble du patrimoine culturel qu’elles recèlent, mais aussi du fait de l’absence ou du niveau médiocre des établissements (bibliothèques, théâtre, conservatoire des arts…) et des manifestations de culture qu’elles offrent en conséquence (cf. chapitre sur le facteur culturel). Tout déficit au niveau culturel rejaillit négativement sur l’image de la Région et donc sur son pouvoir de rétention et d’attraction.
Un effort important doit être fourni aussi pour doter cette Région, à la fois immense et excentrique, d’équipements de sport et de loisirs de niveau convenable. Il est incontestable que ce déficit en équipements de culture et de récréation constitue des facteurs supplémentaires pour faire des villes de l’Oriental des espaces répulsifs pour des couches aisées et les catégories éduquées de la population qui aspirent à consommer autre chose que le logement, les produits de contrebande et les services banals.
· Les infrastructures, notamment en matière d’adduction d’eau, d’assainissement et de voirie laissent beaucoup à désirer, tant sur le plan qualitatif que sur le plan quantitatif. Des gaspillages d’eau énormes caractérisent la plupart des réseaux d’adduction d’eau potable, dans une Région qui souffre d’un déficit hydrique de plus en plus cruel, alors que les villes croissent rapidement et que leur population augmente à rythme accéléré. La maîtrise de la consommation d’eau est un objectif primordial qu’il s’agit de réaliser en bonne partie par le biais de l’amélioration des réseaux de distribution et d’une bonne politique au niveau de la consommation de cette denrée fort précieuse. Les systèmes d’assainissement et les réseaux viaires sont souvent, sinon toujours, dans des situations déplorables.
5.5. Production d’un cadre de logement décent
Parmi les conséquences les plus manifestes de l’urbanisation accélérée et souvent spontanée, figure la prolifération de plusieurs formes de sous-habitat, qui rongent le tissu de toutes les villes de l’Oriental. La situation confuse du foncier et la spéculation infernale qui le caractérise sont de nature à encourager l’extension des quartiers d’habitat insalubre, tout en provoquant la surdensification des espaces centraux, dont la médina d’Oujda, ainsi que l’éclatement du tissu urbain.
Ainsi, le secteur public, tout comme le secteur privé, sont appelés à déployer des efforts énormes et soutenus, à la fois pour résorber les différentes formes de sous-habitat, d’un côté, et de préparer les espaces d’accueil pour les nouveaux citadins dont le nombre s’accroît rapidement, par croît naturel et par immigration, de l’autre. Il y a donc lieu de produire autour de 10 mille logements chaque année au cours des trois décennies à venir pour faire face à une demande élevée quantitativement et de plus en plus diversifiée qualitativement et afin de rattraper les retards importants enregistrés dans ce domaine.
Cette gageure peut être réussie dans une Région où la propension à l’investissement dans l’immobilier est forte, mais à condition de créer le code réglementaire favorable pour canaliser les capitaux, d’un côté, et pour fournir une quantité suffisante de terrains urbanisables, de l’autre, afin que la promotion immobilière puisse se développer dans un cadre légal, au rythme convenable et avec la qualité souhaitée, ciblant l’ensemble des catégories sociales.
5.6. Organisation de la circulation
Les problèmes de circulation, qui n’épargnent aucune agglomération de l’Oriental, se posent en termes souvent aigus dans les villes moyennes, mais surtout dans les deux grands pôles urbains de la Région qui sont Oujda et le grand Nador. Ceci découle de l’effet combiné de plusieurs facteurs défavorables, dont on peut souligner notamment :
– d’un côté, l’absence de plans de circulation accompagnant les documents d’urbanisme, la prédominance de l’auto-urbanisation dans plusieurs secteurs de la ville, la médiocrité et l’étroitesse du réseau viaire dont une bonne partie demeure longtemps non ou mal goudronnée, la rareté des aires de stationnement, l’absence de voies d’évitement et d’ouvrages d’art (tunnels, viaducs, ponts) pour permettre la traversée des grands axes routiers ou des lignes ferroviaires qui souvent constituent des coupures bien marquées dans le tissu urbain, contribuant fortement à l’éclatement de ce dernier et au cloisonnement des quartiers ;
– de l’autre côté, l’augmentation effrénée du parc automobile et de la circulation motorisée que génèrent à la fois la présence d’un commerce transfrontalier exubérant, alimentant des mouvements de transport centripètes intenses (afflux d’une clientèle nationale diversifiée tous azimuts pour s’approvisionner en produits de contrebande) et centrifuges incessants (expédition des articles du commerce illégal), ainsi que la multiplication des voitures, notamment en période estivale, à l’occasion du retour massif des MRE.
La conjonction de ces facteurs négatifs engendre souvent des situations de blocage doublées d’une insécurité exagérée et d’une pollution atmosphérique parfois préoccupante dans les grandes villes.
En conséquence, les villes de l’Oriental doivent être dotées de Plans de Circulation et de Transport s’articulant autour de :
– l’aménagement de grandes voies de circulation qui structurent le tissu urbain ;
– des voies d’évitement pour rejeter vers l’extérieur le trafic de transit et le transport lourd ;
– l’aménagement de carrefours convenablement étudiés pour desservir les différentes parties de l’agglomération ;
– une trame viaire adaptée pour irriguer convenablement les différents quartiers de la ville, à la fois en les reliant entre eux, mais aussi en facilitant leur contact avec le centre ;
– l’aménagement d’aires de stationnement suffisantes, judicieusement localisées, notamment à proximité des centres commerciaux, des quartiers administratifs, des zones de loisir et des établissements culturels ;
– la construction de gares routières facilement accessibles à partir des différentes composantes de l’agglomération ;
– la construction d’ouvrages d’art destinés à faciliter la traversée des grands axes routiers, des voies ferrées et des carrefours trop sollicités.
Il va sans dire que c’est l’agglomération d’Oujda mais surtout la conurbation de Nador qui requiert les actions d’envergure dans ce domaine, en raison de leur poids démographique, de leur extension spatiale et du trafic intense qui les caractérise. Les villes de Barkane, Taourirt, Jrada, Al Aïoune et Midar nécessitent également des efforts importants pour y améliorer la circulation interne, ainsi que la traversée ou plutôt l’évitement de l’agglomération par le transport lourd.
5.7. L’amélioration de l’environnement urbain
La qualité de l’environnement urbain dépend, en grande partie, de la qualité du cadre bâti produit et des efforts déployés pour éradiquer les formes d’habitat insalubres, ainsi que des moyens mis en œuvre pour réhabiliter les monuments historiques et les espaces traditionnels (médina d’Oujda, qasbahs…) et pour améliorer les conditions de circulation et de loisirs. Elle est également tributaire de plusieurs actions qu’il est nécessaires de mener au niveau :
– de l’assainissement solide et liquide, qui appelle non seulement la bonne organisation de la collecte des ordures et des déchets solides, ainsi que l’évacuation des eaux usées, mais également le traitement de ces différents rejets afin d’éviter la contamination des eaux courantes, des nappes phréatiques et du littoral, sans polluer la ville et sa périphérie ;
– des espaces verts qui font le plus souvent cruellement défaut dans toutes les villes de l’Oriental. Il est vrai que l’aridité du climat et la rareté de l’eau n’encouragent pas l’extension de ce type d’espace, mais le manque vient surtout des insuffisances des documents d’urbanisme en la matière, de l’intensité de la spéculation foncière qui renchérit les coûts du sol de manière exorbitante et de l’imprévision qui caractérise la gestion urbaine qui n’a pas su ou pu constituer des réserves de terrains pour ce type d’utilisation jugé habituellement non rentable.
Pour combler ce déficit en espaces verts, dont l’importance n’est plus à démontrer, tant au niveau socioculturel qu’au plan de la santé des résidents, les municipalités doivent profiter de l’existence de multiples terrains vides occasionnés par la spéculation foncière, pour aménager des aires de verdure afin d’agrémenter un espace urbain fait de béton et de briques. Ainsi les hiatus et les friches produites par la spéculation sur le sol, d’une part, l’existence de terrains collectifs à l’intérieur de certains périmètres municipaux, d’autre part, peuvent constituer une aubaine pour la ville afin qu’elle se dote de parcs et de jardins.
– de la protection contre les risques d’inondation, puisque pratiquement toutes les agglomérations urbaines de l’Oriental se situent soit sur les bords d’un oued, soit au pied d’un relief, alors que plusieurs d’entre elles ont une localisation qui joint ces deux éléments hydro-topographiques. Dans un climat aussi contrasté que celui de l’Oriental, caractérisé par des averses brutales et des pluies torrentielles, les risques d’inondation pèsent lourdement sur la plupart des villes, soit par débordement des oueds, soit par écoulement superficiel en nappe dévalant des reliefs dominants. Ainsi s’impose partout, certes à des degrés inégaux, la nécessité de procéder à des aménagements destinés à protéger les populations, les constructions et les équipements contre des inondations parfois catastrophiques.
5.8. Rationalisation et harmonisation de la gestion des villes
Toute stratégie préconisée pour le développement économique et la promotion socioculturelle des villes restera sans effet concret et durable, en l’absence d’une gestion rationnelle et efficiente. Or, les villes de l’Oriental dans leur totalité, tout comme la plupart de celles des autres régions marocaines, présentent des obstacles sérieux sur la voie de leur qualification pour faire face aux grands défis économiques, sociaux et urbanistiques qui se profilent à un horizon proche, et qu’il faut relever dès à présent, avec le maximum de rigueur et d’engagement. Cela reste tributaire des deux ressources fondamentales pour toute gestion rationnelle : les ressources humaines et les moyens financiers.
· Les ressources humaines
L’insuffisance en ressources humaines, sur le plan quantitatif, mais surtout sur le plan qualitatif, représente le plus souvent le talon d’Achille des villes marocaines en général, et de celles de l’Oriental en particulier, dans la mesure où le caractère excentrique de la Région n’incite guère l’arrivée de cadres qualifiés à partir des autres régions, mais plutôt encourage le départ de ceux qu’elle forme vers des villes plus attrayantes, offrant de meilleures opportunités de promotion et de mieux-vivre, tout aussi bien pour l’intéressé que pour sa famille.
Autant dire que l’amélioration du niveau de gestion des villes dépend très étroitement de celui de l’amélioration des conditions de vie qui règnent dans les agglomérations urbaines, ce qui devrait contribuer amplement à y retenir les cadres de la Région et en rehausser l’image de marque.
Quoi qu’il en soit, la gestion urbaine efficiente nécessite :
– des gestionnaires de haut niveau issus du terroir et, donc, connaissant parfaitement les problèmes de leurs villes, les besoins de leurs populations et les exigences de leur promotion économique et socioculturelle. Cela requiert évidemment l’existence d’un système électoral franchement démocratique qui laisse émerger les hommes et les femmes de valeur, les élites véritables, choisies par la base, sur les critères de probité, d’intégrité et de capacité, ce qui leur confèrerait une véritable légitimité, indispensable pour gérer les affaires de la ville en toute responsabilité et en toute conscience.
– des cadres qualifiés afin de gérer convenablement la chose publique, tant sur le plan administratif et financier qu’au niveau de l’ingénierie, des communications et de l’information. Cela renvoie à la nécessité de disposer dans la Région d’établissements d’enseignement et de formation capables de doter les communes urbaines et rurales de tels cadres.
– des agents d’exécution diligents mus par le devoir de se mettre au service du citoyen et de l’intérêt public, tout en étant motivés par des émoluments décents et un système de promotion professionnelle équitable.
Il va sans dire que l’administration urbaine ne pourra bénéficier de tels cadres et de tels agents d’exécution que si leur recrutement se fasse sur la seule base de la compétence et du mérite, avec l’affectation de la personne qu’il faut au poste qu’il faut, d’un côté, et qu’ils puissent tous bénéficier d’un système de formation continue et de recyclage, afin de mettre à niveau leurs connaissance et leur savoir-faire, en fonction de l’évolution des affaires municipales et de la complexification de la chose publique et, du coup, augmenter leur degré d’efficience, de l’autre. Il est évident que cet objectif ne pourrait être pleinement atteint que si l’administration municipale, dans toutes ses composantes, se dote des moyens techniques et informatiques suffisants et adéquats afin de mener le travail avec le maximum de célérité, de précision et d’efficacité. La gestion de proximité en dépend étroitement.
· Les ressources financières
Tout aussi importantes pour la gestion de la ville sont les ressources financières dont celle-ci dispose. Si les grandes agglomérations ont l’avantage d’avoir des recettes financières non négligeables et diversifiées que leur procurent différentes taxes et redevances, ainsi que le produit de services divers, la plupart des petits centres comptent avant tout sur les subventions comptées que leur accorde l’Etat pour couvrir leurs dépenses, vu le caractère ténu de leur économie et l’indigence de la plupart de leurs résidents.
Ainsi, pour réduire leur dépendance financière et/ou augmenter leurs recettes, les villes de l’Oriental sont obligées de procéder à une réforme profonde de leur manière de gérer la chose financière. Cela pourra se concrétiser à travers certaines actions primordiales, parmi lesquelles :
– Une gestion rigoureuse du patrimoine municipal actuel, ce qui en nécessite l’établissement d’un inventaire précis et méticuleux, afin que la ville sache exactement ce qu’elle possède au niveau du foncier, de l’immobilier, du mobilier, des véhicules, … ;
– La valorisation et la réhabilitation de ce patrimoine afin d’en rationaliser l’utilisation et d’en augmenter le rendement et la rentabilité ;
– L’augmentation et l’enrichissement du patrimoine municipal en cherchant à se constituer une réserve foncière que la ville peut utiliser pour réaliser ses propres projets de construction de bâtiments administratifs ou d’établissements socio-éducatifs, ou encore d’aménager des lotissements, ce qui pourrait contribuer à assainir le tissu urbain où sévit souvent la construction clandestine ;
– L’initiation de projets économiques pour le compte de jeunes promoteurs ou bien en partenariat avec le secteur privé ;
– La valorisation des coûts des services rendus notamment pour des opérations à caractère économique.
Parallèlement à ces réformes indispensables, les villes de l’Oriental doivent explorer un certain nombre de voies qui sont de nature à leur procurer des revenus et à en améliorer la gestion. On pourrait, entre autres, insister sur les pistes suivantes :
– Chercher à nouer des relations d’intérêt mutuel avec d’autres villes marocaines, maghrébines, arabes, africaines, européennes ou autres, par le biais du jumelage ou de conventions d’associations, en vertu desquelles elles peuvent bénéficier d’aides financières, d’octroi d’équipements ou d’assistance technique. Dans ce domaine, chaque ville devra essayer de mobiliser de véritables ambassadeurs susceptibles de négocier à leur profit des projets économiques ou sociaux, ou de drainer des capitaux. Il s’agit en l’occurrence des émigrés à l’étranger dont le nombre issu de chacune des villes de l’Oriental est souvent important et qui se trouvent dans différentes villes d’Europe, d’un côté, puis des élites, hommes d’affaires, chercheurs et intellectuels partis de l’Oriental et résidant actuellement dans les autres régions du pays, de l’autre.
– Constituer un fonds de réhabilitation et d’embellissement de la ville auquel pourraient contribuer les opérateurs économiques, les établissements bancaires, divers mécènes, les villes jumelées, etc.
En somme, la gestion des villes ne s’improvise pas. Elle ne peut être que le fruit d’un travail de tous les jours, exécuté en équipe et avec le plus de concertation possible. Elle requiert la synergie des efforts déployés par l’ensemble des gestionnaires, des cadres et des agents qui doivent constituer un véritable staff chargé de gérer la cité avec un esprit entrepreneurial. Elle nécessite aussi un travail de planification, de programmation et de suivi de l’action, avec l’observance rigoureuse des prescriptions de la loi et des règlements en vigueur.
— ASUIVRE —
Elle requiert également l’association des formes vives de la ville ou de la Région, dont notamment les compétences universitaires qui sont appelées à contribuer dans les études indispensables pour éclairer l’action des gestionnaires municipaux. Elle ne peut, enfin, se passer de la coordination des actions entreprises, non seulement au sein du périmètre municipal, mais aussi dans les communes urbaines ou rurales environnantes afin de réaliser le maximum de cohésion et d’harmonisation dans l’entreprise de développement et d’aménagement du territoire.
Aucun commentaire