LA CRISE DU MALI EST LOIN D’ETRE DENOUEE !
LA CRISE DU MALI EST LOIN D’ETRE DENOUEE !
Après la dernière intervention française, de Janvier 2013, les Maliens ont cru un instant que la bataille était indiscutablement gagnée, et définitivement.
Avec la visite, tous tambours battants du Président de la République Française, on s’était cru aux années 1945, surtout en suivant le discours lyrique du grand orateur François Hollande, et celui du Président Malien par intérim qui n’a pas lésé sur les remerciements, les expressions de reconnaissance des Maliennes et des Maliens à l’adresse du Chef libérateur du Mali et du peuple Malien.
Mais ce qu’il conviendrait de retenir du discours mobilisateur et rassembleur de François Hollande, fut incontestablement, l’intonation, l’assurance, la sérénité, avec lesquelles le Président Français(le libérateur) avait matraqué, pendant de longues heures : « La France n’a pas vocation à rester au Mali ! »(Après, soi – disant, sa libération définitive).
Désormais, la besogne qui consiste à faire face aux groupes des Jihadistes musulmans, le Mujao compris, sera confiée aux Maliens eux-mêmes, appuyés par des troupes en provenance des Etats Africains de l’O.C.D.E.A.O, ainsi que des contingents pour le maintien de la paix au Mali, envoyés par l’O.N.U.
Sur un autre volet de la question, en l’occurrence la revendication par le Mouvement Islamique de Libération Azaoide, et celle du M.N.L.A, d’un statut de large autonomie de la région de Kidal habitée par des populations Touarègues qui n’hésitent pas à lutter âprement s’il le faut, pour défendre leur territoire au Nord du Mali et recouvrer leur indépendance totale, à laquelle ils ont toujours été habitués.
Faute de quoi, ils brandiraient ouvertement et de toute leur force, leur tendance séparatiste.
Comme il est aisé de le constater, La France a bien la ferme intention d’exploiter à fond, les différentes divergences tribalistes, à son avantage. Selon la vision des stratèges militaires Français, il n’y aurait pas mieux que de confier aux mouvements Touaregs la défense du territoire du Nord malien. Ils sauront/pourront mieux protéger les populations locales des exactions sauvages des mouvements Jihadistes, de référence Salafistes extrémistes, indésirables aux yeux du peuple Malien à majorité laïque.
Venons-en maintenant à la grande inconnue, qu’est la position du grand voisin du Nord, c’est-à-dire l’Algérie, qui pour des raisons sécuritaires de géopolitique régionale, ne compte guère abandonner ses visées de leadership sinon sur toute l’Afrique, du moins sur la moitié du continent : du Maghreb à l’étendue Sahélo Saharienne
Cette convoitise ne date pas d’aujourd’hui. Elle se justifie selon tous les gouvernements successifs de l’Algérie, sans exception aucune, avec le soutien cardinal et illimité de l’Armée Populaire Nationale (l’A.P.N.), par des raisons fondamentales :
A l’échelon international, et surtout vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, l’Algérie est frileuse à toute présence française proche de ses frontières. Profondément convaincue des velléités séparatistes des populations Touarègues dans les régions proches de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad, de la Libye, l’Algérie entend se protéger et défendre ses richesses naturelles. Pour ce faire, elle n’hésite point à considérer ses voisins du Sud et du Sud Est comme de simples remparts naturels de première ligne.
A l’échelon intérieur, comme on le sait depuis bientôt une quinzaine d’années, l’Algérie est en proie à des violences inhumaines perpétrées par des groupes armés de Salafistes dont le fameux Mujao qui a fait parler de lui par l’attaque surprise du site gazier de Ain Aménas proche justement de la frontière avec le Nord du Mali ; une attaque particulièrement sanglante qui s’est soldée par un nombre indéterminé de morts et des prises spectaculaires de centaines d’otages dont plusieurs travailleurs de nationalités étrangères.
Faudrait-il rappeler à ce sujet que les autorités algériennes ont mis l’accent sur la probabilité fort plausible que les attaquants du site gazier de Ain Aménas se seraient infiltrés en territoire algérien à partir du Nord du Mali et ce, par coïncidence, avec le déclenchement de la bataille de libération des villes maliennes du Nord ?
Inutile enfin de signaler que certains observateurs accrédités n’ont pas fini de soupçonner le Mujao d’être de connivence quasiment certaine avec des éléments du Front Polisario, ou inversement, qui selon ces mêmes sources prêteraient main forte aux groupes de terroristes opérant sous le commandement effectif de l’Algérien Moktar ould Moktar surnommé « le borgne ».
Ces groupes de Salafistes lourdement armés, furent chassés des villes maliennes sous la pression efficiente de ce qui reste de l’armée malienne, soutenue par des unités de l’armée française. Ils se sont finalement repliés vers le Nord afin de se réfugier dans des régions montagneuses surplombant la frontière algérienne Ils auront ainsi toute latitude d’entreprendre des attaques surprises à partir des deux côtés de la frontière algéro- malienne.
En fin de compte, si nous nous sommes donné la peine de naviguer aussi large, c’est bien pour conclure que ce serait trop prétentieux d’avancer des informations démesurément optimistes sur « le dénouement imminent » de la crise malienne, de Kidal à Bamako en passant bien sûr par Gao et Tombouctou, la ville Sainte aux 330 Marabouts Protecteurs !!!
Aussi serait-il ingénument prétentieux de croire un instant qu’un tel dénouement surviendrait paisiblement, en plein ciel, au sein de la cabine insonorisée d’un avion Rafale !
Car crier victoire, ne pourrait en aucun cas se faire sur le dos des peuples de la région qui passent toute leur vie sur le dos des dromadaires, en compagnie d’otages innocents ayant sincèrement sympathisé avec leurs gardiens, au–delà des politiques politiciennes de leurs Etats respectifs. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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