Cet article est enrichi par des photos de ce qu’il convient de qualifier comme étant un crime contre la mémoire collective de Taourirt, contre les valeurs sacrées de la dignité humaine, dans la vie comme dans la mort. Ces photos sont expliquées pour mettre le lecteur dans le tableau réel de la situation dans une ville ou l’appât de gains, la corruption et l’opportunisme ont franchi toutes les lois et par-dessus toutes les limites de la morale humaine.

Sur la photo numéro une, on voit bien dans le temps un enterrement chrétien au cimetière chrétien de Taourirt qui en plus constituait le cimetière juif tout en arrière du terrain réservé aux morts. (Le cimetière comprend une trentaine de tombes chrétiennes et une vingtaine  de tombes juives)

Sur la photo numéro deux, la tombe de  feu Rollin Georges Arman du conservateur civile de la France, mort à Taourirt en 1911.( remarquez bien que cela s’est produit bien avant l’acte du protectorat, ce qui fut de Taourirt un carrefour stratégique pour la France en Afrique du nord )

Sur la photo numéro trois, la cimetière dans son état actuel, juste à la droite de ce qui reste de la porte principale, la tombe du conservateur civil, et une vision de ce qui reste du cimetière envahi par la construction, par ces hommes forts de Taourirt qui croient tout pouvoir impunément.

Sur la photo numéro quatre, un fossé en préparation de la construction d’un chantier, entre les tombes juives et celles chrétiennes exactement, tout en haut sur la droite, on voit des dalles de tombes juives, toutes trouées, écrasées, d’où on ne peut lire que les dates de mort puisqu’elles sont écrites en hébreu. Peu de tombes sont encore lisibles.

Sur la photo numéro cinq, on voit le bel édifice qu’était l’église, un symbole de cohabitation entre plusieurs religion et un monument historique de tout Taourirt, du temps de cette église, Taourirt était le petit Paris, force est de dire que les colons étaient plus humains envers Taourirt et ses gens.

Sur la photo numéro six, ici fut l’église, on l’a carrément effacée de l’histoire des gens, on l’a carrément démolie pour y laisser un terrain vague que chacun a cherché à s’approprier.

Sur la photo numéro sept, on voit le réel de Taourirt, c’est ainsi des quartiers pour ne pas dire des villes ont poussés aux alentours faisant de Taourirt une vraie poudrière en attente, hors tout contrôle. des ceintures de tristesses, de chomage, des marocains d’une autre sphère qui ne connaissent après dieu que ces maitres de leur vie et ville.

 Le problème de Taourirt réside dans une absence totale de l’état, de ses organes de contrôle et dans le manque d’intérêt qu’accordent les pouvoirs politiques à certaines régions dont Taourirt a la malchance de faire partie. 

Durant des années, Taourirt a appartenu à des noms connus qui se la sont partagées à leur guise, qui ont réunies des fortunes douteuses, pas très catholique du tout et dont personne ne semble se soucier des origines ni se poser la question si les pratiques étaient loyales et responsables.

Tout Taourirt a été départagée, les ayant droits des collectivités ethniques utilisés intelligemment pour leur exproprier les terres, les causes pour exploiter les terres se multiplient, tout le monde sait ce que fait tout le monde, mais tous se taisent, il y a de l’intérêt, les terres sont la vache aux veaux d’or à Taourirt et l’état ne connaît pas encore Taourirt en ce n’est pas demain qu’il va assumer ses responsabilités et remettre les pendules à l’heure.

Cet état de faits, profite aux gens peu scrupuleux, aux opportunistes qui se retrouvent sous la coupole des intérêts en partage, et refont Taourirt et construisent son devenir comme ils l’entendent.

C’est parce qu’aucune autorité n’a jamais inquiété les patrons de Taourirt, c’est parce que l’état central, les hommes politiques, les partis politiques, les institutions constitutionnelles de tutelle, de contrôle et de vérification n’ont jamais pensé faire leur travail aux alentours de Taourirt que les gens ont fini par être convaincus que les maîtres de Taourirt achètent tout, y compris le silence de certains soutiens qui ont déjà prouvé l’efficacité de leur intervention par le passé.

Comment ose-t-on en arriver aux morts? A ces chrétiens et juifs morts parmi nous pour les déterrer de leurs tombes, effacer leur passage dans la vie et les transformer en lots de terrain, car le terrain est le cheval de bataille des nouveaux riches peu scrupuleux de Taourirt? Comment ose-t-on ouvrir nos gueules à chaque fois que quelqu’un crache sur l’un de nos symboles religieux  alors que nous n’avons ni respect aux morts des autres religion, ni aucune morale lorsqu’on évalue en terme monnaie ce que leurs symboles peuvent nous apporter? Qui a ordonné la mise à disposition de l’église à une personne physique sans aucun respect pour son symbole culturel et historique? Quels sont les cadres juridiques dans lesquels ces terrains sont partagés? construits? distribués? qui en profite? qui sont-ils? quels liens ont ils avec les élus ou certains autorités de la ville?

Qui est ce génie qui produit ce soutien indéfectible à ceux qui kidnappent notre histoire et modifient le devenir de notre espace?

Que fait l’état? Il est ou l’état?

L’état c’est monsieur Benkirane, notre cher chef du gouvernement, à qui j’ai déjà fait arriver l’article  » De Taourirt à Benkirane », parru ici sur Oujda city et sur le quotidien liberation, à lui, à son ministre de l’interieur, à celui des finances, au ministre de la gouvernance, aux groupe politiques au sein de la chambre des representants, au président du parlement, à l’IGF , au ministre de l’habitat, à la commission de l’interieur et des collectivités locales, à celle des finances, personne ne semble avoir réagi ou peut-être juste parce que c’est Ramadan, c’est fait pour prier pas pour apporter justice aux gens de Taourirt, Taourirt doit donc encore attendre, elle a toujours attendu, pourquoi se presser.

Oubien mon cri d’au secours au nom de Taourirt  n’a pas été très bien entendu, c’est pourquoi il va falloir mettre cette fois plus de ton et de tonalité, ce lien de cet article est  envoyé aux communautés juives dans le monde, specialement au CRIF ( conseil representatif des israélites de France), à l’église au Vatican, et à des nombreuses associations chrétiennes de part le monde, à des associations musulmanes en Europe. Monsieur Benkirane semble vouloir des preuves avant d’agir et semble n’être disposé à  le faire que lorsque le cri est très fort.

Cette fois, il l’est. Il l’entendra.

Agira-t-il?

Esperons le, le combat pour dennoncer ces crimes commis contre une ville et sa mémoire ne font que commencer.

Azzeddine Sadki