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PATRIMOINE : ‏FARRAN ESSOUK-فران السوق

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‏Farran Essouk d ‘Oujda était un four traditionnel comme on en trouve encore dans les anciennes médinas du Maroc.Son nom,il le tenait de son emplacement à l’intérieur de l’enceinte de l’ancienne ville juste en face de GEZZARAS(bouchers) et non loin du mousaulée Sidi Abdelwahab.Le chemin le plus court pour arriver jusqu’à lui est la petite porte de la muraille qui donne sur le Bd Maghreb El Arabi.Farran Essouk était logé entre deux magasins de ravitaillement l’un de gros tenu par des soussis et l’autre de détail.Sa petite porte en arcade surplombée d’un auvent faisait office de la reception du pain encore cru. A sa droite une petite fenêtre servait à la livraison.A l’intérieur,le four était divisé en deux parties.L’une pour déposer,dans l’ordre de leur récéption,,les “midas” et un peu plus loin la fosse surplombée d’une gaine (sur laquelle était fixé un poingnard en bois?) qui dégageait la fumée sortant du four proprement dit.

L’autre couverte d’une estrade en bois qui recevait le pain cuit et que Boujemâa rangeait sur des étagères.
‏Hmida,le mâalam,était de petite taille,sec à cause du travail pénible qu’il exerçait des années durant devant le feu et la fumée.Il s’habillait lèger et portait toujours une taguiya de soussi qu’il n’enlevait jamais.A sa gauche,était toujours posé un verre de thé presque vide qu’il sirotait à petits coups en produisant un sifflement aigu comme s’il voulait perdurer cette Doukka(le très peu de thé qui reste) des jours et des jours.
‏Hmida travaillait avec une rapidité et dextérité remarquables.II avait la lourde tâche d’équiliber entre le pain qui attend avant qu’il ne se lève trop et celui qui était à l’intérieur du four avant qu’il ne grille.Nerveux qu’il était,Hmida n’hésitait pas à donner des coups secs par le long bras de son “metrah” aux jambes de Shirioui ou même de Boujemâa sans raison évidente parfois.Le premier était encore jeune et avait pour tâche la reception.Le second la livraison et l’encaissement.Un jour, il arriva au malheureux Shirioui de sècher le four pour rester avec nous au quartier.Hmida ne tarda pas à surgir sur une bicyclette .Il attrappa son apprenti par le coup,le poussa devant lui en l’insultant et le ruant de coups.Shirioui ne bronchait pas.Il abondonna son sort aux mains de son patron.C’était ainsi que la cotuume régissait les rapports entre le Mâalam et le Matâalam
‏Aujourd’hui,si vous faites un saut à la place où était Farran Essouk vous y trouverez deux magasins pour vêtements du prêt à porter.Hmida avait sans doute cédé à une offre allèchante miroitée par les nouveaux nantis qui avaient profité du boom financier gènéré par l’ouverutre de la frontière maroco-algèrienne à la fin des années 80 du siècle écoulé.

Aujourd’hui,ceux qui ont connu Farran Essouk se rappellent sans doute cette belle odeur du pain cuit au feu de bois,des sardines succulantes, des cacaheuttes ,des amandes si bonnes a croquer ,des boudins encore fumant ou celle du KAÄK ou celle de différentes sortes de gâteaux conçues pour la fête de l’Aîd Essighir et que les mères wajdiates savaien si bien faire
‏Au dernières nouvelles,Hmida ,le patron,se porte comme un charme.Il est aussi vif qu’autrefois .Boujamâa,lui, tient une pattisserie accollée à sa maison..Quant à Shirioui il attend d’être à la retraite avec une pension qui lui évitera d’être à la merci des aléas de la vie.Tant mieux pour les trois compagnons d’antan et c’est dommage pour Farran Essouk!!!!..

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2 Comments

  1. moussamih
    02/08/2010 at 11:06

    bravo mistral
    tres bel article///en attente d autres aussi croustillants et authentiques

  2. بنيونس حجازي
    02/08/2010 at 11:06

    فران السوق له معنا نحن أبناء المدينة القديمة ذكريات وكم هي عزيزة وراسخة في الذهن ذكريات الطفولة.فران السوق كان قرب ضريح سيدي عبد الوهاب بين دكان السي سعيد ودكان السملالي وكان يؤثث فضاءه احميدة وبوجمعة والسحيريوي وكان هذا الثلاثي الأنيق رمزا من رموز المدينة القديمةومحل حب الجميع.والغريب أن رغم العمل الشاق والمتعب كان بوجمعة من الدراجين المتميزين في سباق الدراجات الهوائية وكان يشارك في كل السباقات التي كانت تنظم في الإقليم والنتائج المحصل عليها كانت جد مشرفة وقد كان له منافس قوي معروف باسم الكياس والذي فعلا كان يزاول مهنة -الكياسة- بالحمام البالي أو حمام سيدي يحيى والكائن أيضا بالمدينة القديمة.شكرا على من رجع بنا للوراء 50 سنة.

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