Réunions des conseils de gestion, constitution des associations de l’école de la réussite, ouverture de l’école sur son environnement ambiant, projets d’établissement, conférences de presse, colloques, discours, rencontres, baratins, charabias, blablas… ..pour mettre en marche l’école de la réussite annoncée dans le plan d’urgence.
Aux maux déjà existants : programmes lourds, inappropriés ou mal ajustés au niveau et aux besoins des élèves, départs volontaires massifs et déraisonnés de professeurs hautement qualifiés et bénéficiant de longues années d’expérience, recrutements directs d’enseignants non préparés pédagogiquement et didactiquement à prendre en main le métier de la classe, nomination de professeurs docteurs à des postes administratifs bréhaignes, s’en ajoutent d’autres : sureffectif , manque de professeurs , rentrée scolaire tardive, tableaux de service profondément ébranlés par les changements de dernière minute, redéploiement fantaisiste des professeurs, dérèglements, dysfonctionnements , chaos dans les lycées…Voilà donc comment le plan d’urgence envisage de faire démarrer l’école de la réussite, voilà donc le climat général dans lequel se fait la rentrée scolaire 2009/2010.
Ceux qui grippent la mécanique de l’école tout court, et l’école de la réussite en particulier et l’empêchent de se mettre en marche sont les responsables administratifs depuis les chefs de service jusqu’aux directeurs centraux qui savent si bien prononcer des oraisons emphatiques dans la syntaxe de l’apparat, dans des réunions entrecoupées de pauses café, de chuchotements à deux, d’accolades amicales et d’échanges courtois sans perdre de vue la part qui revient à chacun du budget alloué à l’opération. Puis chacun revient dans son bureau s’enfoncer jusqu’aux reins dans son fauteuil en skaï pour se replonger dans le parapheur.
Nous remarquons avec beaucoup de regret, hélas ! que les vrais acteurs de l’école sont absents de ce qui se fait ou se dit à propos de la soi disant école de la réussit et du succès. Nous nous demandons à juste titre comment ces responsables administratifs réunis en des lieux clos et si loin de l’école, comptent-ils faire de l’école tout court une école de la réussite ? Et puis, en prenant un peu de recul, nous pouvons nous interroger sur ce qu’ils ont pu faire en bien pour l’école tout court pour qu’ils le fassent en mieux pour l’école de la réussite. Ce n’est pas avec les discours qu’on peut faire aller l’école vers le succès, c’est avec les actes. Or le seul qui puisse faire aller l’école vers la réussite est le professeur. Maintenez-le à l’écart et l’école de la réussite restera en gare