La province de Figuig submergée
Si on ne déplore aucune perte de vie humaine dans la province de Figuig ou tous les cours d’eau ont débordé, les dégâts matériels sont importants comme le confirment nos diverses sources d’information.
Suite à la détérioration de radiés, les communes rurales de Abou Lakhal et de Béni Guil, les plus touchées, sont restées longtemps ilôtées. Etendue sur une superficie de 8834 km pour une population de 9051 habitants (GRPH 2004), la commune Béni Guil a été submergée dans sa quasi-totalité. Les crues, selon khamsa Boushaba, nomade quadragénaire, ont entraîné, outre des pertes de bétail, l’effondrement total ou partiel de logements (des taudis ou maisons en pisé) et emporté des tentes de nomades. Et de préciser, de nombreux ménages ont abandonné leurs maisons menaçant ruine. De son côté, le directeur régional de l’agriculture de Figuig déclare que de grandes surfaces agricoles ont été submergées et envasées. La submersion variant entre 10 à 30 mm de hauteur, a envasé des dizaines d’hectare aux alentours de Figuig et dans des communes rurales, notamment Béni Guil. Les précipitations, poursuit-il, ont endommagé la palmeraie de Figuig ou la dépréciation de la qualité des dattes non cueillies a touché 75 % des dattiers palmiers. Versant dans le même constat, le président du conseil municipal de Figuig, nous déclare que la trame viaire de la ville est globalement impraticable en raison de glissement de terrains surtout. Et d’ajouter, les coupures d’énergie, du réseau de télécommunication et l’interruption de l’alimentation en eau potable ont perturbé les activités de la ville ou l’on a enregistré que 32 maisons ont été sérieusement endommagées. Quant au réseau routier, plusieurs voies ont été coupées et les lames d’eau ont dépassé sur certains tronçons 1,5 mètres de hauteur, parfois sut plusieurs kilomètres. D’autres routes ont été endommagées et des séquences de route emportées par les crues. Le président du conseil communal de Figuig nous déclare que 80 passagers dont des enfants et des femmes ont été bloqués au km 43 de la RN 17 reliant Bouarfa et Figuig. Cette route traverse en 6 poinrs l’oued Mrit
Face à cette conjoncture, les pouvoirs publics ont réagi dans l’immédiat. Une cellule de crise provinciale a été mise en place sous la présidence du gouverneur et des équipes d’interventions de la gendarmerie, de militaires, de forces auxiliaires et de la protection civile ont été immobilisées dès les premières alertes. Lundi 13 octobre, une forte délégation, conduite par Mohammed Ibrahim, wali de la région de l’oriental, s’est rendue à Bouarfa. Composée des principaux services gouvernementaux concernés, cette délégation, présidée par le wali en présence du gouverneur de Figuig, a tenu une journée de communication et de prise de contact avec les représentants des populations (députés, conseillers communaux, et ONG).
Concernant cette conjoncture, le directeur de l’Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya a présenté le bilan des précipitations, la dimension des crues dans la province dans la nuit du 9 au 10 octobre. Ces pluies torrentielles ont enregistré, fait-il savoir, des pics de 60 à 100 mm alors que la moyenne pluviale est de 150 mm / an. Qualifiées d’exceptionnelles, ces pluies ont provoqué des crues intenses dans les communes rurales de Abou Lakhal et Béni Guil. En effet, il s’agit de pluies et d’écoulements d’une rare violence jamais enregistré dans la région depuis plus de 50 ans. Par la suite le directeur régional de l’équipement a fait état des coupures enregistrées sur le réseau routier. Plusieurs routes ont été coupées et les d’eau ont dépassé sur certains tronçons 1,5 m de hauteur et ce, sur plusieurs kilomètres. D’autres routes ont été endommagées et des séquences de routes emportées par les crues. A tenir compte de la violence des écoulements et de l’immensité des lacs formés partout, des responsables estiment les dégâts occasionnés relativement minimes. De son côté, le directeur régional de l’ONE a fait savoir la nature des dégâts ayant occasionné la coupure de l’énergie depuis la nuit jeudi9 octobre sur l’ensemble de la province de Figuig. Au fait, explique-t-il, la violence des crues a entraîné la chete d’un pilon d’une ligne de 60 KV qui alimente la province à partir d’Errachidia.
Le débordement sur une longueur de 800 m et l’importance de la vase ont empêché les équipes dépêchées de l’ONE DE Meknès et Errachidia d’un côté et celles d’Oujda et de Bouarfa de l’autre côté d’intervenir dans l’immédiat. La montée des eaux, la difficulté d’accès et l’importance d’intervention même par voie héliportée n’ont permis aux équipes ONE d’installer des poteaux provisoires et des conducteurs d’électricité qu’à partir de dimanche pour que le courant soit rétabli sur l’ensemble de la province. Les moyens disponibles, rassure le directeur, ont été mis en place tout comme l’exploitation des stations de Figuig et Bouarfa ainsi que k’envoi des plusieurs groupes électrogènes pour assurer pendant toute la période de coupure un service minimum d’électricité et d’éclairage public pour les villes de Figuig, Bouarfa, Tandrara et quelques petits centres urbains. Quant au directeur de l’ONEP, il a expliqué les conditions de mobilisation des moyens de secours pour entretenir le fonctionnement des stations de production et de distribution afin d’éviter une rupture totale de l’alimentation en eau potable des zones urbaines et rurales affectées par la rupture d’énergie. De son côté la commandant régional de la protection civile a présenté un exposé détaillé sur les moyens de secours mobilisés dès les premières alertes pour sauver les populations menacées par les crues sur les routes et sur un périmètre submergé de plusieurs milliers de km2
En somme si l’on tient compte des déclarations, la conjoncture que vit la province de Figuig qui se caractérise par un climat aride et connaît une sécheresse récurrente, ne constitue pas un cas dramatique. Il ne s’agit, explique-t-on, que d’un cas de configuration assez ordinaire contre lequel toutes les synergies se sont mobilisées à temps.
Au delà de la conjoncture, Mohammed Ibrahimi, wali de la région de l’oriental, a présenté les grands projets de développement socio économiques et culturels envisagés fans la région et d’infrastructure de mise à niveau urbaine en cours de finalisation. Cette mise à niveau fera l’objet d’un partenariat pour améliorer les conditions urbaines, les parcs d’infrastructures et le cadre de vie des populations urbaines des villes et centres. Par la même occasion, Ibrahimi a exposé les grands projets de de mise à niveau urbaine de lz province de Figuig dont le volume d’investissement dépasse dans les 3 années à venir les 600 millions de dirhams.
D e leur côté, des responsables n’ont pas manqué de souligner les avantages de ces pluies. Elles permettent la reprise des parcours des hauts plateaux à ou le pastoralisme constitue la principale ressource de revenus pour des milliers de ménages et l’alimentation des nappes phréatiques au moment ou les barrages font le plein.
A Nador, si les dégâts sont de moindres importances, on déplore des morts. Dans les autres provinces rien d’inquiétant n’a été signalé. Toutefois, quelques 150 arbres ont été arrachées , nous déclare Abdelghani Sabar, gouverneur de la province de Jerada, Les vents ont atteint, note-t-il, une vitesse de plus de 70 km/ h.
Vendredi 17 octobre 2008, une délégation ministérielle conduite par Karim Ghalab, ministre de l’équipement s’est rendue dans la province de Figuig ou elle a constaté de visu les dégâts occasionnés et tenu une rencontre avec des représentants de la population qui, exprimant leur attachement viscéral à leur province, ne mâchaient pas leurs mots pour exprimer leur mécontentement Toutefois, les allocutions de Ghalab, El Yazgui Maamar, directeur général de l’ONE et Brahimi ont rassuré l’assistance que la province est au cœur des préoccupations de tous les responsables à tous les niveaux.
Aucun commentaire