Merci et bravo M. Le Ministre! Et le Maroc ira mieux.
Yahya TORBI
En principe, les caïds, En tant que présidents de collectivités territoriales et officiers de la police judiciaire, sont désignés pour l’exécution des lois et règlements et le maintien de l’ordre et la sécurité publics. Or, ce n’est pas toujours le cas malheureusement. Car, quelques’uns de ces magistrats – je dis bien quelques’uns de ces derniers pour ne pas les mettre tous dans le même panier – convertissent en abus de pouvoir les privilèges et prérogatives que l’État leur octroie pour être au-dessus des lois et faire fortune illégalement.
Ainsi, la première des choses à faire partout où ils exercent leur fonction, c’est établir des relations complices, voir tisser des liens soupçonneux et même soupçonnables avec des élus locaux et des gens notables corrompus et des trafiquants de leurs circonscriptions, et ce pour avoir leur part de l’argent sale qui circule entre les mains de ces hors-la-loi.
Les enquêtes menées par l’inspection générale de l’administration territoriale et le numéro vert dénonçant les actes de corruption ainsi que les associations et organisations de la société civile nous donnent raison, jour après jour, et corroborent ce que nous sommes en train d’avancer. Aussi nous informent-ils en connaissance de cause, par le biais de la presse nationale quotidienne, écrite et électronique, des affaires de corruption dans lesquelles sont impliqués directement ou indirectement des caïds, des khalifas de caïds, des présidents de conseils communaux, ainsi que leurs adjoints.
Pire encore, au lieu de placer les citoyens sur le même pied d’égalité, certains caïds, avec la complicité des élus locaux malhonnêtes, surtout dans le monde rural où l’arbitraire bat son plein, trahissent l’égalité des citoyens devant la loi, et pratiquent ainsi une politique à géométrie variable; puisqu’ils sont forts avec les faibles et faibles avec les forts, en prenant en otage les plus démunis dont l’existence est d’ores et déjà fragilisée par la pauvreté et l’analphabétisme, et ce, dans le but de les intimider afin de satisfaire leur cupidité; alors que cette politique de deux poids deux mesures est condamnable haut et fort; sachant que non seulement cela va à l’encontre de la constitution, mais de surcroît cela nuit au processus démocratique dans lequel s’est engagé le Maroc depuis plus d’une vingtaine d’années. Et par ailleurs, Sa Majesté le roi ne cesse d’inciter les responsables politiques à mettre fin à la corruption et à placer les intérêts nationaux et ceux des citoyens au-dessus de toutes les considérations.
L’heure est donc à la lutte contre la corruption et au jugement des corrompus et des corruptibles, afin de sauver notre démocratie qui est encore fraîche, voire fragile, et d’instaurer officiellement et définitivement l’État de droit auquel nous aspirons tous. Et, dès lors que l’on n’a pas une autre patrie que le Maroc, il faut protéger celui-ci corps et âme contre les ennemis de l’intérieur d’abord, car ceux-ci s’avèrent parfois plus dangereux que les ennemis de l’extérieur; puisque les ennemis de l’intérieur poussent, d’une manière ou d’une autre, la patrie à manger ses enfants.
Pour sa part, la presse de constat, sous toutes ses formes et en sa qualité de quatrième pouvoir et de lanceur d’alertes, et qui a montré sa fiabilité et son efficacité au sein des grands systèmes démocratiques du monde, joue pleinement son rôle informatif, social, …, en dénonçant sans répit la dépravation, les injustices, les inégalités et toute sorte d’exactions qui gangrènent notre pays. C’est aux autres organismes de faire preuve de plus d’efficacité et surtout d’être plus rigoureux à l’égard des corrompus, en vue de renforcer la transparence et la moralisation de la vie et de l’administration publiques. Il est à noter que par cette occasion, l’ensemble des Marocains ont salué les mesures disciplinaires et judiciaires prises par les ministères de l’Intérieur et de la Justice à l’encontre des agents d’autorité et des élus, pris en flagrant délit de corruption et/ou de violation de leurs responsabilités et de manquement au devoir professionnel; sachant que cette procédure est une condition sine qua non pour réformer toute société corrompue.
N.B. ce serait encore mieux si l’on procédait à la récupération immédiate de l’argent public, spolié ou détourné ou dilapidé par des maires et leurs collaborateurs. Bon courage.
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