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Un peu partout dans le monde ,les peuples bouillonnent de colère en descendant dans la rue.Analyse de ce phénomène en effervescence .

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boumediene khlifa / oujdacity.net

Pour rappel ,le soulèvement des peuples dans la quasi-totalité du monde arabe en 2011 avait fait croire au monde entier qu’une page de l’histoire contemporaine sera tournée , que des régimes politiques arabes post-coloniaux érigés au fil des décennies en dictatures allaient disparaître ,que l’ère des démocraties verra bientôt le jour et que cela allait redonner espoir aux peuples opprimés ou à tout le moins à de larges franches de populations longtemps déshéritées .Or ,depuis cette date fatidique de 2011 ,très peu de pays ont réussi à surmonter ce qu’on a appelé « le printemps arabe » le cas de la Tunisie et du Maroc en sont de bons exemples.

Certains pays comme la Lybie ,la Syrie et le Yémen n’ont toujours pas réussi à sortir du chaos dans lequel ils se trouvent.Après qu’ils aient chassé leurs dictateurs,voilà que les peuples se soulèvent ,se cherchent des leaders ,des partitions se constituent à la tête desquelles s’érigent des Zaïmes qui se font la guerre entre eux comme dans le cas de la Lybie ou du Yémen.Des morts et des blessés par dizaines ,par centaines ,par milliers sans compter des destructions d’infrastructures par des raids aériens à répétitions ou par l’artillerie lourde .Des villes entières offrent en continu des spectacles de désolation dans ces pays en guerre. On est en 2019 et ce n’est pas encore fini .

L’automne arrivé,certains pays qu’on croyait être stabilisés voyaient des mécontentements populaires refaire surface dans les rues.C’est le cas de l’Egypte,de l’Irak ou tout dernièrement du Liban sans compter l’Algérie qui va dans deux ou trois mois boucler sa première année de contestation populaire.Les politiques s’essouflent et les contestataires continuent d’accuser les pouvoirs en place de corrompus dans ces pays.Les hommes au pouvoir ont beau tenter d’apaiser les tensions par des promesses , par la mise en place des réformes ; rien n’y fait et la rue crie à l’insuffisance de ces réformes et à l’amplification de la corruption ou à l’échec des politiques. Que faire alors et comment expliquer l’escalade de ces tensions populaires ? Où est l’issue de ces situations de soulèvements ?

Alors quelle est l’origine de ce malaise généralisé dans ces pays où les contestations populaires sont en ébullition ?Quels sont les facteurs déclencheurs de ces troubles sociaux ?En Irak et au Liban du moins dans ces deux pays , on observe que les contestataires crient à la corruption et au favoritisme au plus haut niveau de la sphère politique et à la détérioration des niveaux de vie ,pointant du doigt les gouvernants et les hommes au commande du pouvoir quand la majorité écrasante des populations est victime d’injustice et des inégalités sociales.Cette dénonciation est commune à tous ces pays sous hautes tensions. Le seul mot d’ordre de ces masses populaires est le changement, la chute ,le départ des régimes politiques .Il faut savoir que les peuples ne suivent plus leurs gouvernants du fait de leur perte de confiance en eux.Ils ont assez de voir les mêmes hommes au pouvoir qui partent pleines les poches et reviennent pour occuper d’autres postes.Ils veulent du sang neuf,le partage équitable des richesses,l’abolition des anciennes méthodes de gouvernances , la fin de l’impunité ,de nouveaux modèles de développement et de mises en places de fiables et crédibles institutions qui mettraient fin aux différents maux de la société à savoir la corruption sous toutes ses formes notamment celle des hommes au pouvoir.

Quelqu’un a dit que le début du troisième millénaire ne sera plus comme avant pour plusieurs raisons.D’abord,l’effondrement de la peur chez les jeunes :ils ne sont plus retenus par la barrière de la peur d’autant plus que devant le chômage et la précarité du mode de vie et du niveau de vie ,ils n’ont rien à perdre .On a vu à travers les médias des jeunes dans les émeutes en Irak ,on a dénombré des dizaines de morts et des milliers de blessés et pourtant ,cela n’a pas apaisé les ardeurs des émeutiers.Il s n’ont pas peur de la mort .Ils sont prêts à tout même au prix de leurs vies Ils vont jusqu’à faire trembler les décideurs politiques et même les unités d’intervention rapide peinent et hésitent à tirer sur les foules .

D’autres facteurs poussent les contestataires à descendre dans la rue , c’est le sentiment d’humiliation et la frustration dans ce qu’il ya de plus cher dans leur être ,leur dignité.Voilà qui fait le ras-le-bol général des peuples .

Viennent ensuite la technologie numérique ,les réseaux sociaux ,les fake -news qui jouent un rôle primordial dans l’amplification et le relaiement des mouvements sociaux contestataires.Le prétendu printemps arabe ne serait pas aussi généralisé ,aussi bouillonnant sans l’effet des réseaux sociaux je dis bien prétendu car vu le recul il a fait plus du mal que du bien même s’il a fait tomber le mur de la peur et qu’il a permis aux langues de se délier.

Enfin , ceux qui sont aux commandes du pouvoir devraient plus que jamais tirer des leçons de ces mouvements de contestations en prenant conscience que les temps ont changé et que la moindre défaillance dans leurs responsabilités socio- politiques pourrait forcer les peuples à descendre dans la rue .Les décideurs politiques devraient apprendre beaucoup des expériences actuelles de cette dernière décennie où les mouvements de contestations étaient au plus fort de leurs tensions .Ils devraient comprendre aussi que le pouvoir devrait appartenir aux peuples non pas dans l’esprit classique des Etats autarciques comme du temps du communisme où le pouvoir était aux mains d’une équipe de politiques formée pour diriger le pays;quand je dis que le pouvoir doit être aux mains du peuple ,je veux dire que le pouvoir doit s’inscrire dans un système d’alternance politique comme c’est les cas de nos jours dans la plupart des pays démocratiques .Le peuple devrait en outre interpeller à chaque fois leurs gouvernants et leurs représentants (les parlementaires) .Voilà l’innovation politique qu’il faut intégrer dans le système politique actuel .Prenons le cas des gilets jaunes en France .Rappelons-nous qu’ils réclamaient la mise en place de la réforme de l’initiative citoyenne(RIC) dans la constitution française .Cela devra dire qu’à chaque fois qu’il y a une défaillance dans la direction des affaires du gouvernement ,des soupçons de malversations ou de corruption ,le peuple aura le pouvoir d’interpeller le parlement et les gouvernants .Autrement dit,le peuple sera chargé d’avoir l’œil sur les élus politiques . Si cette idée de l’initiative frise un peu la fiction (parce qu’il ya déjà le parlement et les partis politiques),elle dévoile certes au grand jour l’échec de la politique.Cet échec n’est pas l’apanage des pays arabes. Les colères prennent de l’ampleur aussi dans les pays développés ,en Chili ,en Bolivie ,à Hong kong, en France avec les Gilets jaunes , en Angleterre(avec le Brexit) ,chaque pays ayant ses spécificités et ses raisons propres dans ces mouvements de violence contestataires.

KHLIFA Boumediene .

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