KHLIFA Boumediene/ oujdacity.net

Tout récemment ,à deux jours de l’ élection présidentielle ,j’ai rédigé un article sur le sujet où j’ai présenté les deux candidats à la présidence .Je n’ai pronostiqué la victoire de ni l’un, ni l’autre.Le dimanche dernier ,à la fin de la journée ,c’est la grande surprise .Je dis la grande surprise car pour certains peut-être, la détention de Nabil Karoui durant à peu près deux mois a penché la balance du côté de son adversaire .Toutefois ,si on s’en tient aux scores remportés par Saïd Kaïs ,eh bien, la victoire finale et officielle annoncé avant-hier avec 72,71 % est hallucinante quand le malheureux candidat Nabil Karoui a eu à peine 27% des voix. La politique est ainsi si ce n’est le bémol de sa détention.

Mais ce qui attire le plus mon attention dans cette course à la présidence ,ce sont les conditions spéciales dans lesquelles Saïd Kaïs a pu se présenter à l’élection.Comme je l’ai indiqué dans mon article précédent sur le sujet,le nouveau président est un néophyte de la politique ;il n’est affilié ,ni adhéré à aucun parti politique ni à un syndicat ni à une quelconque organisation politique .Il ne cesse de le répéter aux médias à maintes reprises qu’il est indépendant et il compte le rester a -t-il ajouté.Je rappelle qu’il est un professeur de droit constitutionnel ,il n’a jamais pratiqué de politique ;on le voyait ces derniers temps sur les plateaux de télévision pour débattre des questions relevant du domaine de la constitution même si ce sujet flirte toujours avec la politique.L’homme est un familier de la vie universitaire ,il est aimé des étudiants et des jeunes en général .On le tient pour un homme intègre, stricte, parlant dans une langue arabe irréprochable et savante ,on le consultait souvent dans son domaine…Bref ,il a toutes les qualités d’un intellectuel et tous les atouts d’un président ,encore faut –il qu’il soit à la hauteur dans l’exercice de sa fonction de président.

Cette expérience m’amène à me poser des questions sur les partis politiques classiques dans le monde arabe. Ont-ils encore le rôle à jouer dans le domaine politique ?Depuis l’antiquité,depuis Rome ou la Grèce ancienne ,les partis politiques et le parlement étaient considérés comme de véritables sanctuaires de la démocratie .Encore de nos jours,l’Occident s’inspire du modèle des anciennes civilisations gréco-romaines pour mener à bien l’organisation socio-politique des Etats .Revenons au monde arabe .Le printemps arabe a tourné au grand fiasco quoi qu’il ait précipité la chute des dictatures comme en Tunisie ou en Libye ,mais il a semé aussi le désordre ( La Libye ,la Syrie…) ou a favorisé le retour d’autres dictatures(Egypte).La naissance de nouveaux partis générée par les vents du printemps arabe dans ces pays n’aura finalement servi à rien .Que ce soit en Algérie ,en Libye ,en Egypte ,en Syrie,en Irak…quels rôles ont joués les partis pour former les peuples et les encadrer en vue de bâtir des Etats sûrs, solides et démocratiques pour finalement être au service des citoyens ?Au contraire ,il y a d’évidence ,un cruel constat d’échec dans la plupart de ces pays .Nul ne peut le contester à l’exception de la Tunisie ou du Maroc(Dieu merci) où les partis politiques peuvent servir tant bien que mal de courroie de transmission ,de levier pour former, encadrer ,élire et participer à la vie politique .

Somme toute,la question qui se pose est la suivante :l’avenir n’est-il pas aux technocrates ,aux hommes politiques indépendants plutôt qu’aux partis politiques classiques qui ne savent pas de quel pied danser pour diriger un pays ou un gouvernement dans le monde arabe ?