Conseil Provincial Jerada·lundi 18 juin 2018
La province de Jerada jouit de potentialités et de richesses notamment dans les secteurs agricole, minier et énergétique, qui peuvent servir d’atouts pour établir une alternative économique et créer davantage des postes d’emploi au profit des jeunes
Pour atténuer l’impact des années de sécheresse et l’absence d’alternatives de développement, le gouvernement a élaboré un plan de développement local de la Province de Jerada 2018-2020 lancé dans le cadre de partenariat avec plusieurs départements ministériels. afin de réussir le pari des équilibres territoriaux et répondre aux attentes des citoyens .
L’HISTOIRE DES VILLES MINIERES étaient un haut lieu de l’histoire aussi bien sur le plan spirituel que sur le plan matériel. En effet par leurs positions géographiques remarquables, qui ont longtemps été la plaque tournante notamment entre le Maghreb et l’Europe.et représentent un espace tout à fait à part dans l’Oriental, en raison de son économie longtemps basée sur l’exploitation minière

L’HISTOIRE DE LA VILLE DE JERADA est profondément liée à la découverte de son bassin houiller. Cette découverte est le fruit d’un grand nombre de recherches effectuées par des géologues de la société belge «Ougré Marihay», lors d’une prospection générale au Maroc Nord Oriental. C’est en effet, en janvier 1927 que J.Horry fût le premier géologue à signaler la présence de houilles à Jerada. En janvier 1929, avec l’accord de la société « Ougré Marihay », fût constituée « la Société Chérifienne des Charbonnages de Jerada «S. C.C.D». En 1942, une convention de gérance d’Etat fut conclue. Ce n’est qu’en 1946 que l’ensemble de l’exploitation fut transféré principaux actionnaires: l’Etat belge, l’Etat français et l’Etat marocain

Histoire de TOUISSIT c’est un Petit village Frontalier Minier du Maroc Oriental . Son histoire est resté attaché à celle des mines elle était, en temps du colonialisme un véritable petit paradis, on l’appelait autre fois « PETITE SUISSE « Son histoire commence dès 1906 des prospecteurs de l’Asturienne qui découvraient les affleurements de Touissit et deux petites exploitations furent lancées en 1927 et 1938. Ces exploitations furent arrêtées d’abord par la crise, puis par la guerre .puis repris en 1946 par MM. Juillet et Lohest qui ont porté la mine à sa pleine production

HISTOIRE DE SIDI BOUBKER DITE ZELLIDJA remonte aux années 1925 lors de la découverte du minerai par Jean Walter architecte de renommée mondiale et pionnier industriel de la première heure. et quelque membres de sa famille et ses amis. Pour créer un petit village connu de sidi Boubker . et qui est devenu Zellidja-Boubker , ce qui fut le site des grandes Mines de Zellidja fondées par Jean WALTER, ( 1926 à 1930 ) les recherches ont porté dans la Région Oriental sur des affleurements éloignés de plusieurs kilomètres les uns des autres.

La fermeture des Villes minières avait ôté à la Province sa spécificité qui commence à Boubker en 1978, avec un arrêt définitif de Touissit et Jerada en 2000-2001, ce qui a engendré des réels signes de précarité sur le fond d’exode rural. Ainsi l’immigration de sa population certains vers l’Europe, et d’autres vers les grandes villes de l’Oriental ou leurs villes natales dans le Royaume.
Cette évolution a placé l’espace de cette Province dans une situation de crise tout à fait inédite, requérant ainsi à une approche spécifique et originale ainsi que des moyens importants pour en résoudre les multiples problèmes fort complexes. Tout particulièrement au niveau social, puisque s’agit de s’occuper de l’avenir de 90.000 individus peuplant actuellement les centres urbains (74000) et les espaces ruraux (16000) avec tous les conséquences des maladies des mines (La silicose maladie pulmonaire en particulier) .

La problématique de la province de Jerada ne se limite donc pas au seul souci de reconversion économique, mais elle consiste également à restructurer un tissu urbain hétéroclite et peu fonctionnel des villes minières de Jerada – Touissit et Sidi Boubker, pour aboutir à un développement global et intégré de cet espace des projets en difficultés, qui disposent de différents atouts et jouit de potentialités et de richesses notamment dans les secteurs agricoles, et le secteur minier et énergétique, qui peuvent servir pour développer les alternatives économiques et créer davantage de l’emploi au profit des jeunes,.

A la suite de cette fermeture les conséquences à moyen terme du travail minier se sont conjuguées et ont directement touché 25 000 personnes : les maladies de la mine (silicose, cancer) et le départ de nombreux hommes frappés par le chômage (en direction d’autres villes voire de l’étranger), ont laissé un grand nombre de femmes seules avec leurs enfants, sans aucune ressource. Les activités minières de Jerada, Touissit et Sidi Boubker ont laissées de nombreuses décharges et terrils et digues répartis sur tout l’espace urbain de Jerada et de Hassi Blal et leurs environs et au tour de Touissit et Sidi Boubker.

L’environnement représente un problème crucial tout particulièrement pour Jerada, dans la mesure où la ville, produite par l’économie charbonnière, souffre de multiples facteurs de pollution et de dégradation. La situation est aussi fort préoccupante pour Jerada L’extraction minière, effectuée sur plusieurs décennies, a laissé ses amoncellements de matériaux stériles qui défigurent le tissu urbain.
Ces terrils, non toxiques et inertes, qui présentent un problème de stabilité liée à l’action de ruissellement et d’éboulement, constituent un héritage fort encombrant. Par ailleurs ces terrils sont aussi des sources de contamination ; en effet, ce qui a été un moteur de développement de la région est aujour d’hui la cause d’une dégradation de son environnement

le Plan de développement de la province de Jerada 2018-2020: Programmation de 22 projets pour un montant de 900 MDH

Ce plan de développement Local (2018-2020) vient en interaction avec les revendications de la population locale, en vue de créer une alternative économique efficiente et favoriser la mise à niveau de l’espace territorial et remédier à cette situation difficile,
D’un montant global 900.000.000 Dhs pour réaliser 22 projets visant la recherche d’une alternative économique, à travers l’agriculture, l’industrie, la promotion des investissements et de l’économie solidaire, le renforcement des équipements sociaux de proximité et la réhabilitation urbaine et environnementale en tout, l’Etat prévoit la réalisation des projets dont voici les détails :

· Sept projets dans les domaines de l’agriculture, la promotion des investissements et de l’économie solidaire et l’industrie pour un montant de 655 millions de dirhams, · La réhabilitation urbaine va nécessiter un budget de 175 millions de dirhams
· Douze projets dédiés au renforcement des équipements sociaux de proximité pour un montant de 70 millions de dirhams
· 2.000 créations d’emplois à pourvoir immédiatement dont 1.154 saisonnières qui vont se rendre dans le Sud de l’Espagne pour la cueillette de fruits rouges.
· 200 jeunes seront recrutés dans les zones industrielles de Tanger et Kénitra.
· 1.800 personnes atteintes de silicose seront prises en charge par l’hôpital de Jerada.
Cette initiative contribue à la province un nouveau souffle et à lui permettre de se trouver une nouvelle vocation à une population que son exploitation des ressources minières a longtemps occulté pour la mise en valeur d’autres potentialités locales, à savoir les ressources hydriques et alfatières, les sites forestières et montagneux, avec les terrains de parcours à vocation pastorale .

.Le Programme de développement local , Il a été accueilli favorablement par les représentants d’instances politiques, syndicales et de la société civile de la province et ils ont salué “l’approche efficace” adoptée pour remédier aux nombreux problèmes que connait cette province .Élaboré dans le cadre de l’interaction positive des autorités publiques et des départements gouvernementaux avec le dossier revendicatif des habitants de la province, ce plan prévoit la réalisation de nombreux projets socio-économiques sur le court et moyen termes, portant sur les secteurs minier, agricole, environnemental, la formation, l’appui aux porteurs de projets ou encore le renforcement des infrastructures à caractère social à savoir :

– Les Projets de l’agriculture, l’industrie, la promotion des investissements et de l’économie solidaire (7 projets d’un coût de 655 millions de DH),

La province de Jerada dont le potentiel agricole offre des alternatives économiques tangibles et durable avec le développement rural ainsi les ressources hydriques et le massif forestier, dont jouit cette province offrent la possibilité de trouver des alternatives économiques appropriées, « Le secteur agricole pourrait être un levier de développement dans la province de Jerada »,
Les actions prévues concernent notamment l’irrigation, les produits de terroir, l’aménagement des parcours, le développement de la race ovine et caprine, l’apiculture, la plantation d’arbres fruitiers et la création de coopératives. Constituent une véritable richesse pour la province. Le plan est axé sur le développement des zones de parcours, le renforcement des capacités organisationnelles des agriculteurs, la création d’unités de production d’orges, l’extension du périmètre irrigué et des superficies réservées aux arbres fruitiers et la promotion de l’élevage. Autant plus les projets programmés font l’objet d’un suivi rigoureux par des commissions de suivi à l’échelon local et provincial pour assurer leur réussite et atteindre les objectifs escomptés.

– Les Projets de la réhabilitation urbaine et environnementale (3 projets pour un coût de 175 millions de DH).
S’agissant de la mise à niveau urbaine, il sera procédé à l’exécution des programmes tracés dans le cadre des conventions relatives à la qualification urbaine, pour la réalisation de la 2è tranche de la mise à niveau urbaine qui doit cibler les quartiers sous-équipés . et la mise à niveau pour réhabiliter les 3 centres urbains de la province (Jerada, Ain Bani Mathar et Touissit)
Le budget de 175 MDH de ce programme est le fruit d’un partenariat qui engage les Ministères de l’intérieur (DGCL), l’habitat, jeunesse et sports, santé, artisanat, économie solidaire, énergie, l’OFPPT, agence de l’Oriental, entraide nationale, ONEE, les conseils régional et provincial et les trois communes ciblées: Jerada, Ain Bani Mathar, et Touissit

Plusieurs Projets sont programmés notamment la création d’un musée minier à Jerada pour préserver la mémoire de la province. D’autres projets verront bientôt le jour. Il s’agit notamment de l’abattoir municipal, la piscine municipale, la gare routière, la zone industrielle et le souk hebdomadaire. Dans le domaine de la formation, il a été convenu la construction et l’équipement d’un centre de formation professionnelle, l’extension de l’Ecole pratique des mines de Touissit, la construction et l’équipement d’un internat pour l’Institut spécialisé de technologie appliquée (ISTA) de Jerada, pour la formation et le recrutement de jeunes dans les stations thermiques.
· Douze projets dédiés au renforcement des équipements sociaux de proximité dans les milieux Rurales pour un montant de 70 millions de dirhams
Pour ce qui est du renforcement des infrastructures en milieu rural, il a été procédé à la programmation des projets dans les secteurs des routes, l’enseignement, la santé, l’eau et l’électricité, et ce dans le cadre du Programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural avec un coût global de 70 millions de dirhams couvrant la période 2018-2020.
D’autant plus autres projets sont prévus dans le cadre de l’INDH programmés pour les équipements à caractère social (classes d’enseignement primaire, terrains de proximité, Le programme prévoit aussi la création d’un fonds d’appui aux porteurs de projets destiné aux jeunes de la province, aux ouvriers mineurs et aux femmes en situation difficile. Comme support financier portant aide sur l’accompagnement social son objectif d’assurer la réussite des projets s’inscrivant dans le cadre des alternatives économiques.

· Les mesures immédiates prises en matière d’emploi .
Les mesures immédiates prises en matière d’emploi dans la province figurent la création de près de 2.000 emplois immédiats, y compris l’inscription de 1.145 femmes pour bénéficier d’un travail saisonnier dans le sud de l’Espagne et l’intégration des jeunes de la province dans les zones industrielles nationales (Kénitra et Tanger), dans le cadre d’un recrutement de 200 personnes.
Plusieurs programmes d’emploi de la main d’œuvre sont programmés pour la plantation de 10.000 arbres dans la périphérie des centrales thermiques de la ville, Le lancement de deux opérations d’un montant de 4 millions de DH par le Conseil de la région de l’Oriental pour la destruction des puits abandonnés, La réalisation de centres d’enfouissement et de revalorisation des déchets solides dans la commune d’El Aouinet, La création d’une décharge pour le stockage et l’enfouissement des cendres, loin de la ville de Jarada,

· Les mesures immédiates l’élargissement de l’offre sanitaire
Le Programme de l’élargissement de l’offre sanitaire, consiste sur l’engagement de l’Office national de l’électricité pour l’octroi à partir de juin 2018 aux services du ministère de la santé de la province de deux ambulances qui restent à la disposition des patients des (maladies respiratoires, cardiaques et d’ostéosclérose). L’organisation régulière des caravanes médicales, et la distribution de médicaments, à titre gratuit, aux employés dans les puits d’exploitation traditionnelle du charbon et aux membres de leurs familles. Le suivi des patients atteints de Silicose (plus de 1800 bénéficiaires) par des médecins spécialisés qui ont rejoint l’Hôpital Provincial de Jerada (maladies respiratoires, cardiaques et d’ostéosclérose).

· Les mesures prises dans le domaine de L’environnement représente un problème crucial
L’environnement qui représente un problème crucial est aussi fort préoccupante Jerada sera la première ville à bénéficier du programme national de valorisation des déchets minéraux, rappelant la visite d’un groupe d’experts et des secteurs concernés pour mener les études et recherches nécessaires, dans un délai ne dépassant pas trois mois, en vue de trouver une solution au problème des déchets d’exploitations minières, soit à travers leur recyclage ou enfouissement