La fusion des écoles ENSA, EST, FST : La décision qui a enfoncé le dernier clou – VIDEO
Depuis sa création, l’université marocaine n’a pas cessé d’être tiraillée par des décisions politiques fantaisistes qui se sont succédées au même rythme que les gouvernements et les responsables du secteur. En effet une série de réformes qui ont marqué l’évolution du système éducatif marocain ; telles : la réforme de 1975 ; la charte Nationale d’Education et de Formation, La réforme de 1984 qui avait pour principal objectif d’assurer une adéquation Formation- Emploi, le système LMD (License, Master et Doctorat) qui avait comme objectif l’alignement sur le processus de Bologne , la Loi 01.00 qui porte sur l’organisation de l’enseignement supérieur, n’ont pas réussi à mettre le système sur les bonnes railles. C’est cette politique de tâtonnement et le manque de vision unique par les décideurs politiques qui ont contribué fortement à la dégradation du système éducatif, que ça soit la formation ou la recherche. Le résultat de tout ça c’est que l’université marocaine souffre toujours d’anachronisme et de léthargie et de ce fait, elle n’a pas pu accéder au cercle des grands et trouver une place dans le classement des universités à l’échelle mondiale. Alors, faut-il avoir une dernière impulsion ? Encore une loi et ça sera la bonne !!!!!!!.
Bien qu’il est en fin de course de son mandat (pas plus de quelques semaine), le gouvernement actuel a voulu mettre la main à la patte en marquant le secteur par l’adoption de la loi 644-15-2 qui vise à regrouper des écoles nationales des sciences appliquées (ENSA) avec les Ecoles supérieures de technologies (EST, qui livre un diplôme DUT Bac+2) et les facultés des sciences et techniques (FST). Une loi qui, selon le ministère de tutelle « LAHSSEN DAOUDI », qui vise à regrouper les écoles techniques et d’ingénieurs en 11 nouvelles écoles polytechniques qui seront mises en place au sein de 11 universités, avec l’objectif de faire converger au maximum ces nouvelles formations avec le marché de l’emploi.
Cette décision a été fortement contestée, d’un côté par les étudiants ENSAistes qui n’ont pas accepté la dévalorisation et la perte de l’identité de leur cursus universitaire, et de l’autre, les enseignants chercheurs, via leur Syndicat National « SNESup » qui ont condamné fortement cette initiative controversée ; qui n’a pas tenu compte de l’approche participative, tant voulue. En effet la décision en question n’a été délibérée ni au niveau des Conseils des Universités, ni au niveau des enseignants chercheurs directement intéressés ni même au niveau du corps syndical des enseignants chercheurs « SNESup ».
Selon le communiqué du SNESup,, daté du 25 septembre 2016, la décision, unilatérale, qui a été déposée inaperçu le 30 juin 2016 à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil du Gouvernement et qui a été publiée dans le Bulletin Officiel le 08 du mois d’Aout 2016, n’a pas respecté les structures règlementaires. Ils ont ajouté, qu’une telle décision va donner un coup fatal à l’autonomie de l’Université
Dans un souci de mettre le lecteur dans le cadre, nous avons choisi, comme exemple, les situations de deux établissements de l’Université Mohammed Premier d’Oujda, l’ENSAO et l’ESTAO. Ces deux institutions concernées souffrent déjà d’une insuffisance, aussi bien dans l’encadrement que l’infrastructure, de plus les budgets alloués à ce deux écoles restent en deçà des besoins requis.
Sur base de ces données deux réflexions peuvent être énoncées :
1- Le décret voulue par le ministre LAHSSEN DAOUDI, va-t-il apporter une solution aux problèmes que vivent ces institutions ou plutôt va compliquer la situation encore plus ?
2- Une telle décision, prise par Monsieur le ministre de l’Enseignement Supérieurs à la fin de son mandat, va-t-elle perdurer ou elle va être abrogée par le prochain gouvernement ?
Dans tous les cas le grand perdant c’est l’étudiant chercheur marocain
ELACHOURI MOSTAFA
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