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Le roi a vu juste

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   Zaid tayeb

Le discours du roi du 20 août 2013, à l’occasion du 60ème anniversaire de la révolution du roi et du peuple se caractérise par une franchise souveraine. En effet, le roi qui nous a habitués à la sincérité et à partager avec nous les bon et le mauvais, n’a pas manqué de mettre la main sur le mal dont souffre le système éducatif et scolaire auquel il a consacré une bonne partie de son discours. Nous avons toujours dit haut et fort, professeurs et inspecteurs, conjointement et séparément, dans la langue de chez nous et dans celle d’outre mer, que l’école va mal. Nous avons exprimé nos inquiétudes à propos du système éducatif et scolaire de notre pays dont nous avons constaté la défaillance et l’écroulement imminent. Mais les responsables hiérarchiques n’ont jamais prêté une oreille attentive à ce que nous avons dit car ils ne sont nullement préoccupés par autre chose que par leur fauteuil qui leur donne un air de supériorité et de solennité. Les responsables régionaux avec qui nous semblons entretenir des relations de proximité sont malheureusement si loin de nous. Car ceux qui sont près de nous doivent nous entendre et nous répondre quand nous leur parlons ou leur adressons quelque doléance. Or ceux-là semblent muets et insensibles à nos cris de détresses et fermés aux choses qui touchent à l’intérêt de l’école publique qui croule. Nous n’avons jamais été sollicités par nos responsables hiérarchiques pour nous écouter leur proposer des remèdes ou leur exposer des solutions, ne serait-ce que pour l’information.

Il a fallu donc que le roi en personne consacre une bonne partie de son discours pour parler du système éducatif et scolaire de notre pays afin d’en montrer les faiblesses et les dysfonctionnements.

Le premier reproche adressé au système éducatif et scolaire de notre pays  est l’inadéquation des programmes aux exigences du marché du travail. En effet, l’école marocaine ne prépare pas les cadres appropriés aux besoins du pays. De plus, les programmes ne sont pas adaptés au niveau des élèves et à leur mesure: ils sont plus larges que profonds et par conséquent plus lourds qu’utiles.

Le second concerne la langue d’apprentissage. En effet, l’école ne prépare pas à l’université. Il y a une réelle rupture entre l’enseignement secondaire et supérieur. Cette rupture est due au passage d’une langue d’enseignement à l’école et à une autre à l’université. De la langue maternelle à une langue étrangère. Dans la première, les cours sont dispensés en arabe dans la seconde, ils le sont en français. Ce qui constitue un véritable écueil difficilement franchissable pour les jeunes bacheliers qui recalent dans les premières années de l’université ou abandonnent, conscients qu’ils ne pourront jamais avancer. Nous ne comprenons pas pourquoi, chez nous, nos enfants, arrivés au supérieur, suivent des cours dans une langue qui n’est pas la leur. Il est sans doute plus que temps de réfléchir à arabiser l’enseignement supérieur ou à franciser le secondaire et le primaire. Quoique la seconde alternative n’aille pas avec notre identité.

Le troisième et le quatrième point soulevés par le monarque sont les prises de décision par le ministre de l’éducation nationale sans calculer les risques que cela pourrait engendrer pour le système éducatif et scolaires. Il est vrai que le ministre actuel de l’éducation nationale a pris des décisions courageuses qu’aucun de ses prédécesseurs n’a osé prendre comme celles de suspendre la mise en pratique du plan d’urgence et la pédagogie de l’intégration qui ont ruiné  les caisses de l’Etat car ils ont été mal adoptés, dénoncé les fonctionnaires spectres et les fonctionnaires qui occupent de manière illégale les logements administratifs. En effet, le ministre semble agir en dehors du gouvernement et sans avoir à lui rendre de compte. Il n’a jamais proposé de d’alternatives ou de projets de substitution. L’entrepreneur de la pédagogie de l’intégration, comme l’appelle si judicieusement Monsieur Chergui, renvoyé chez lui, quelle pédagogie adopter ? Le plan d’urgence suspendu, quel plan de substitution propose-t-il ? L’annulation de la note relative à la sécurisation du temps scolaire confirmée, comment remédier à la perte du temps d’apprentissage ?

On peut donc résumer les erreurs du ministère de l’éducation nationale dans sa rupture avec ce qui a été entamé antérieurement. Le roi s’en est si bien aperçu et en a si bien parlé quand il a affirmé :’’ Par ailleurs, les gouvernements successifs se sont attachés à mettre en œuvre les préconisations de cette charte, surtout le gouvernement précédent qui a déployé les moyens et les potentialités nécessaires pour mener à bonne fin le Plan d’urgence, dont il n’a, d’ailleurs, entamé la réalisation qu’au cours des trois dernières années de son mandat. Malheureusement, les efforts nécessaires n’ont pas été entrepris pour consolider les acquis engrangés dans le cadre de la mise en œuvre de ce Plan. Pire encore, sans avoir impliqué ou consulté les acteurs concernés, on a remis en cause des composantes essentielles de ce plan, portant notamment sur la rénovation des cursus pédagogiques, le programme du préscolaire et les lycées d’excellence.’’

Pour ce qui est des lycées d’excellence, il est vrai que leur fonctionnement n’allait pas dans le sens pour lequel ils ont été créés mais le ministère n’avait aucune raison de les suspendre à mi-chemin, sans proposer des alternatives.

En conclusion, le problème dont souffre le système éducatif et scolaire a été porté au plus haut de gré. Peut-être que le gouvernement actuel, à l’initiative du roi, réfléchira avec plus de raison à œuvrer pour le remettre sur la bonne voie.

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5 Comments

  1. pédagologue
    27/08/2013 at 19:40

    Encore une fois, ns sommes un pays pauvre et, par dessus le marché, rongé par la corruption. Ns avons peut étre quelques idées et des connaissances et l art de dire les choses, mais le savoir faire et la bonne volonté nous font défaut, c est normal puisque c est notre destin; vu que ns apparetenons à l Afrique et au monde arabe. Toutefois, ce n est plus un drame dès lors que nos seigneurs européens sont frappés par la crise économique et financière. En un mot, si on n industrialise pas l école, si on n informatise l école, jamais la société et les individus ne seront en mesure côtoyer la marche du monde et le développement international.

  2. elhachemi soussi
    28/08/2013 at 11:16

    Le probléme de l’enseignement est beaucoup plus simple que vous croyé ;à mon avis ce qui nous a conduit à ce point c’est la politique du non_ punition et comme tu a remarqué toi méme les examens de cette année étaient bourrés de fautes qu’est ce que c’est arrivé? les responsables ont pris leurs indémnités et les éléves ont payé de leurs chairs et ça passe

  3. PROFESSEUR NAVETEUR
    30/08/2013 at 01:08

    D abord merci Mr ZAID,ENSUITE ,A MON AVIS COMMENT VOULEZ -VOUS UN ENSEIGNEMENT DE QUALITE QUAND ON ENGAGE UN VACATAIRE QU ON PAYE COMME UN JOURNALIER POUR ENSEIGNER DES CLASSES DE BAC?QUAND ON OBLIGE UN PROF QUI FAIT DES SEANCES DE DIALYSE CHAQUE SEMAINE A ENSEIGNER EN CLASSE AVEC 21H PAR SEMAINE ?QUOND ON A UNE CLASSE DE PLUS DE 45 ELEVES ?QUAND ON A UN ELEVE AU BAC AVEC 5/20 COMME MOYENNE AU REGIONL?QUAND UN ELEVE FAIT 30Km POUR ARRIVER AU LYCEE?QUAND UN PROF DE PRIMAIRE OU DU COLLEGE ENSEIGNE DU JOUR AU LENDEMAIN LE NIVEAU BAC ?ETC…….

  4. observateur
    02/09/2013 at 00:32

    c est aussi le problème de la carte scolaire qui fait passer un élève durant tte sa vie scolaire avec une moyenne de é sur 2O alors qu en bac on exige de lui la moyenne de 10;par ailleurs il y a le problème des profs qui ont été recruté directement sans formation après avoir obtenu leur diplôme dont l ancienneté revient a presque 10 ou au plus ou ces ex instituteurs qui décrochent facilement un diplôme de master en présentant des thèses copiées collées du net et passent directement pour enseigner au second cycle même si la matière de leur spécialité n a aucune relation avec la matière qu on leur accorde d enseigner.enfin la bonne question a poser est est ce vraiment il y a une bonne intention de reforme de l eseignement ou on cherche juste a former un certain profile d élève et futur citoyen

  5. enseignante/collège
    09/09/2013 at 22:48

    Actuellement, l’échec scolaire est au centre des débats, c’est un sujet totalement d’actualité.
    vous avez raison de dire, encore une fois , que « De plus, les programmes ne sont pas adaptés au niveau des élèves et à leur mesure: ils sont plus larges que profonds et par conséquent plus lourds qu’utiles. », et que dire de la diversité des manuels scolaires au cycle collégial qui n’a aucune importance et qui ne cesse de présenter des problèmes concernant l’examen régional dont on a parlé « L’examen régional unifié de français pour l’obtention du certificat du cycle collégial
    Triste situation d’enseignement au Maroc !la situation actuelle continue à se dégrader … et je pense que tout le monde est conscient de cette dégradation et du recul de système éducatif au Maroc .Les causes sont nombreuses et on ne peut les citer en quelques lignes : méthodes traditionnelles,manque de moyens didactiques et pédagogiques, l’abandon scolaire qui menace et ravage l’avenir de nos enfants fâcheusement exploités..
    Selon la note « cadre de référence »,L’enseignement du français au collège vise à doter l’élève de savoirs, de savoir- faire et de savoir- être nécessaires pour qu’il comprenne ce qu’il lit et qu’il s’exprime correctement à l’oral et à l’écrit. Il importe donc que l’élève démontre une compréhension juste et appropriée de la langue et qu’il développe des compétences pouvant être mises au service de la communication.or, l’horaire consacré à l’enseignement du français 4h/semaine est très insuffisant alors qu’autrefois ,c’était 6h : c’est-à-dire une réduction de deux heures !Le ministère de l’Éducation nationale a justifié cette baisse par le manque de professeurs de français.Franchement, Le volume des horaires réservé à la langue française actuellement ne peut permettre la bonne maîtrise de la langue et ne fait qu’aggraver la situation !
    Il est temps, donc, de tirer le signal d’alarme concernant le système éducatif au Maroc . Le problème nous concerne tous :administration , directeurs, inspecteurs, enseignants, parents… et nous devons bien réfléchir afin de trouver les meilleures solutions qui sauveront notre système éducatif
    fr-au-college

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