MONDE ARABE : LES MONARCHIES ONT CONTAMINE LES REPUBLIQUES
MONDE ARABE : LES MONARCHIES ONT CONTAMINE LES REPUBLIQUES
Dans le paysage que nous arpentons dans le monde arabe, essentiellement, il n’y a pas que le nationalisme prévalant du Golfe à l’Océan. La dépendance pétrolière aidant, la modernité en vogue a aussi vu l’ascension au premier plan de monarchies arabes.
Dans le cas de l’Arabie Saoudite par exemple, l’émergence du wahhabisme, cette minuscule dissidence sectaire de l’Islam, fut contemporaine d’ébranlements démocratiques européens depuis fin XVIIIe et début du XIXe parallèlement à la Révolution et au Premier Empire.
Donc, nous pouvons constater l’existence des royaumes d’ancien régime au cœur de cette modernité arabe : des monarchies de droit divin, relevant d’une très longue durée avec le titre de commandeur des croyants ; des familles royales gardiennes des lieux saints ; une monarchie Hachémite en Jordanie vivant depuis longtemps dans un grand écart se situant entre un type de modernité à l’occidentale et une domination à l’orientale.
Or, leurs peuples ont commencé à se mettre sûrement et fermement en marche. L’exemple des manifestations monstres réprimées au Bahreïn avec l’appui consistant et inconditionnel de l’Arabie Saoudite, dans l’indifférence déconcertante des capitales occidentales, est on ne peut plus significatif. Mais tout le monde sent qu’en Arabie Saoudite, en Jordanie, au Maroc, un bouillonnement de soulèvements sinon de profondes révolutions volcaniques, est en train de germer sous terre.
Les sursauts et les soubresauts ayant éclaté en Tunisie, en Egypte, au Yémen, et en Syrie par contre, se heurtent directement à des considérations économiques dictées ouvertement par des intérêts stratégiques de l’Occident.
Toutefois si les dictatures modernes ne s’écroulent pas facilement comme des châteaux de cartes, on peut expliquer ce phénomène avec aisance par la complaisance des dirigeants et par une certaine insouciance pour ne pas parler d’indifférence des opinions souvent amadouées, canalisées, au moyen d’approches et de gestion des plus raffinées auxquelles sont fortement rompus les pouvoirs plombés en place depuis de longues dates : ces dictatures modernes et/ou modernistes tiennent toujours bon, contrairement aux dictatures républicaines lamentablement vétustes.
En prévision des risques qui menacent irrémédiablement les dictatures républicaines du fait que le plus souvent elles ne sont pas le fruit et l’aboutissement d’un processus électoral légal, d’où le recours précipité à une sorte de dynastisation du pouvoir, au profit de l’un de leurs fils ou de l’un de leurs proches. C’est là une façon de garder indéfiniment le pouvoir entre les membres de familles, convaincus ainsi qu’il n’y a personne, je dis personne, parmi tout le peuple qui jouit du profil de dirigeant souhaité.
Il en va de même pour la gestion des conflits par les dictatures républicaines, qui fonctionnent de sorte de faire durer et perdurer au maximum la longévité d’une crise interne ou avec d’autres Etats ; ce qui permet d’assurer une mobilisation popuikaire autour de la personne du dictateur.
Concernant la solution de la question palestinienne, c’est l’aubaine des siècles pour cette fois, tous les dirigeants arabes monarques et républicains. Sur le fond de cette question de l’Oumma tous les régimes arabes, sans exception sont contaminés par le même syndrome : la personnification de la question, ce qui est de nature à leur assurer un répit social et populaire de durée illimitée. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
1 Comment
Ce qui est désormais appelé « le printemps arabe » me laisse personnellement perplexe et induit en moi plusieurs questionnements.
Sans prétendre faire une analyse « sciences-po », je me dis que les pays arabes qui ont été le théâtre de ces soulèvements, au demeurant légitimes et indiscutables quant à leur pertinence, vivent un dilemme : ils se sont débarrassés de ces despotes qui les ont exploités pendant des décennies mais, en contre-partie, le désordre, les règlements de compte et toute les formes d’anarchie se sont installées en lieu et place des anciens régimes. Nul doute que les despotes qui ne sont pas passés à trépas à l’occasion de ces révolutions sont en train de se frotter les mains et lancer des réflexions du genre « ils l’ont bien cherché ». Il faut donc espérer que cette transition ne perdure pas.
Ce qui est sûr, c’est que les régimes évoqués par Mr essahlaoui ont tout intérêt à méditer ces événements. Bonsoir Mr Essahlaoui . MEZIANE AHMIDA