Entre le populisme et le pragmatisme en politique,la différence sémantique est de taille. Etre populiste c’est briller en discours politiques  pour séduire les masses afin de mener un troupeau comme le pasteur mène ses fidèles alors   qu’être pragmatique  c’est s’adapter à la réalité  et préfèrer l’action pratique.Le nouveau sécrétaire de l’USFP est –il l’un ou l’autre ?Pour le comprendre, revenons à son passé politique.:Depuis la fin des années 1990,Lachgar était l’un des proches parents politiques de Mohammed El Yazghi.Il en était même le fidèle élève voire  un fervent partisan.

Quand ElYazghi était le rival  de Abderrahmane Youssefi  et de Noubir Amaoui  pour  convoiter la direction du parti,personne  encore ne soupçonnait que  Driss Lachgar allait devenir l’un des faucons de l’USFP…Ce dernier a voulu que ce soit  El Yazghi qui prenne la direction du parti et non Youssefi.Lachgar n’a jamais admis que ElYazghi soit  le premier secrétaire par intérim à la mort de Bouabid  d’autant que Youssefi ‘était à l’époque en exil  volontaire en France.Driss avait toujours poussé ElYazghi  à tenter l’expérience de l’alternance en profitant de l’aubaine mais en vain car ni lui ni d’ailleurs Mohammed Boussetta (‘du parti de l’Istiqlal) ne seraient sollicités par Hassan II   pour un futur gouvernement d’alternance.Finalement ,celui-ci reviendrait à Abderrahmane Youssefi en 1997.Pour  Lachgar, c’était une amère déconfiture mais il n’en démordait  pas puisqu’il avait  toujours nourri le rêve qu’un jour il deviendrait à son tour chef du gouvernement .

.En 2002,le processus démocratique s’est interrompu avec le retour de Jettou à la tête du gouvernement et en 2007 ce sera le gouvernement de Abbass ElFassi..La guerre intestine des leaders ittihadis éclatait à nouveau ElYazghi était l’homme à abattre puisqu’il avait accepté  un portefeuille ministériel dans le gouvernement Abbass tout en étant responsable du parti,Youssefi ayant démissionné..Lachgar s’est retourné contre son ancien maître avec un acharnement sans précédent ;en outre ,il a réussi à charger la famille politique ittihadie contre l’un des leurs .Son but :faire front commun avec ses camarades pour  pousser ElYazghi à la démission.du parti et de la direction du journal.Un pari réussi ! En effet ,Driss Lachgar n’a jamais admis que son ancien ami ait accepté  un poste ministériel dans le gouvernement Abbass ElFassi ;Lachgar ,lésé et frustré n’a jamais supportél’idée qu’il soit exclu du gouvernement pendant que d’autres ittihadis y sont admis.

Face à cette situation frustrante ,Driss ne pouvait subir que du ressentiment ,voire de la rancune à l’égard du gouvernement Abbass.Le PJD qui était alors dans l’opposition ,était pour Lachgar un partenaire idéal pour faire tomber le gouvernement en place.Du même coup ,il nourrissait des critiques acerbes contre le PAM qui  avait obtenu la majorité des sièges devant le PJD aux élections communales de 2009 .La réponse ne s’était pas faite attendre car pour calmer les tensions ,le roi lui concèda le poste  de ministre chargé des relations avec le parlement.Les détracteurs ittihadis non contents l’appelèrent« le deuxième sac à dos » après « le premier sac à dos »offert à ElYazghi.Aussitôt notre ami Driss fit un  volte-face de 180°  et devint un ardent défenseur du gouvernement Abbass après l’avoir violemment décrié quelques mois auparavant.

.Lachgar en bon manipulateur sait briller dans l’art de faire et de défaire des alliances au nom de sa sacro-sainte ambition personnelle au mépris de l’éthique et du principe qui régissent toute politique honnête et respectueuse.Avec son opportunisme pervers et son habilité maligne à changer de  cap chaque fois qu’il se sent mal à aise politiquement ou qu’il veut assouvir ses ambitions  politiques personnelles,il n’aura pas grand’chose à donner à un grand parti déjà miné de l’intérieur .Driss Lachgar est l’homme des volte-face ;il est l’homme des mille facettes.Comment pourra-t-il alors  être l’homme du consensus et unir sous un même toit tous les camarades ittihadis  avec leurs divisions qu’on connaît?