Maroc : cris et chuchotements au Trocadéro à Paris
Le 1er septembre 2012 une petite dizaine de ressortissants marocains, en manque d’activités ludiques en cette fin de période estivale, n’a trouvé de mieux que d’organiser une manifestation contre leur pays sur la Place du Trocadéro à Paris.
Cette poignée de jeunes adultes, connus pour leur hostilité à leur Mère Patrie ou pays d’origine et à ses institutions, ont mis en scène un scénario digne d’un film de série B pour dénoncer la traditionnelle cérémonie d’allégeance, cérémonie qui scelle le lien indéfectible et indestructible qui lie le Roi du Maroc à son peuple.
Je rappellerai à tous ces détracteurs des institutions marocaines, ainsi qu’aux lecteurs, que la bayaâ au Maroc revêt le double aspect de contrat et d’accord qui a, tout au long de l’histoire du Maroc, régi la relation entre le gouverneur et le gouverné.
Cet accord se base sur la Sourate al-Nisaa : « Ô les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement» (Al-Nisaa, verset 59).
Il est donc clair que ce verset assoie bien les bases d’une relation contractuelle tripartite, où la première partie est incarnée par Dieu et Son Prophète, qui sont la source de la législation, et la deuxième partie étant les gouvernés dont les intérêts sont tributaires de l’application des dispositions de la loi. Quant à la troisième partie, elle se compose des gouvernants, toutes qualités confondues
Ibn Khaldoun, pour sa part, donne pour définition de la bayâa : «le serment d’allégeance (bayâa) consiste à rendre hommage d’obéissance La personne qui le prête passe une sorte de contrat avec son émir, auquel elle confie le gouvernement de ses affaires et de celles des musulmans, elle s’engage à reconnaître son autorité et exécuter toutes ses instructions». Le mot trouve son origine dans la poignée de main qui, dans les anciennes coutumes arabes, symbolise la conclusion d’un accord entre deux personnes.
C’est ce même geste qui est utilisé pour élire les califes. Les premières bayâas qui ont eu lieu dans l’Islam sont celles qui ont été faites au Prophète, et par lesquelles les premiers musulmans reconnurent son autorité.
Au Maroc, et jusqu’à la veille du Protectorat français de 1912, la bayâa se fait par écrit, puis elle est signée par les représentants de la communauté devant les témoins qualifiés qui signent à leur tour l’acte de la bayâa, comme dans le cas d’un contrat de mariage.
Actuellement, la bayâa du Roi est lue publiquement en séance solennelle, puis signée par les plus hautes autorités de l’Etat, le tout en complément à l’accession du monarque au trône par voie héréditaire, laquelle est réglée par la Constitution.
Une nouveauté introduite dès l’époque Umayyade, celle du «renouvellement de la bayâa» a reçu et reçoit toujours application au Maroc sous une forme originale. Chaque année, à l’occasion de la Fête du Trône, les représentants des différentes provinces renouvellent leur allégeance au chef de l’Etat.
Le serment d’allégeance produit des effets juridiques précis. Les deux parties, Commandeur des croyants et Communauté sont liés. Du point de vue de la Communauté, celle-ci se trouve définitivement liée par le choix de ses représentants. Elle doit obéissance au chef de l’Etat.
Ce caractère personnel et permanent de la bayâa explique les qualités attribuées au Roi par l’article 19 de la Constitution : «Représentant suprême de la Nation, Symbole de son unité, Garant de la pérennité de l’Etat». En outre, la bayâa crée pour lui diverses obligations, qui sont également ses attributions.
Ceci étant dit, la cérémonie d allégeance se doit de répondre à des critères protocolaires très stricts, parmi lesquels celui pour le gouverné de s’incliner ou se prosterner devant son Roi.
C’est ce rituel protocolaire qui offusque certains en raison de leur ignorance des traditions du Maroc et d’une méconnaissance de l’Islam.
Je leur rappellerai qu’il n’y aucune forme d’humiliation ou de dégradation de la personne dans la prosternation. Au Maroc, il est de tradition, par respect, de se prosterner devant son père et sa mère et de lui baiser la main et la tête, car ils représentent la seule autorité dans la maison.
Donc, il n’y a aucune raison d’y voir une humiliation quelconque à se prosterner ou s’incliner devant son Roi qui représente l’unique autorité au Maroc.
Par ailleurs, les britanniques, les Belges, les Hollandais, les Suédois, les Norvégiens, les Danois, les Japonais, les Thaïlandais, les Malaisiens, les Cambodgiens et les ressortissants des monarchies du golfe ne s’offusquent pas sur le fait qu’ils doivent se prosterner, s’incliner ou faire la révérence devant leur Roi, Reine, Empereur, Emir ou Sultan.
En conséquence, j’invite instamment, les détracteurs du Maroc à visionner le cérémonial en vigueur lors du discours du Trône de la Reine d’Angleterre à la Chambre ainsi que celui qui marque son anniversaire. De faire un petit voyage en Asie, notamment au Japon, en Thaïlande et en Malaisie pour constater de visu les cérémonies protocolaires Royales de ces pays.
Au final, la petite démonstration du Trocadéro n’est que cris et chuchotements de bouffons pour passer un après-midi à se pavaner, comme l’a d’ailleurs si bien fait l’ex-capitaine des Forces Royales Air Mustapha Adib, radié des tablettes des effectifs des Forces Armées Royales marocaines.
Au fait, il devrait être interpellé par les autorités compétentes françaises afin d’être traduit devant les tribunaux et condamné pour port illégale d’uniforme et d’insignes militaires. Les articles 433-14,1 et 433-15 du Code Pénal français sont explicites à ce sujet.
Je signalerais également, qu’à ces gesticulations de quelques personnes désireuses de faire parler d’elles par un bel après-midi de septembre, ont répondu d’authentiques marocains, des mamys et papys, fiers de leur pays et de leur Roi. Leurs enfants, préférant consacrer leur samedi après-midi à préparer la rentrée scolaire ou la reprise du boulot après des vacances méritées et estimé qu’il n’était pas nécessaire de se déplacer pour deux tondus et trois pelés et que quelques parents suffiront à leur donner la réplique dans ce lieu de référence parisien pour les fétichistes
A ne pas omettre aussi la présence parmi les pourfendeurs du Maroc et de ses institutions de la coorganisatrice de ce brouhaha, Zineb El Rhazoui, une pseudo-militante, une ratée et une malheureuse organisatrice du pique-nique des déjeuneurs de Ramadan.
Enfin, les quelques photographies de la manifestation et de la contre manifestation, en pièces jointes, sont éloquentes et sans commentaire. A souligner parmi ces photos, un autodafé sur la voie publique en territoire français. Qu’en pensent les autorités françaises ?
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